Non à la guerre contre l’Irak, oui à la justice pour la Palestine

11 février 2003

• L’Association Réunion Palestine Solidarité

« Si les inspecteurs trouvent des armes, c’est que nous avons menti, et c’est la guerre ! Et si les inspecteurs ne trouvent pas d’armes, c’est que nous les cachons, donc que nous mentons, et c’est aussi la guerre. L’Amérique nous offre le choix, c’est formidable ! ». Une blague courant les rues de Bagdad selon "le Monde" (22 janvier 2003).
L’administration Bush veut déclencher la guerre sous n’importe quel prétexte et même sans prétexte, pour imposer sa domination sur la région. Le gouvernement Sharon, sorti vainqueur des élections en Israël, entend profiter d’une attaque contre l’Irak pour franchir un nouveau seuil dans ses plans d’expulsion massive des Palestiniens, et peut-être réaliser son projet de déportation en masse vers la Jordanie, le Liban, l’Égypte, etc.

Bush et Sharon partagent une communauté de vue totale sur la stratégie à mettre en œuvre : ils sont sûrs de l’impunité totale, ils ne reconnaissent pas le droit international, seule la force compte.
Pourtant, le gouvernement américain est de plus en plus isolé. Aux États-Unis, des centaines de milliers de personnes ont manifesté le 18 janvier et le soutien à la guerre chute dans les sondages. En Europe, les opinions publiques sont très majoritairement opposées à cette guerre, en particulier en Allemagne.
En France, le premier succès des manifestations du 18 janvier a montré que la prise de conscience et la mobilisation progressent. En tant que Français, nous sommes fiers d’être parmi les rares nations à ne pas courber l’échine face aux diktats américains, dont l’un des principaux objectifs est de s’approprier le pétrole irakien.
Il faut maintenant nous mobiliser en masse pour dire non à la guerre en Irak.

Et pour dire que la situation en Palestine exige que la France et l’Europe prennent leurs responsabilités :
- en envoyant en Palestine une force internationale de protection du peuple palestinien ;
- en suspendant l’accord d’association avec Israël.
Cet accord, signé en 1995, dans le cadre du partenariat Euro-Méditerrannée, facilite l’entrée des produits israéliens en Europe en supprimant les taxes douanières. Mais il est subordonné au respect des droits de l’Homme par Israël, considéré comme "essentiel" (clause 2).
En maintenant les mobilisations importantes partout en Europe contre la politique de plus en plus monstrueuse du gouvernement Sharon, le Parlement européen a voté la suspension de cet accord. Ce vote du Parlement européen n’est toujours pas appliqué par les différents états.
Dénonçons avec force les mensonges honteux des gouvernements américain et britannique forgeant des rapports plagiés vieux de 12 ans pour induire en erreur l’ONU et les autres nations, les entraînant dans leur élan cupide.
Stoppons la guerre ! Solidarité avec le peuple palestinien !
Comme partout ailleurs dans le monde, le samedi 15 février, La Réunion va dire :
- Non à la guerre
- Pas de sang pour du pétrole
- Oui à la mondialisation de la paix
à l’appel de plus de 50 organisations de toutes natures.
Samedi 15 février 2003, rassemblement à 14 heures au jardin de l’État (Saint-Denis)
Venons nombreux !

Arrêtons la guerre avant qu’elle ne commence !

• Association Présence Musulmane

Nous sommes devant un stupéfiant paradoxe, où une logique invisible, jour après jour, tire le tapis sous nos pieds. Les valeurs, les concepts, les objectifs démocratiques que nous mettons ostensiblement en avant se voient affouillés dans leurs tréfonds : notre démocratie est meurtrière. "L’embargo de la honte" qui tue 300 enfants irakiens par jour depuis 10 ans est là pour le prouver.
Alors qui menace la paix ?
Trente pays sont détenteurs d’armes nucléaires, chimiques ou bactériologiques. Il n’est ni moralement acceptable ni politiquement possible de les éradiquer en leur faisant la guerre !
L’impérialisme étasunien est toujours aussi déterminé dans ses plans pour attaquer, envahir et occuper l’Irak afin d’instaurer dans un premier temps à Bagdad une administration militaire et, par la suite, un gouvernement fantoche soumis à ses intérêts stratégiques.

L’objectif déclaré de cette nouvelle guerre est de procéder à un changement de régime politique à Bagdad. Elle sera surtout une occasion pour effectuer un profond remodelage géopolitique de l’ensemble du Moyen-Orient. Un remodelage au sein duquel une offensive décisive de l’État d’Israël contre Gaza et la Cisjordanie, l’écrasement militaire de l’Intifada et un nouvel exode massif des populations palestiniennes sont des options tout à fait plausibles.
Il s’agira enfin d’une nouvelle guerre pour le contrôle définitif du pétrole irakien et pour l’insertion forcée de la région - de ses peuples et de ses ressources - dans l’économie capitaliste globalisée sous le leadership US.
D’ailleurs le plan de guerre du gouvernement américain est clair : "Protéger les réserves de pétrole !"… En oubliant qu’en Irak il y a aussi des êtres humains.

