Avenir

Paul Vergès prend deux décisions importantes

Pour faire face aux dangers qui menacent La Réunion

27 mai 2003

• Il lance un appel à tous les Réunionnais pour définir, ensemble, un nouveau contrat social plus adapté à la réalité sociale et économique de La Réunion

• Il a demandé aux responsables de son parti de le libérer de ses responsabilités à la présidence du Parti communiste réunionnais, de façon à lui permettre de se consacrer totalement à cette tâche.

Hier matin, Paul Vergès a fait la déclaration suivante devant la presse : « En tant que citoyen réunionnais, j’ai des responsabilités politiques comme parlementaire et président du Conseil régional. C’est pourquoi mon devoir est de déterminer ma position par rapport aux luttes sectorielles qui ont lieu (planteurs, fonctionnaires et autres). J’ai le devoir de prendre position vis à vis de ces luttes, mais aussi d’avoir en tête toujours leur caractère sectoriel par rapport à l’intérêt général de La Réunion et de faire en sorte que les mesures prises dans tel secteur n’aient pas de conséquences négatives non seulement pour les intéressés mais pour aussi pour La Réunion.
Vous connaissez la phrase de Kennedy à son arrivée à la Maison Blanche : « ne vous demandez pas : qu’est-ce que le pays peut faire pour moi ? mais : qu’est-ce que je peux faire pour le pays ? » Et c’est cet esprit là qui doit entrer dans la tête de tous les Réunionnais, quelles que soient leur situation, leurs responsabilités professionnelles, civiles ou politiques.
C’est pourquoi j’ai pris deux décisions :
- Compte tenu de mes responsabilités au Parlement et à la Région, celle de faire un appel à tous les élus de La Réunion - qu’ils soient maires, conseillers généraux, conseillers régionaux ou parlementaires -, à tous les acteurs et responsables de la société civile, qu’il s’agisse des Chambres consulaires, des syndicats professionnels et des associations, pour qu’on puisse se rencontrer le plus vite possible, se concerter.
Nous sommes condamnés à vivre ensemble. Alors voyons comment, ensemble, nous allons définir nos relations, c’est-à-dire, en fait, définir un nouveau contrat social qui soit plus adapté à la réalité sociale et économique de La Réunion.
Si on se rencontre, si on se concerte, si nous faisons le pari d’élaborer ensemble des solutions réunionnaises, dans le respect des interlocuteurs et dans le respect des intérêts de ceux qu’ils représentent. Il faut le faire le plus tôt possible.

- Compte tenu de cette tâche qui est décisive à la veille de cette décennie de tous les dangers, j’ai pris une décision qui peut paraître symbolique mais qui aura ses répercussions. J’ai demandé aux responsables de mon parti de me libérer de mes responsabilités à la présidence du Parti communiste réunionnais, de façon à me permettre de me consacrer totalement à cette tâche.
Jamais La Réunion n’a eu autant besoin de tous les Réunionnais, de tous ceux qui habitent La Réunion, et jamais le danger n’a été plus grand, mais jamais aussi les chances de s’en sortir n’ont été aussi réunies.
Si je peux consacrer tout mon temps à cette double tâche, alors je pense que mes deux décisions sont des décisions de sagesse et de responsabilité vis à vis de La Réunion d’aujourd’hui pour préparer La Réunion de demain. C’est le seul moyen d’éviter l’aggravation de la crise et des affrontements éventuels. Et sur ce plan, n’attendons pas que Paris nous mâche des solutions, présentons à Paris les solutions que nous croyons être nécessaires pour la sauvegarde de la cohésion de notre société ».

Les décisions de Paul Vergès puisent leur raison d’être tant dans le présent que dans l’avenir. Elles découlent d’une analyse de la situation, tant métropolitaine que réunionnaise. Extraits de l’analyse de Paul Vergès.

La situation est bloquée
• (..). La situation paraît pour l’instant bloquée car les organisations professionnelles en font une question de principe. Il est évident que le transfert de 100.000 ATOSS vers les collèges et les lycées dans les Départements et Régions de France et chez nous quelques centaines, mais dire que c’est la raison qui détermine 1 million 500.000 fonctionnaires de l’Éducation nationale de faire des grèves à répétition... il y a quelque chose qui est sous-jacent à ce problème et c’est la question de principe du personnel. L’Éducation nationale qui est à leurs yeux un service public qui doit assurer l’égalité des chances à chaque citoyen ou à chaque futur citoyen. À leurs yeux, compte tenu de leur rôle, ils assurent le maintien du contrat social qui est la base de la cohésion sociale. (...).

