À 20 heures 05 sur Tempo : ’Ladybird’

Plongée dans l’univers impitoyable des services sociaux britanniques

27 novembre 2006

Origine : GB. (1994) Réalisation : Ken Loach. Avec : Crissy Rock, Vladimir Vega, Sandie Lavelle, Mauricio Venegas...

Dans un bar karaoké, Jorge, un réfugié politique paraguayen, remarque Maggie Conlan. Sous ses airs dynamiques et son optimisme affiché, la jeune femme est un être tourmenté et profondément blessé. Vivant essentiellement d’aides sociales, elle a eu quatre enfants de pères différents : Sean, l’aîné, suivi de Serena, Mickey et Mary, encore bébé. Elle a dû se séparer de Simon, son dernier compagnon, sujet à de violentes crises de jalousie, et a été sommairement relogée dans un refuge pour mères célibataires. Un soir où elle était sortie, un incendie s’est déclaré dans son logis et Sean, grièvement brûlé, a été placé par les autorités dans une famille d’accueil. Maggie et ses trois autres enfants se sont retrouvés dans un ’foyer’ à la discipline aussi sévère que celle d’un établissement pénitentiaire.

Je vous propose d’aller faire un tour sur Tempo ce soir, pas pour flâner comme cela en passant, non, juste pour y voir un cinéma criant de vérité, de ce cinéma que l’on ne voit malheureusement pas assez souvent. C’est un film anglais que je vous propose, il s’agit de "Ladybird". Le cinéma anglais, on n’en voit pas assez à mon goût, alors lorsqu’un film passe à ma portée, je le saisis et je tente de vous le recommander. Ce soir nous serons en plein prolongement de la série des journées, comme celles de l’enfant ou celles des femmes battues. Le cinéma social c’est parfois ennuyeux, mais parfois aussi c’est très intéressant. On va plonger dans l’univers impitoyable des services sociaux britanniques et surtout ceux de l’enfance, l’équivalent de notre DASS. Et croyez-moi, si ce n’est pas pire ce n’est pas vraiment meilleur. À croire qu’ils se sont donné le mot pour déshumaniser tout ce qui touche à la pauvreté, ces services dits "sociaux" !
Le film "Ladybird" que vous verrez sur le deuxième canal de RFO nous raconte l’histoire de Maggie Conlan, mère de quatre enfants qu’elle a eu avec des pères différents. Elle rencontre dans un Karaoké un immigré et c’est le point de départ d’une aventure sociale prenante.
Basé sur une histoire vraie, ce film démontre encore une fois le parti pris de Ken Loach auteur de ce chef-d’œuvre, pour les défavorisés de la société britannique. Ce film est très poignant, et malgré le comportement impulsif et parfois violent de Maggie l’héroïne, on ne peut s’empêcher d’éprouver de la compassion pour elle, et une certaine haine envers les services sociaux qui ne veulent pas écouter Maggie. Cette histoire qui se déroule en Grande-Bretagne pourrait facilement être transposée chez nous, car les conflits avec la "DASS" ne sont pas moins violents. Ce film est bouleversant de réalisme et je vous recommande surtout de ne pas manquer la première scène, celle du Karaoké, c’est réellement un morceau d’anthologie cinématographique. Parfois on peut voir du bon cinéma à la télévision, c’est vrai, ce n’est pas la première fois que je vous le dis. Mais tout de même lorsqu’on avance l’étiquette sociale, les gens ont peur de s’ennuyer. Ce film prouve s’il était nécessaire, qu’avec un bon casting et une belle histoire, on peut réaliser un bon film, pas ennuyeux du tout et instructif, ce qui ne gâche rien. Un dernier conseil, mettez vos marmailles au lit avant de le regarder si vous ne voulez pas trop leur faire peur avec ces histoires de grands. Même s’il n’y a pas de scènes vraiment excessives, ce n’est pas vraiment pour eux.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus