Le Port

Monica Govindin : « Je rêve d’élus réunionnais ambitieux pour La Réunion »

Élection cantonale du 16 mars

13 mars 2003

Alors que nous sommes aujourd’hui à trois jours du scrutin dans le 2ème canton du Port, ’Témoignages’ a posé trois questions toutes simples à Monica Govindin : Qu’est-ce que la solidarité (dans la société) ? Comment s’imagine-t-elle le rôle de l’élu(e) et comment la population peut-elle exercer un contrôle sur les élus auxquels elle donne mandat ? Les réponses sont simples et claires et aideront peut-être à dissiper certaines confusions sur la relation entre les luttes sociales et un mandat d’élu(e).

Qu’est-ce que c’est, pour vous, la solidarité ?
Monica Govindin : Aujourd’hui je me bats pour les emplois-jeunes. Je veux me battre contre le chômage de tous. L’emploi n’a pas de couleur politique. Mais il faut se donner les moyens d’une économie solidaire, celle qui va permettre à des jeunes d’avoir une activité et de rendre service à la société.
Dans une société solidaire, personne ne reste sur le bord du chemin. Je pense aux érémistes, aux enfants d’érémistes qui ont besoin d’un véritable parcours d’insertion. Je pense à tous nos anciens qui ont besoin d’une véritable couverture sociale. Je pense à ces jeunes qui veulent partir hors de La Réunion pour se former et revenir ici servir la société.
J’ai beaucoup de choses dans la tête. J’ai beaucoup à proposer. Et j’aurai l’occasion de le faire.

Quelle idée vous vous faites du rôle de l’élu(e) ?
Je rêve pour La Réunion d’élus réunionnais ambitieux pour leur pays, de dirigeants capables et responsables qui ne détruisent pas le dynamisme des jeunes mais qui l’accompagnent au contraire. Alon donn la min pou tire La Réunyon dann malizé.
Alon dobout ansanm pou batay pou travay !
Jeunes et moins jeunes donnons-nous la force et le courage pour réussir. Nous ne sommes pas des assistés ! Nous revendiquons le droit de travailler. Nous exigeons des vraies mesures pour des emplois durables. Nous voulons des mesures sociales justes pour tous.
Nous jeunes, nous demandons à tous nos responsables d’arrêter de se battre entre eux pour des mandats, des plans de carrière. Qu’ils s’entendent sur un projet de développement pour La Réunion. Qu’ils s’entendent pour proposer des créations de milliers d’emplois.

…Et que pensez-vous du contrôle de la population sur le travail des élus ?
S’ils ne le font pas, nous serons toujours là, nous les jeunes, pour les rappeler à leurs engagements. Nous allons aussi prendre notre place dans cette bataille.
C’est pour tout cela que j’ai envie de me battre. Et je dis avec force qu’on ne peut pas dire qu’on va créer des emplois à La Réunion, en jetant au chômage des milliers d’emplois-jeunes.
On nous a dit qu’aucun jeune ne restera sur le bord du chemin. Avec mes amis je veillerai à ce que cet engagement soit tenu.
Nous disons aujourd’hui haut et fort que la jeunesse réunionnaise lé la avèk sa !
Il faudra compter avec nous !

La lutte pour l’emploi : un combat de tous les instants
Nous avons reçu de Monica Govindin, candidate des jeunes en lutte pour l’emploi, la prise de position suivante sur deux questions d’actualité mettant en jeu des décisions pour l’emploi. « Il est de notre de devoir à tous d’attirer l’attention des pouvoirs et de l’opinion publique sur tout ce qui peut menacer les emplois dans notre île », déclare la candidate en donnant deux exemples.

1 - Stations services.
S’il s’avérait que les stations services qui relèvent de la gestion directe de sociétés importatrices de carburant étaient, sous peu, automatisées - entendez par là que les nombreux emplois qui y existent seraient alors remis en cause - alors, nous devons nous mobiliser pour que le profit ne se fasse pas au détriment de notre population déjà lourdement frappée par le chômage.
S’il est vrai qu’en France métropolitaine on se sert soi-même dans des stations où la main-d’œuvre est fortement limitée, notre situation réunionnaise ne peut accepter une telle comparaison. Puissent les échos qui nous sont parvenus, selon lesquels "le bons sens l’emporterait", se confirmer.

2 - La société Holcim voit actuellement son dossier d’installation d’un puissant concasseur le long de l’endiguement de la rivière des Galets, côté Cambaie (Saint-Paul), être soumis à enquête publique.
Par delà les problèmes d’aménagements que ce projet peut engendrer dans une zone économique très sensible, la technologie ultra sophistiquée prévue par la société Holcim ne nécessitera qu’une demi-douzaine - à peine - d’ouvriers hautement spécialisés.
Cette implantation menace à très court terme les deux sociétés de concassage situées à proximité, de l’autre côté de la berge, la SCPR et Lafarge-Sobex. Ce sont 45 emplois déjà existants qui sont ainsi appelés à disparaître. Là encore, il est difficile pour une opinion publique sensible à tout ce qui touche aux emplois dans notre île - et j’en suis - de ne pas dire aux autorités où est le sens du devoir. Il ne s’agit pas d’être contre ce projet par plaisir. Il s’agit de savoir ce qui est aujourd’hui le plus juste : la performance technologique avec suppression d’emplois ou le maintien desdits emplois ?

Candidate ayant placé mon engagement sous la bannière de ceux qui, comme moi, posent ce problème en des termes non ambigus, je me devais de me positionner sur ces deux questions.
La lutte pour l’emploi est un combat de tous les instants.

Monica Govindin.

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