D’autres réformes sont annoncées
• (...). L’inquiétude, la mobilisation sont d’autant plus grandes qu’au-delà de ce problème de l’éducation - et c’est ce qui explique l’extension de la base sociale du mouvement -, c’est que le gouvernement a déjà décidé des mesures sur un certain nombre de secteurs sociaux : la réforme de la gestion du RMI, la réforme de la sécurité sociale, la réforme de l’autonomie des universités, la diminution du remboursement de centaines de médicaments, l’annonce de la privatisation d’Air France, d’EDF... Tout arrive en même temps, ce qui contribue à l’élargissement de cette base sociale de protestation mais on sent un manque de confiance grandir entre partenaires. (...).

• Dans un climat de perte de perte de confiance
(...). C’est un aspect extrêmement négatif de la lutte actuelle : c’est désormais la perte de confiance dans la discussion. (...). (...) La grande caractéristique de la situation à La Réunion, c’est l’ampleur, plus grande qu’en France, et la durée, plus longue. (...). Ce qui va se passer à Paris va influencer ce qui va se passer à La Réunion. (...). Mais on mélange trop les débats sur le déroulement de la situation en métropole et des mesures ponctuelles de la situation à La Réunion. La situation chez nous est très différente et infiniment plus grave qu’en métropole et même qu’aux Antilles et en Guyane, du fait du contexte social réunionnais et de ses perspectives. (...).

• Avec un décentralisation sans engagements préalables...
(...) On veut nous transférer la gestion du personnel ATOSS au 1er janvier mais nous disons au gouvernement : où sont les engagements préalables au retard de nos équipements ? (...). Si on prend le nombre d’ATOSS aujourd’hui des lycées (466), mais les organisations professionnelles évaluent le manque de postes dans les lycées actuellement à 176. Ce qui représente 642 si les même ratios qu’en métropole étaient appliqués. Dans les 10 ans à venir, avec les 10 lycées, à raison de 11 ATOSS par lycée, cela nous fait 110 de plus, cela veut dire que la perspective dans les 10 ans, c’est de 750 à 800 ATOSS.
Tout le personnel de la Région, y compris le CNR, y compris les CEJ, c’est 423 (...). (...). Actuellement la Région doit dépasser de 40% sa part de contribution à la construction des lycées. (...). Cela veut dire que nous sommes devant un transfert de responsabilités et un silence total sur le transfert des moyens.

• ... Et des conséquences infiniment graves
Or, quand je disais que c’était beaucoup plus grave et beaucoup plus important à La Réunion, c’est que l’Éducation nationale a un rôle capital dans le maintien de la cohésion sociale. (...). C’est l’Éducation nationale qui a permis à des jeunes Réunionnaises et de jeunes Réunionnais de remplir ces services, dans le privé comme dans le public. (...). Nous faisons face aujourd’hui aux changements la société réunionnaise, grâce au rôle de l’Éducation nationale.
Et il est évident que sur ce plan, les menaces sur l’Éducation nationale, avec les chiffres prospectifs de La Réunion, nous font dire que les conséquences dans l’île, si jamais par malheur, elles arrivaient, seraient infiniment plus graves qu’en métropole et c’est pour cela qu’il y a cette inquiétude dans l’opinion publique.

• Il faut donc se saisir des problèmes, comme la retraite...
Si nous prenons le problème des retraites, je n’arrive à comprendre comment cela fonctionne ici. (...). En France, les syndicalistes vous expliquent les mécanismes qu’on va mettre en place et les conséquences (...). Un calcul se fait en métropole, mais ici, les conséquences des mécanismes vont être infiniment plus graves. Sur la durée de la retraite : trois ans de service comptent pour quatre ans de cotisation (...). 28 ans de service ici sont équivalents à 35 ans de carrière en métropole, compte tenu de cette bonification (...). Comme vous avez la bonification pour les enfants, au bout de 28 ou 30 ans, une enseignante, à La Réunion, peut espérer aller à la retraite. (...).
Si La Réunion est alignée sur la durée de travail - et il est évident que l’amendement à la réforme constitutionnelle demandant que le droit commun soit la règle à la Réunion, devrait s’appliquer. En métropole, c’est une augmentation de 6,6% du temps de travail. En 2012, c’est 12% de plus.

