Société civile

Ouvrir les institutions aux représentants de l’ensemble des familles

Préparation de la convention départementale de la représentation familiale

22 mars 2003

Les représentants de l’État, de la DRASS, de la CAF, du Conseil général, du Conseil régional et les acteurs de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) se sont réunis hier toute la journée au Département pour préparer l’établissement de la convention départementale de la représentation familiale. Ces travaux ont préparé aussi la convention nationale des représentants des familles qui devrait être signée en juin prochain à Marseille.
La loi du 11 juillet 1975 (n°75-629 - Article 3 - Alinéa 2) précise : « L’Union Nationale et les Unions Départementales des Associations Familiales sont habilitées, sans préjudice de tous les droits et prérogatives pouvant résulter de leurs statuts, à représenter officiellement auprès des pouvoirs publics l’ensemble des familles françaises et notamment désigner ou proposer les délégués des familles aux divers conseils, assemblées ou autres organismes institués par l’État, le Département et la Commune ».

« La famille, un élément fondamental de la cohésion sociale »

C’est donc dans ce cadre législatif que s’est tenue cette réunion. L’ouverture des travaux a été marquée par les discours des représentants de l’UDAF, des collectivités et du préfet. À commencer par celui d’Aristide Payet, président de l’UDAF, qui rappelait la loi et le principe de cette journée sur la représentation familiale : « C’est une journée d’information pour les responsables familiaux et une journée d’échanges avec les responsables des institutions ».
Serge Camatchy soulignait que « la politique de la famille occupe une part importante du Conseil général » ; il notait « le risque de déstructuration de la famille sacrifiée à la modernité » et souhaitait « une politique sociale qui placerait la famille au centre de l’action citoyenne ».
Pour le Conseil régional, Jocelyne Lauret s’est dit favorable au principe de décentralisation qui « rapproche les centres de décisions des citoyens ». Elle s’est déclarée heureuse du « développement de la démocratie de proximité » dont témoignaient les ateliers d’hier.
La vice-présidente de la Région poursuivait : « Cette démarche fondamentale doit assurer la représentation des familles pour une meilleure façon de faire vivre la démocratie participative ». Elle notait : « La vie associative apporte une contribution importante à la vie sociale, et les associations représentent un antidote puissant contre la déliquescence des liens sociaux ».
La vice-présidente du Conseil régional ajoutait : « la solidarité spontanée ne peut suffire à résoudre la crise. Mesure-t-on l’impact dévastateur du chômage de masse sur la stabilité de la cellule familiale, sur l’échange entre les générations ? »
Elle remarquait la différence entre notre société réunionnaise et la structure de la société métropolitaine, invitant à réfléchir sur le positionnement de la convention départementale par rapport à la convention nationale à venir.
Le préfet quant à lui a mis en perspective l’évolution rapide de la structure familiale réunionnaise. Une transition qui se fait dans « le contexte d’une amélioration du niveau de vie ». Il insistait : « La politique familiale est l’affaire de tous, la famille est un élément fondamental de la cohésion sociale ».

Santé, logement, éducation, économie et social

Les débats commençaient aux alentours de 9 heures 30 sur la représentation familiale. Divers secteurs étaient successivement évoqués au fil de la journée, le monde de la santé et de l’éducation à la santé, le monde du logement et de l’habitat, le cadre de l’éducation, le cadre social et économique.
Concernant le monde de la santé, l’UDAF et l’UNAF revendiquent des représentations pour porter plus efficacement leurs positions dans les URCAM, dans les instances des Établissements accueillant des personnes âgées, dans les Conseils d’administration des hôpitaux et les commissions de conciliation, dans les Conseils régionaux de la santé et dans chacune de leur section.
Souhaitant siéger comme membres de droit et à titre délibératif, les membres de ces associations familiales veulent encourager les services qui se créeront pour promouvoir l’éducation à la santé. Ils veulent également encourager la création de services d’accueil dans les hôpitaux et autres établissements de santé afin de faciliter la présence de l’environnement familial auprès du patient. Ils souhaitent aussi le développement de l’hospitalisation à domicile et des services de soins palliatifs.

Compte tenu de l’importance du logement dans la fonction parentale, l’UNAF et l’UDAF demandent une représentation effective dans les organismes HLM public ou privé, dans les SEM et leurs commissions d’attributions.
Elles souhaitent « l’instauration d’une politique d’urbanisme de qualité et adaptée aux exigences de la vie collective et familiale facilitant les relations sociales et culturelles et les échanges entre les générations, la mise en œuvre de formules novatrices permettant le développement d’un parc de logements locatifs conventionnels privés à côté du logement social public, la construction de logements adaptés permettant tout à la fois l’autonomie des personnes et leur vie en collectivité, la mixité sociale et la mixité des âges, l’amélioration en tous lieux de l’accessibilité notamment pour les personnes handicapées, et un équilibre harmonieux entre les territoires ».

L’UDAF constate que la représentation des familles comme celle des parents d’élèves est infime dans l’ensemble des instances qui organisent et gèrent le monde de l’éducation. Elle demande une représentation prioritaire dans toutes les instances et à tous les niveaux. Elle insiste sur la pérennisation et la création de groupes de parole des parents, de lieux d’aide aux parents car ils sont nécessaires à la compréhension de l’orientation. Elle demande aussi la création d’espaces de médiation scolaire et de lieux d’accueil des enfants handicapés en milieu scolaire.
Pour l’UDAF, la famille en tant qu’unité économique d’un pays doit être représentée dans les organismes économiques (CESR) et auprès des structures intercommunales. L’UNAF et les UDAF tiennent à ce qu’un représentant des familles siège dans les structures d’accueil de la petite enfance. Elles soutiendront les associations familiales dans la création et la gestion de structures d’accueil de la petite enfance.


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