Environnement et développement durable

Naissance de l’Observatoire de Physique Atmosphérique de La Réunion

La Région place notre île sur le Réseau international pour la détection des changements dans la stratosphère

5 février 2003

L’acte de naissance de l’Observatoire de Physique Atmosphérique de La Réunion (O.P.A.R.) a été signé hier matin à la Région par Paul Vergès, président du Conseil Régional, Frédéric Cadet, président de l’Université de La Réunion, Gérard Mégie, président du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), et Jean Jouzel, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace.
Cette convention unit donc dans un même partenariat la Région Réunion, l’Université, le CNRS et son Institut National des Sciences de l’Univers, l’Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) et son Observatoire des Sciences de l’Univers de l’Institut Pierre Simon Laplace.
Avec cet observatoire, la stratégie de développement durable définie dans les orientations de la Région trouve une nouvelle réalisation concrète, par l’émergence d’un pôle d’excellence en matière de recherche à La Réunion.
L’ambition de la Région est que l’OPAR devienne « un instrument privilégié au service de la politique nationale sur les changements climatiques. Cette station sera un maillon essentiel de l’Observatoire national sur les changements climatiques et un instrument de coopération avec les pays de l’océan Indien ». Lors des premières Assises de la Recherche dans l’Océan indien, en mai prochain, douze pays de la zone participeront d’ailleurs à un atelier consacré à cette problématique.

Livraison d’un nouvel établissement en 2005

L’Observatoire de Physique de l’Atmosphère de La Réunion (OPAR) a une triple mission :
- celle d’assurer la surveillance opérationnelle de l’atmosphère et notamment de la stratosphère dans le cadre du réseau NDSC ;
- celle d’héberger les expériences scientifiques du Laboratoire de Physique de l’Atmosphère de l’Université de La Réunion et du Service Aéronomie (CNRS/UVSQ) ;
- enfin, celle d’accueillir des expériences scientifiques dans le cadre de campagnes de mesures, dont certaines sont menées avec et sous la responsabilité scientifique d’équipes internationales.
L’OPAR est pour l’heure hébergé par l’Université de La Réunion dans ses locaux de Saint-Denis. Une partie des instruments de l’OPAR seront transférés, vers 2005, dans de nouveaux locaux, propriété de l’Université de La Réunion, sur le site du Maïdo. Ces nouveaux locaux, appelés "Station du Maïdo" seront construits sous maîtrise d’ouvrage de la Région dans le cadre du XIIème Contrat de Plan État/Région 2000/2006.

« Observer pour mieux comprendre »

Le président de l’Université de La Réunion, Frédéric Cadet, se félicitait hier de la création de ce « véritable pôle de compétence » dans une Réunion qui « doit faire face au défi de la compétition internationale et qui doit trouver de nouveaux leviers économiques ». Il déclarait que cette collaboration avec les grands organismes de recherche fera que « la recherche à La Réunion deviendra une véritable force au service du développement économique ».
Pour sa part, le directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, Jean Jouzel, mettait en avant une idée fondatrice de la recherche contemporaine, qui consiste à mettre en commun les laboratoires des sciences de l’environnement.
Il énumérait les trois axes principaux de recherches que sont « les recherches sur le climat, l’effet de serre, la composition de l’atmosphère », ensuite « l’impact de l’activité humaine sur l’environnement », enfin « la planétologie ».
Le président du CNRS, Gérard Mégie, rappelait que si la question du changement climatique et de l’impact des activités humaines est devenue aujourd’hui une question dont débat toute la société, « elle a été soulevée par les scientifiques ». Il attirait l’attention sur l’aboutissement de ces recherches et sur la rédaction de réglementations internationales visant à protéger la planète.
Cette prise de conscience de notre environnement est devenue une priorité nationale. L’OPAR est donc « un pont entre les décisions publiques et la science, sur les risques liés au changement climatique ». Il poursuivait : « nous devons continuer à observer pour comprendre et suivre l’évolution de l’atmosphère, essayer d’en prévenir les risques ». Et pour cela, indiquait-il, « La Réunion est idéalement placée ».

« Transformer nos handicaps en atouts »

Paul Vergès a exprimé sa satisfaction de voir se réaliser ces projets du Conseil régional. Il soulignait qu’il s’agit « d’une action exemplaire », qui a rassemblé les centres de recherches, l’université, les services de l’État et de la Mairie de Saint-Paul. Il a insisté sur le rôle de l’université et de la recherche dans la recherche d’une solution pour sortir La Réunion de la crise.
Il ajoutait que nous avons la preuve aujourd’hui que nous avons la possibilité de « transformer nos handicaps en atouts ». La proximité de la Réunion des terres australes et antarctiques devient « une chance » tout comme notre situation dans la zone sub-tropicale est idéale, d’un point de vue stratégique, pour l’étude des cyclones, des grands courants océaniques et pour l’observation de l’atmosphère.
En s’appuyant sur la formation universitaire et supérieure, pour Paul Vergès La Réunion peut « trouver une issue originale, une sortie par le haut » au problème d’un développement durable.

Le Réseau international pour la détection des changements dans la stratosphère (N.D.S.C. en anglais)
Depuis le début des années 90, à travers le réseau N.D.S.C. (Network for the Detection of Stratospheric Changes), la problématique de l’influence de l’activité humaine sur les changements climatiques est une préoccupation forte de la communauté scientifique internationale.

Au-delà de l’observation satellitaire, la mise en place d’un réseau de sept stations primaires d’observation sous toutes les latitudes du globe s’est révélée indispensable. Ainsi 5 stations sont à ce jour opérationnelles : cercles arctique et antarctique, station alpine (France, Suisse), Hawaï (tropique de l’hémisphère Nord), Nouvelle-Zélande (moyenne altitude de l’hémisphère Sud). Le rôle de ces stations est la collecte de données, leur analyse, la modélisation pour estimer les tendances à long terme. La Réunion, en raison de sa position géographique et de son relief, constitue une référence pour la zone tropicale de l’hémisphère Sud.


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