• ... dans une situation qui est spécifique...
Mais ici, si la moyenne c’est de 28/30 ans et que vous appliquez le droit commun, en raison de l’amendement constitutionnel, cela veut dire que si l’on passe à 40 ans, c’est un allongement de 42% du temps de travail. Et en 2012, avec 42 ans de cotisation, c’est un allongement de 50% du temps de travail. (...).
Je n’arrive pas à comprendre que les Réunionnais ne se saisissent pas de leurs problèmes (...) Les données ici, sont totalement différentes. À La Réunion, dans les 15 ans à venir, 2008/2012, nous n’aurons pas une augmentation du nombre de personnes âgées par rapport aux actifs, mais l’inverse : les actifs vont augmenter de 46%. Et en même temps, quand vous dites la durée de la vie augmente, mais l’espérance de vie à La Réunion a 5 ou 6 ans de retard sur l’espérance de vie en métropole. (...).

• ... Avec les menaces sur les 35% sur les retraites ....
Pour la première fois, le problème des 35% de majoration sur les retraites à La Réunion est posé publiquement devant le Sénat. (...). À La Réunion, que va-t-il se passer ? Le prétexte pour le débat au Sénat était la prise de position du Conseil d’État et surtout de la Cour des comptes. Cela a donné naissance à un amendement Arthuis/Marini. Arthuis a fait faire une étude sur la sur-rémunération des fonctionnaires à La Réunion, et il comparait ce que représente pour l’État le coût d’un poste à La Réunion pour un poste en métropole. (...).
Cet amendement a été soumis à la commission des finances qui l’a voté. Le rapporteur Du Luart en a rendu compte en public, ce qui a donné lieu à un grand débat, mais où les Réunionnais étaient relativement isolés, parce que les 35% d’abondement de la retraite n’existent pas dans les DFA. (...). À La Réunion, la fonction publique d’État seule a droit aux 35%, la fonction publique territoriale n’y a pas droit. Et il faut mettre, comme dit Arthuis « de l’ordre dans ce désordre ». Sur ce plan, on a finalement décidé le report du débat, et le report du débat, avec une ironie cruelle de Jean Arthuis, en disant "j’aurais cru qu’on m’aurait opposé l’article 41 de la constitution, mais le gouvernement n’en parle pas, posez-moi d’urgence la question qui m’oblige à retirer mon amendement. Et finalement, il a invoqué lui-même, contre son amendement, l’article 41 de la Constitution, et il a dit "je le retire".
Le problème a été largement posé, largement évoqué et avec des mots très durs : "choquant" que les retraités aient 35%, alors que, quand ils étaient actifs, ils l’avaient (...). Ou "une honte pour la République". (...).

•... et des menaces sur les 35% sur les salaires des actifs
À l’Assemblée nationale, le président de la Commission des finances, M. Méhaignerie ne cache pas qu’il a exactement la même opinion, il vient d’envoyer l’un de ses représentants enquêter aux Antilles, non sur les 35% de retraite, ça n’existe pas, mais sur les sur-rémunérations. (...).
Quand vous regardez la structure des sur-rémunérations des fonctionnaires, c’est la combinaison de deux paramètres : 35% de vie chère, multiplié par l’index de correction du franc CFA : 1,138 Et le CFA a disparu depuis combien de temps ? On voit bien la faiblesse du montage juridique (...).
Matignon nous a prévenus qu’il y a un recours auprès du Conseil d’État à ce sujet. (...). Si l’UMP arrive à ses fins, le choix des 35% c’est de dire, nous les supprimons en tant qu’indemnité de vie chère, à des retraités à La Réunion, c’est donc bien que cela n’existe pas, ces 35% plus cher (...). C’est la menace contre les 35% des actifs et sur la base des calculs de la commission "Justice et Paix", c’est plus de 3 milliards de francs par an. (...).

• La suppression des 35% = 2/3 du coût de la loi programme
Ce qui nous fait peur, c’est que les 35% des 22.500 fonctionnaires d’État de La Réunion, Saint-Pierre et Miquelon représentent près des 2/3 du coût de la loi programme. C’est à dire qu’on nous fait cadeau du "coût" de la loi-programme, en prenant dans la poche des retraités, ce sont eux qui vont payer. On revient aux mécanismes de la loi Perben, qui a augmenté la TVA à La Réunion pour faire face aux exonérations de charges sociales. (...).

