Réforme du système de santé

• Déremboursement progressif ou complet : les plus précaires privés de soins

10 mai 2003

Une autre menace plane sur notre système social : elle réside dans la réforme annoncée du système de couverture maladie. La réforme sera mise en œuvre à partir du 1er janvier 2004. Le nouveau système de couverture maladie va donc élargir le fossé entre les deux mondes réunionnais.

Le gouvernement a pris - unilatéralement et sans concertation - la décision de réduire le taux de remboursement de 616 médicaments qui passe de 65% à 35%. Dans un deuxième temps, ce seront 650 médicaments qui ne seront plus remboursés du tout.
Le premier groupe concerne des médicaments très usités constituant ce que l’on appelle le « noyau dur » de la pharmacopée française. La Mutualité de La Réunion, qui publie dans le "Journal de l’Île de La Réunion" tous les premiers mardis du mois un supplément gratuit, a donné, le 6 mai, des exemples de ces médicaments prescrits pour des indications courantes et qui sont visés par la mesure gouvernementale. Ce sont :
- la totalité des anti-allergiques, dont le Zyrtec, qui apparaît au 15ème rang des produits les plus remboursés en volume en 2001 ;
- des anti-vomitifs comme le Primpéran ou le Vogalène, sauf quand ils sont sous forme de solutions injectables ;
- des anti-inflammatoires comme le Voltarène ;
- des anti-mycosiques comme le Daktarin ;
- des antiseptiques ou antibactériens comme l’Hexomédime ou la Bétadine ;
- des antixiolyptiques comme l’Equanil ;
- des anti-viraux ou anti-herpétiques comme le Zovirax ;
- des vaccins comme ceux contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche ;
- ajoutons que, à partir de janvier prochain, 650 autres médicaments ne seront plus du tout remboursés.

Société à deux vitesses

Les principales victimes de cette politique seront, une fois de plus, celles issues des couches sociales les moins aisées. La Mutualité de La Réunion écrit dans l’édition de "Média ES" publié mardi dernier par "le JIR" : « Comme le Smicard réunionnais paye déjà son médicament 30% plus cher que son collègue métropolitains, il ne pourra plus faire face ».
Les conséquences se feront en chaîne. Par exemple : Quelle égalité des chances peuvent bénéficier, dans ces conditions, les enfants des personnes concernées ?


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