Enseignement

Plus de vingt postes d’enseignants supprimés !

Grosse émotion dans la cité scolaire de Roches Maigres à Saint-Louis

21 mars 2003

Jean-Jacques Perrot, secrétaire de la Section Académique du Syndicat National des Lycées-Collèges (SNFOLC), nous a fait parvenir le texte d’une motion adoptée par son syndicat « afin d’informer l’ensemble de la population de La Réunion des effets des restrictions budgétaires sur l’avenir de la jeunesse réunionnaise ». Cette motion signale qu’un grand nombre d’heures de cours ont été supprimées dans trois établissements secondaires à Saint-Louis.

« 180 heures-poste supprimées au lycée Antoine Roussin ;
74 heures-poste supprimées au Lycée Professionnel Roches Maigres ;
44 heures-poste supprimées au collège Leconte de Lisle.
Ce sont donc au total 298 heures-poste que le rectorat décide de supprimer et que l’on vole aux enfants de Saint-Louis.
Ce sont des enfants de 6ème, non-lecteurs, qui ne pourront pas bénéficier d’un enseignement avec un effectif réduit, privés à jamais de l’espoir d’une intégration réussie dans la société.
Ce sont des enfants, bien souvent issus de milieux défavorisés, que l’on va entasser à 30 en classe de CAP. Des enfants qui, malgré tous les efforts des enseignants, ne pourront de ce fait acquérir la moindre formation sérieuse et deviendront des travailleurs taillables et corvéables à merci.
Ce sont des enfants de niveaux très hétérogènes qui vont se retrouver à plus de 35 en classe de seconde, les plus faibles seront alors condamnés sur l’autel de l’austérité programmée de l’Education Nationale.
Ce sont enfin une vingtaine de postes d’enseignants qui disparaissent sur la cité scolaire.
Ce sont une vingtaine d’enseignants (souvent en premier lieu des contractuels) qui sont laissés sur le carreau.
Au nom de quoi ?
Depuis des années, notre jeunesse paie un lourd tribut à cette récession programmée :
- diminution des heures d’enseignement
- effectifs pléthoriques
- non-remplacement des enseignants
- dévaluation des diplômes.
Nous n’acceptons pas !
Nous ne pouvons pas accepter que l’on ravisse à la jeunesse l’espérance à l’accès à une véritable formation et culture, condition minimale à une vie d’adulte réussie.
Nous revendiquons la restitution de ces 298 heures et le gel des suppressions de postes prévus.
La section Académique du SNFOLC appelle l’ensemble des personnels des Lycées-Collèges à se mobiliser contre la dégradation programmée de leurs conditions de travail et des conditions d’études de notre jeunesse.
La section Académique du SNFOLC sera aux côtés des personnels pour les aider à gagner sur leurs revendications ».


Jean-Jacques Perrot nous a également envoyé le texte de la motion suivante, votée par les enseignants des trois établissements de la Route des Makes de Saint-Louis avec leurs syndicats FO, FSU, CFDT et UNSA :

« Assemblée générale des professeurs des établissements Lycée A. Roussin, Collège Leconte de Lisle, Lycée professionnel Roches Maigres.
Devant la baisse importante des moyens horaires dans la cité scolaire de Saint Louis, les professeurs réunis en assemblée générale le 4 mars 2003 au lycée Antoine Roussin protestent contre la baisse de la DGH à la rentrée de 2003 qui conduirait à :
- la suppression de plus de vingt postes d’enseignants sur la cité scolaire de Roches Maigres
- de lourdes conséquences sur le fonctionnement de nos établissements
- gonfler les effectifs de nos classes à leur plus haut niveau anéantissant tous les efforts pédagogiques de plusieurs années.
Ce sont des enfants, très souvent issus de milieux défavorisés, que l’on va entasser, à qui on va ôter une grande part des moyens pédagogiques actuels : ceci compromettrait gravement l’avenir personnel et professionnel des enfants de la commune de Saint-Louis et de ses environs.
L’assemblée générale revendique la restitution des 280 heures supprimées, la transformation des HSA en heures-postes et le gel des suppressions de postes prévues. Dans le cas où nous n’obtiendrions pas satisfaction, l’assemblée générale associant professeurs, parents d’élèves dont ceux de la FCPE et syndicats (FSU, FO, SGEN-CFDT, UNSA) appellera dès la rentrée du 24 mars 2003 à la grève ».


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