• Les Réunionnais paieront donc la loi programme...
Que ce soit immédiat, ou à terme, une déflation qui serait évaluée à 3 milliards et quelque par an, un tel phénomène dans la société réunionnaise, c’est un séisme. Sauf si l’on réinjecte cela dans l’économie réunionnaise, mais le précédent que nous avons eu ne plaide pas en cette faveur : lorsqu’on a diminué l’index de correction pour les fonctionnaires, on n’a pas vu un centime revenir, le gouvernement a fait l’économie.
35% d’abondement supprimé du montant de la retraite : cela vous fait le coût de la loi programme...

• …car "trop coûteux" pour la France
Toute La Réunion est concernée, pour aujourd’hui et pour demain, parce que le secteur de la fonction publique est le plus créateur d’emplois, du fait du rattrapage, conséquence du dynamisme démographique. Tout cela se passe dans un contexte social qui fait qu’on a vu le gouvernement nous refuser tout : il n’a pas combattu nos amendements, il a toujours invoqué l’argument budgétaire. "Trop coûteux"..

• ...cela au détriment notamment des emplois-jeunes
Les emplois-jeunes : vous avez eu le refus du gouvernement. Alors qu’on lui dit "vous nous donnez l’assurance que la création de postes dans le secteur marchand va permettre de résoudre des problèmes, cela ne vous coûte rien de maintenir le dispositif emplois-jeunes, car il va s’orienter sur le privé". Mais non : refus. Les trois ans de prolongation : il fallait trouver, compte tenu de l’application de la convention, le moyen de transformer un contrat de droit privé en droit public, et c’est cela l’amendement qui a permis de lever les objections faites jusqu’à maintenant. Et faire croire à l’opinion réunionnaise que "ça y est, c’est quelque chose de nouveau", je me dis que c’est malhonnête. (...)

• ... ou à celui des planteurs
J’ai une note du syndicat des fabricants de sucre ; (...) il y danger sur le sucre produit à La Réunion (...). Il y a le risque "PMA" (...), il y a le risque OCM sucre (...), il y a la plainte de l’Australie et du Brésil contre les subventions versées par l’Europe aux producteurs européens.

• ... et à celui de toute une population
(...). Il n’y a toujours pas de solution pour les 30.000 personnes exclues de la CMU, il y a les centaines de médicaments qui ne seront plus ou seront moins remboursés, il y a l’aggravation de la crise économique et sociale, et pourtant il faut construire 250.000 logements dans l’avenir et accueillir 250.000 personnes de plus. Tout le monde est concerné, c’est l’avenir même de La Réunion qui est posé.

• Il nous faut donc voir les problèmes globalement...
Il y a nécessité, en conséquence, de voir globalement chaque problème, son implication avec les autres secteurs, et la conséquence d’une solution dans un cas, sur l’autre.
Je prends le cas de la réforme du RMI : il y a quelque chose dans la loi programme et dans le même temps le projet de loi Fillon. J’ai dit au Sénat : les conditions du RMA que vous allez généraliser sont différentes des conditions du changement du RMI à La Réunion en CAE or, il vise le même public de érémistes mais les conditions d’application sont totalement différentes. Qu’est-ce qui va s’appliquer chez nous ? le CAE de la loi programme ? Avec l’amendement sur la réforme constitutionnelle, il y aura la primauté du droit commun...

• ... sans perdre des repères dans l’avenir à La Réunion
Il nous faut surtout ne pas perdre de vue les repères dans l’avenir sur des chiffres crédibles et recoupés : 2010, 2020, 2030... Ce sont des choses établies. C’est à partir de là que doit se faire notre raisonnement. Et en même temps, faire une analyse politique de ce que fait le gouvernement, dans la globalité des secteurs, (...) et de reconnaître qu’il est tout à fait logique dans les réformes qu’il propose : il n’a jamais caché qu’il était un gouvernement d’opinion libérale, donc diminuer le rôle de l’État et confier de plus en plus au privé les services, y compris ceux que l’on considérait comme étant des services publics.
Compte tenu de ses conceptions, et comme on voit qu’il veut aller vite et toucher tous les secteurs, c’est que vous avez une situation économique inquiétante en France et Europe, vous n’avez plus de croissance (...). Dans sa logique, diminuer les impôts, donc diminuer les recettes, il faudra diminuer les dépenses : c’est le 1 poste de fonctionnaire renouvelé pour deux départs à la retraite (....). La logique du gouvernement, c’est celle de la diminution du rôle de l’État, et un des moyens de la décentralisation, c’est de transférer des charges aux collectivités locales, sans transférer les moyens (...).