L’intervention contre l’Irak imposera de plus à la "communauté internationale" le fait accompli d’un nouvel ordre mondial dans lequel les normes juridiques jusqu’à présent en vigueur ne seront plus que des "chiffons de papier" rendus caducs par la nouvelle doctrine étasunienne de la "guerre préventive" comme expression de la "guerre globale au terrorisme" décrétée suite au 11 septembre 2001. La "guerre préventive" de Bush n’est rien d’autre que la dernière formulation en date de la volonté hégémonique de l’impérialisme US qui prétend, au moyen d’un interventionnisme militaire direct accru, imposer à l’échelle du monde sa domination politique, économique et culturelle dans le cadre d’une globalisation capitaliste renforcée.
Pour contrer ces objectifs, la mobilisation unitaire et large contre la guerre et pour la paix se poursuit. Elle se coordonne à l’échelle internationale, ainsi qu’au niveau local.
Présence Musulmane se joint au Collectif "La Réunion contre la guerre, pour la paix" et appelle tous les Réunionnais à venir nous rejoindre le 15 février à 14 heures devant le Jardin de l’État pour dire "non à la guerre contre l’Irak".

Association Présence Musulmane

Les conséquences de cette guerre seront terribles

• La C.G.T.R.

Personne ne peut croire un instant que George Bush est un véritable démocrate pourfendeur de régimes totalitaires, représentant sur notre planète le défenseur des droits de l’Homme. On sait, en effet, toutes les atteintes portées aux libertés aux États-Unis et dénoncées régulièrement notamment par Amnesty International.
Alors quel est véritablement l’enjeu de cette guerre ?
À l’évidence, la guerre préparée depuis quelques mois par le gouvernement américain n’a pas d’autre objet que de régler l’endettement dans le domaine de l’énergie du capitalisme américain. De même que le gouvernement américain organise la déstabilisation du gouvernement Chavez au Venezuela pour permettre la privatisation de la deuxième entreprise productrice de pétrole mondial, de même la guerre contre l’Irak n’est que l’expression d’une volonté de s’accaparer les ressources d’un pays qui est encore le quatrième producteur de pétrole.

Plus simplement, on ne peut qu’affirmer que M. Bush, pour s’excuser de son forfait, se cache derrière les souffrances d’un peuple, le peuple d’Irak, opprimé par un régime totalitaire, celui de Saddam Hussein.
Les conséquences de cette guerre seront terribles. Un rapport de l’ONU, fondé en partie sur des estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé et qui a pu être révélé par l’organisation britannique "Campaign against sanctions on Irak", a estimé les conséquences prévisibles sur le peuple irakien. L’intervention militaire touchant un pays déjà en grande partie privé d’infrastructures en raison de la guerre du Golfe de 1991 et qui a subi un blocus ayant diminué de manière drastique ses stocks alimentaires et de médicaments fera des terribles ravages sur la population civile.

C’est ainsi que selon ce rapport « environ 500.000 personnes nécessiteraient des soins médicaux comme conséquences de blessures ou de traumatismes résultant directement ou indirectement du conflit (100.000 comme conséquences directes, 400.000 comme conséquences indirectes ».
Le rapport continue : « Il est estimé que la situation alimentaire de 3,03 millions de personnes sera critique. Ce chiffre comprend les 2,03 millions d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition sévère ou modérée et le million de femmes enceintes ou allaitant ».
Voilà comment, sous prétexte d’abattre d’un tyran, on assassine un peuple.
Le délire guerrier de George Bush n’est pas non plus sans conséquences sur les pays de la région, notamment sur la tension existante aujourd’hui entre l’Inde et le Pakistan, sur la stabilité de l’Indonésie, premier pays musulman du monde, et sur des pays de l’océan Indien. C’est également une certitude pour le conflit israélo-palestinien et pour de manière plus générale le Moyen-Orient. En bref, la nouvelle guerre du Golfe annonce un chaos évident.
Enfin, au sein même des États-Unis, la guerre est utilisée contre les travailleurs. La nouvelle "loi sur la sécurité" (USA Patriot Act) et la guerre contre l’Irak sont un des moyens pour l’administration Bush de s’attaquer aux droits démocratiques et aux droits syndicaux.
La politique de Bush est aussi, sous prétexte de s’attaquer à une société totalitaire, de créer progressivement les conditions d’une société totalitaire. Une "pax americana" substitue le droit du plus fort à un véritable droit international de paix.

Pour les travailleurs, la guerre ne représente que des souffrances, des destructions sociales, des massacres insensés, l’appauvrissement des peuples et l’enrichissement des lobbies militaro-industriels et des spéculateurs.
Quoiqu’on puisse écrire dans une grande partie de la presse, le peuple américain n’est pas derrière Bush. Les Conseils syndicaux de l’AFL-CIO de l’État de Washington, de San Francisco, d’Alabany, de Rochester et de nombreux syndicats américains ont clairement pris position et manifesté contre la guerre.
En Afrique, en Amérique, en Asie et en Europe, de nombreuses organisations se réclamant du mouvement ouvrier ont dit "Non à la guerre".
Ensemble, nous pouvons empêcher la guerre. La C.G.T.R., fidèle à son Histoire, est convaincue que le massacre qui se prépare ne peut avoir que des conséquences néfastes pour les milliards de travailleurs de la planète. Sûre et forte de la nécessité de la solidarité internationale des travailleurs et des peuples, la C.G.T.R. appelle tous les travailleurs de La Réunion à manifester le 15 février 2003 à 14 heures au jardin de l’État à Saint-Denis

La C.G.T.R.


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