Collectivités

« Participer au développement local au-delà des options politiciennes »

Visite du conseil régional au Tampon

9 avril 2003

Après la Petite-Ile la semaine dernière, le président du Conseil régional était hier en visite au Tampon. Construction d’une médiathèque, chantier d’une retenue collinaire de 300.000 mètres cube, projet du parc du Volcan, grands kiosques pour les artisans, campus universitaire… les grands axes du développement du Tampon auquel contribue la Région ont été passés en revue.

« La collectivité régionale est présente partout dans notre commune, on ne le dit pas suffisamment à haute et intelligible voix ». Dans son discours de bienvenue à la délégation de la Région prononcé sur les lieux de la future médiathèque du Tampon, Denise Nillameyom, adjointe au maire du Tampon et conseillère régionale, rappelait l’implication de la Région dans le développement local.
Sur la problématique de l’eau, la commune du Tampon a toujours eu une histoire d’amour tourmenté, dans le genre "je t’aime moi non plus", malgré une pléthore de ravines et un potentiel hydraulique important. Sur ce point, la retenue des Herbes Blanches est une bonne illustration des efforts conjugués de la commune, de l’État, de l’Europe et de la Région.
Mais cette implication de la Région, rappelait Denise Nillameyom, c’est aussi la RN3, les lycées, la campus universitaire, la Maison du Volcan, l’élevage bovin… « Le Conseil régional est fortement impliqué dans l’aménagement du territoire et le développement économique de notre commune », a conclu Denise Nillameyom.

« Un carrefour culturel »

Tout au long de la journée, les élus de la Région et ceux de la commune du Tampon ont pu se rendre compte que les projets initiés par la municipalité et suivis financièrement par la Région avancent.
Première étape de cette visite : le site de la future médiathèque, d’une superficie de 2.900 mètres carrés. « Un carrefour culturel », note Gilbert Rivière, adjoint aux affaires culturelles.
D’une architecture qui se veut résolument contemporaine, alliant essentiellement le bois et le verre, cette médiathèque se situera en plein centre-ville, pratiquement en face du théâtre Luc Donat, à deux pas du Parc Jean de Cambiaire, et comportera aussi un patio arboré.
« Sans l’aide du Conseil régional et de l’État, nous n’aurions pas pu mener à bien ce projet », souligne pour sa part André Thien-Ah-Koon, qui rappelle également que cette médiathèque s’inscrit dans le cadre du programme "cœur de ville". Une réalisation qui veut être « la locomotive de ce vaste projet, alliant convivialité, enrichissement culturel, confort, solidité et durabilité ». Une manière aussi de conforter le "cœur de ville", qui comportera plus de 600 logements à construire dans les prochaines années.

« Ne pas sous-estimer la position géographique du Tampon »

Cette médiathèque répond aussi aux ambitions d’une ville qui affirmera dans les années à venir son caractère universitaire. D’ailleurs, les élus tamponnais notent que ce projet répond à une carence car jusqu’à ce jour la ville ne dispose « que d’une petite bibliothèque de 120 mètres carrés et de quatre annexes (…) et d’une bibliothèque universitaire de 360 mètres carrés ».
Au final, ce projet, d’un coût de 70 millions de francs, créera une cinquantaine d’emplois et contribuera également à un rééquilibrage entre le centre-ville et le quartier de Trois-Mares.
Rééquilibrage : un mot cher au président de la Région, qui se demandait si « Le Tampon ne sous-estime pas l’importance de sa situation géographique », car elle est la seule agglomération urbaine de moyenne altitude à La Réunion. Avec une population de 60.000 habitants, elle voisine avec Saint-Pierre (70 000 habitants), Saint-Louis (40.000 habitants), la commune du Tampon n’a pas ce côté "cannibale" qui se nourrit de petites communes, comme cela peut être le cas par ailleurs.

Les atouts du Tampon

Le président de la Région poursuivait en rappelant les différents atouts du Tampon, « seul moyen de joindre le Nord et l’Est sans passer par le littoral… ». C’est aussi un point stratégique pour le développement de l’Est. À cela, il faut ajouter la demande de Saint-Joseph pour être desservie par le TCSP (tram-train), et la possibilité pour Le Tampon d’être un élément du désenclavement de Saint-Joseph …
Le volet agricole n’est pas non plus oublié, avec la possibilité de planter du café Bourbon Pointu au Tampon. Pour le président de la Région, il faut aller « au-delà de la vision politicienne, et faire preuve d’une volonté de remettre La Réunion dans un meilleur état que nous l’avons trouvée. La question est : est-ce que ce que nous faisons correspond à nos besoins dans vingt ans ? »

La retenue des Herbes Blanches : construire pour des décennies…
Il y a un quart de siècle, le site des Herbes Blanches avait été l’objet de travaux pour la création d’une retenue de 400.000 mètres cubes. Malheureusement des erreurs de conception ont conduit à l’abandon du site dans les années 80.