• ... L’ultime recours étant le rapport de force...
Il faut voir dans l’avenir, au travers de ses points de repères dans l’avenir, il faut, pour des raisons même de réalisme tactique, analyser la politique du gouvernement et non pas se lancer dans des incantations. Et voir que l’ultime recours, c’est le rapport de force. Et il est efficace : voyez les réformes que voulaient faire certains ministres... (...). Ces manifestations réunionnaises, d’ailleurs, sont un exemple de détermination et de calme : aucune dérive. (...).
Dans des circonstances différentes, et dans différents secteurs, MM Devaquet, Savary, Allègre... n’ont pas pu mener leur réforme à bien devant le rapport de force. C’est de la que doit découler la lucidité nécessaire, sans se faire d’illusion (...). Il y a une logique du gouvernement, et il faut faire face à cette logique, sans faire du catastrophisme, mais se dire si toute l’économie, tous les secteurs de la société sont concernés, il est nécessaire que la défense des intérêts sectoriels s’inscrivent dans un cadre global. Il faut intégrer le temps et la durée dans notre stratégie.

• ... quand nous entrons dans la décennie de tous les dangers...
S’il n’y a pas de confiance, il n’y a pas de développement durable, nous entrons dans la décennie de tous les dangers, mais ce qui en découle, c’est à La Réunion, une nécessité de concertation, entre l’État et les éléments représentatifs de La Réunion. Mais il n’y en a pas. (...). Les projets de loi examinés en Commission permanente sont étudiés après qu’ils aient été adoptés en Conseil des ministres. (....).
À La Réunion même, si nous le reprochons au gouvernement, ne faisons pas la même chose. Il faut ici, entrer en discussion et être à l’écoute du plus grand nombre de partenaires possible. Pas simplement les institutions : Conseil général, Conseil régional, mairies, etc. Mais avec les organisations professionnelles et maintenir la concertation avec celles de métropole.

• ... avec un important retard en équipements
Tout le monde reconnaît le retard d’équipements des DOM et c’est même constaté par le 299-2 du traité d’Amsterdam. Appliquons le droit commun, puisqu’on nous dit "pas de loi péi". Nous avons reproduit le dispositif de la loi sur la Corse, indiquant, que compte tenu du retard d’équipement, il est créé pour 15 ans (...) une caisse de développement de La Réunion pour rattraper les retards. Et nous disons : même moyens de financement. Et on nous dit : "non, c’est trop coûteux"....

• Intégrons la loi programme dans un projet plus vaste...
Sortons des arguments politiciens et arrivons à des décisions qui sont à la mesure des défis. Le seul moyen pour l’efficacité de la loi programme, c’est de l’intégrer dans un projet qui soit plus grand, qui soit plus cohérent, qui soit durable, et qui soit concerté. Il y a une extrême inquiétude, finissons-en avec la politique du jour le jour (...).

Une décision difficile
Paul Vergès a fait cette déclaration hier, lors d’une conférence de presse, tenue à la Région. C’est pour faire face à une situation d’une exceptionnelle gravité qu’il a pris ces deux décisions : celle de lancer un appel à tous les Réunionnais, politiques, décideurs économiques, sociaux, acteurs associatifs, pour qu’ensemble, les Réunionnais élaborent « un nouveau contrat social ». Ce qui représente une tâche immense. D’où la deuxième décision de Paul Vergès : se « libérer de ses responsabilités à la tête du PCR ». Une demande formulée auprès des membres du secrétariat du Parti qui ont répondu, par le voie du secrétaire général, Élie Hoarau, en ces termes, un communiqué qui vient confirmer la décision de Paul Vergès d’être libéré de ses responsabilités à la présidence du PCR :

« Paul Vergès, Président du Parti Communiste Réunionnais, vient d’annoncer sa décision de se mettre en congé de son Parti. Il en a préalablement informé le Secrétariat du PCR.
Chacun mesure qu’une telle décision n’a pas été facile à prendre pour Paul Vergès, qui a créé ce parti en 1959, il y a 44 ans de cela, et en a assumé depuis quotidiennement la direction. À ce poste, il a contribué, souvent de manière décisive, à orienter les luttes des Réunionnais dans la voie du progrès et de la responsabilité.
Les raisons qui ont fondé sa décision ont emporté l’adhésion du Secrétariat du Parti, qui l’a acceptée dans l’émotion et la confiance. Le Secrétariat du PCR décide de réunir d’urgence le Comité Central ce mercredi, pour en débattre et prendre les mesures qui s’imposent »
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