À 20 heures 20 sur Canal Plus Réunion : ’Le doux pays de mon enfance’

Perte d’identité

19 juillet 2006

Téléfilm de Jacques Renard. Avec : Daniel Russo (Roger Joly), Isabelle Renauld (Monique), Yohana Rocher (Chloé), Rabah Loucif (Hamed Bensala).

Monique et Roger Joly sont mariés depuis dix-sept ans. Ils ont deux garçons et leur fille, Chloë, a déjà seize ans. Directeur commercial estimé d’un garage de voitures de luxe, Roger est aussi un amoureux fou des mots et de la langue française. Un jour, pressé, il oublie de boucler sa ceinture de sécurité. Arrêté par la police, il subit un contrôle d’identité. Ses réponses laissent visiblement les policiers perplexes. Peu de temps après, il est convoqué chez le juge d’instruction. Il apprend alors qu’il est accusé d’avoir usurpé l’identité de Roger Joly. Le juge d’instruction affirme qu’il est en réalité Aziz Bensalah. Roger respectable Français moyen devient Aziz et passe par la case prison.

Ce soir sur Télé Réunion c’est une bien étrange histoire à laquelle nous allons assister. Ça commence comme une bonne blague, un stupide oubli, l’oubli du port de la ceinture de sécurité et un contrôle de police fait tout basculer. L’histoire s’accélère, Roger Joly prend un énorme coup sur la tête en apprenant qu’il n’est plus Roger Joly mais Aziz Bensalah. Cette fiction n’en est pas une, l’auteur s’est inspiré d’une histoire vraie et à l’heure où notre Ministre de l’Intérieur tente d’exclure un maximum d’immigrés, je pense que ce téléfilm est le bienvenu.
Voyez-vous, l’histoire de cet homme n’est pas banale, je ne voudrais pas vous en dévoiler trop, mais sans déflorer le sujet, je peux vous dire que Roger Joly se retrouvera cinq ans en prison parce qu’il voulait être français, parce qu’il a vécu comme un Français. Alors se posent les problèmes de l’identité et des frontières et Roger, devenu Aziz, a tenté de se pendre avec ses draps dans la cellule de sa prison. Ce n’est pas la condamnation à la prison qui a cassé le ressort d’Aziz, il avait déjà connu l’incarcération, mais cette fois, la justice a scrupuleusement fouillé le passé du Roger qu’il disait être. Pièce après pièce, le juge a décortiqué le puzzle, exposé la fraude et rendu ses conclusions : Roger Joly a été inventé. L’homme a été renvoyé à l’immigré en situation irrégulière qu’il ne voulait pas être.
Cette histoire, vous pourrez la voir ce soir à la Télé comme un bon polar et pourtant elle est véridique. Nous aurons bien le temps de méditer après cette projection, mais une chose est certaine, c’est que parfois même culturellement, les immigrés nous prouvent à quel point ils aiment notre pays et souvent bien plus que tous ces "Père UBU" qui pérorent dans nos ministères.

Ph. T.


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