Or, en 1999, la commune du Tampon, dans un schéma directeur, s’était posé la question de l’optimisation de ses ressources, avec comme impératif, la déconnexion du réseau d’irrigation pour les agriculteurs, du réseau d’eau potable. Actuellement, les maraîchers du Tampon payent le mètre cube d’eau à près de 6 francs, alors que dans l’Ouest, les agriculteurs payent l’eau d’irrigation à environ 50 centimes…Pour les agriculteurs des Hauts du Tampon, les besoins sont estimés à 1,2 million de mètres cube par an. Le projet de réhabilitation des Herbes Blanches, d’une capacité de 350.000 mètres cubes, est la première réalisation d’une série de cinq retenues de grandes capacité : Piton Maho ( 45.000 mètres cubes), Piton Sahales (300.000 mètres cubes), Piton Rouge (100.000 mètres cubes), Piton Manuel (150.000 mètres cubes) et Trou Cabris (45.000 mètres cubes). Actuellement, la production disponible pour les agriculteurs est de 4.000 mètres cubes par jour, alors que les besoins sont estimés à au moins 12.000 mètres cubes.
Sous une petite pluie fine et glacée, dans le brouillard et la boue, élus et administratifs ont pu se rendre compte des dimensions de ce chantier. « La commune du Tampon crée les conditions qui illustrent ses projets », plaisantait le président de la Région pour qui, l’échec de la première retenue, aujourd’hui en cours de réhabilitation, ne doit pas décourager l’initiative de ce projet.

Notre île détient plusieurs records du monde de précipitations. Mais toute cette eau qui nous tombe du ciel est perdue. « Nous n’avons pas d’expérience significative de retenues d’eau, nous sommes passifs et l’exemple de ce chantier doit être un exemple pour toute l’île et une source d’inspiration pour toutes les autres zones d’altitude », dit Paul Vergès.

Pour le président de la région, cette retenue constitue « un pari sur l’avenir. Il nous faut systématiser et échelonner ces réalisation dans le temps. Nous devons signer le plus tôt possible le plan d’optimisation des captages, de manière à créer une obligation morale pour tous ceux qui nous succéderons ».

Et Paul Vergès de conclure : « Nous ne devons pas uniquement nous arrêter sur le coût, car nous construisons pour des décennies ».

Le campus universitaire du Tampon : des travaux pour accueillir 8.000 étudiants dans 10 ans
Tout est parti de l’abandon de l’école militaire du Tampon : que faire de ces locaux ? La réponse fut toute trouvée : décentraliser l’université de La Réunion.
Tout a démarré avec moins de 200 étudiants et quelques formations. Aujourd’hui, le campus est fréquenté par plus de 2.000 étudiants et il est prévu d’accueillir 7 à 8.000 étudiants dans une dizaine d’années. À cette réussite, Jacquet Hoarau, adjoint au maire du Tampon, associe bien évidemment les efforts de la commune (plus de 30 millions de francs), la Région, mais aussi « l’ancien maire de Saint-Pierre, Elie Hoarau, à l’origine de l’IUT de Saint-Pierre ».
Pour pouvoir accueillir dans de bonnes conditions ces 7 à 8.000 étudiants dans une dizaine d’années, de gros travaux sont prévus pour un montant de près de 30 millions d’euros. Les premiers travaux démarreront au mois de juillet prochain.
Les grands kiosques de l’artisanat
500.000 touristes passent chaque année par la Plaine des Cafres. Des kiosques, dont on peut voir l’armature imposante en passant sur la RN3, ont pour mission de « consolider l’économie touristique de la Plaine des Cafres et permettre aux artisans d’écouler leurs produits ».
Au final, 500 artisans sont concernés, pour permettre à l’endroit de devenir une plate-forme touristique d’envergure régionale dans les Hauts.
Le parc du volcan : « Sous le signe de la découverte »
Valoriser les paysages du volcan, créer un parc attractif tant pour une clientèle familiale réunionnaise que pour les touristes de passage, mais aussi permettre la création d’emplois : le projet de parc du Volcan s’inscrit sur un espace de 30 hectares appartenant à la commune.
Au départ, l’idée était de créer une aire de loisirs, qui est devenue un parc de loisirs à thèmes. Celui-ci comprendra sur une aire de 13 hectares des services touristiques nouveaux (toilettes, poubelles, points d’eau…), mais aussi, sur 23 hectares, un espace de loisirs et de détente autour d’un thème central, qui est le volcan sous toutes ses formes, ainsi que des animations touristiques et des activités ludiques.

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus