Pôle d’excellence

Mobiliser les compétences pour une recherche au service du développement agricole durable

Signature d’une convention entre l’Université et le CIRAD

12 mars 2003

Une convention officialisant la création de l’UMR (Unité Mixte de Recherche) intitulée "Peuplements végétaux et bio-agresseurs en milieu tropical" a été signée lundi dernier entre le CIRAD (Centre International de Recherche Agricole pour le Développement), représenté par son directeur général Benoît Lesaffre, et l’Université de La Réunion, représentée par le vice-président du Conseil Scientifique, le professeur Serge Svizzero.
La cérémonie s’est déroulée à l’IUT de Saint-Pierre. En effet, le Pôle de Protection des Plantes (Chemin de l’IRAT, Ligne Paradis à Saint-Pierre), où devait avoir lieu la signature de la convention était interdit d’accès par le personnel non cadre en lutte contre la discrimination des salaires au sein de l’établissement.
Elle a regroupé de nombreuses personnalités, dont René Girard, président du C3I (CIRAD, IFREMER, INRA, IRD), Gabriel de Taffin, délégué du CIRAD à La Réunion, et Philippe Berne, représentant de la Région (voir encadré). Cette UMR est un laboratoire de recherches dont la particularité est d’être placé sous la tutelle de deux organismes, le CIRAD et l’Université de La Réunion, et de créer une synergie entre ces deux organismes.
Les programmes de recherches, conduits par des équipes mixtes, portent sur 4 thèmes principaux, tous relatifs aux écosystèmes terrestres et à la biodiversité : écologie et épidémiologie des parasites - entomologie - résistance aux bio-agresseurs - enfin, endémisme et invasions.

« Mutualiser les moyens »

À travers la mise en commun des moyens, la conjugaison des efforts, la complémentarité des compétences en recherche fondamentale pour l’Université et en recherche appliquée pour le CIRAD, la création de cette UMR constitue une avancée significative dans la mise en place, à La Réunion, d’un véritable pôle de recherche et d’expertise d’envergure internationale dans le domaine de la biodiversité tropicale.
Si Benoît Lesaffre, directeur général du CIRAD, avait fait le déplacement, c’était notamment une manière de montrer toute l’importance que revêt la signature de cette convention entre le CIRAD et l’Université de La Réunion. Au delà de l’aspect symbolique de la signature, il y a la création de cette Unité mixte de recherche (UMR), première du genre Outre-mer, qui permet, comme le soulignait le professeur Serge Svizzero, vice-président de l’université de La Réunion, de « mutualiser les moyens humains, matériels et financiers » dans un seul but : mieux connaître la biodiversité réunionnaise et tout ce qui la concerne, en particulier ses agresseurs. En prenant en compte également, outre les aspects scientifiques, les aspects sociaux et culturels.

« Une science de la meilleure qualité possible »

Benoît Lesaffre souligne également que cette UMR vient s’installer dans le Pôle de protection des plantes (3P) installé dans des locaux ultra-modernes, à la Ligne Paradis, et s’intègre donc dans un partenariat actif entre le monde scientifique, l’État, les collectivités (Région et Département) et les agriculteurs, par le biais de la Fédération des groupements de défense contre les ennemis des cultures (FGDEC).
Cette UMR vient s’ajouter à une liste de dix autres conventions, signées notamment avec le CNRS, à Paris, comportant un volet de recherches sur les changements climatiques. Présent dans une cinquantaine de pays, le CIRAD compte 1.900 agents, dont près de 280 à La Réunion, plus gros poste du CIRAD dans les DOM. 
« Le CIRAD est au service du développement des pays du Sud qui ont besoin d’une science de la meilleure qualité possible », rappelait Benoît Lesaffre, soulignant par ailleurs que cette UMR permettra non seulement d’effectuer des recherches au service de l’agriculture réunionnaise, mais également de former de jeunes chercheurs, avec plusieurs thésards et une douzaine de scientifiques préparant un doctorat. Un rôle de formateur dont l’importance ne doit échapper à personne, car cette recherche, soulignait le directeur général de l’institut spécialisé en agriculture tropicale, « ne peut tenir que par sa haute qualité internationale ».

La Région Réunion : « Profiter de nos atouts pour relever nos défis »
Intervenant au nom de la Région Réunion, partenaire de la recherche, Philippe Berne, vice-président de la collectivité, rappelait les défis qui s’offrent à notre pays : 1 million d’habitants dans une vingtaine d’années, de gros besoins en infrastructures publiques, en matière de transports et de déplacement, dans le domaine énergétique, en matière de logements, en termes de protection des terres agricoles etc. « Des défis considérables, d’autant que dans le domaine des aides sociales, on est presque au bout des possibilités et que les marges de manœuvres sont étroites », soulignait Philippe Berne.
Si l’on ajoute à cela les tendances dominantes de la mondialisation et la perspective des changements climatiques avec les conséquences qui en découlent, alors le tableau est préoccupant. Pourtant, ce que certains considèrent comme un handicap apparaît comme un atout : une jeunesse dynamique, la perspective d’avoir 25.000 étudiants dans quelques années… C’est dans cette optique que la stratégie de la Région consiste à appuyer le secteur de la recherche pour « profiter de nos atouts, mais aussi pour créer un pôle d’excellence et rayonner dans la zone et au-delà, dans le domaine de la coopération ».
C’est dans le droit fil de cette stratégie que la Région a participé au financement du 3P, et qu’elle apporte aussi sa quote-part au contrat d’objectif 2002-2005 avec le CIRAD. Le Conseil régional participe au financement de laboratoires pour l’Université, il souhaite contribuer au renforcement des instituts de recherches dans l’île et soutenir les Assises de la recherche qu’elle organisera bientôt.
Les prix : plus 2,1% en un an
Selon l’INSEE, au mois de janvier dernier, l’indice mensuel des prix à la consommation des ménages à La Réunion a augmenté de 0,5% par rapport au mois précédent (+0,9% en janvier 2002), portant le glissement des prix sur un an (janvier 2003/janvier 2002) à 2,1%. Calculée hors tabac, la variation annuelle est de 2%.
En janvier par rapport à décembre, les prix dans l’alimentation ont augmenté de 1,2% (+2,2% en janvier 2002). Cette évolution est imputable, pour l’essentiel, à la hausse des prix des produits frais (+3,1%) et plus précisément des légumes frais. Les hausses les plus sensibles ont été enregistrées sur le chou-fleur, les grosses tomates, le chouchou et le chou vert. Hors produits frais, les prix de l’alimentation progressent de 0,8% en raison notamment de fins de promotions sur le riz et le poulet.
Le prix du tabac a subi une augmentation de 4,6% (+3,7% en janvier 2002).
Les prix des produits manufacturés reculent de 0,8% (moins 0,2% en janvier 2002). Le début de la première période des soldes a entraîné à la baisse le secteur habillement et chaussures (moins 1,2%) et les autres produits manufacturés (moins 0,7%).
Les prix dans les services ont augmenté de 0,8%, comme en janvier 2002. Les loyers et services rattachés ont progressé de 0,7% en raison, essentiellement, de la revalorisation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. L’indice de prix des services de santé et des transports et communications est resté stable. Toujours en janvier, une augmentation importante a concerné les autres services (+1,2%) et touché plus précisément l’entretien et les réparations de véhicules privés, les assurances et les services de restauration.

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