Social

Plusieurs centaines de manifestants à Saint-André

Grève dans l’Éducation nationale

23 avril 2003

Entre 600 et un millier de personnes, enseignants, parents d’élèves, personnel IATOSS ont manifesté hier à Saint-André. Venus de tout l’Est, ils ont poursuivi la mobilisation des fonctionnaires. Le défilé est parti du lycée Jean Perrin pour entamer un parcours à travers la ville passant par le lycée Sarda Garriga, le collège Bédier, le Terrain Fayard pour se finir à la mairie.

Dans la foule plusieurs manifestants font connaître leurs inquiétudes et revendications. Pour Marlène, enseignante au primaire : « Nous manifestons pour la suppression du démantèlement de la Fonction publique. Nous sommes agents de l’État, nous voulons le rester. Je m’oppose aussi à la suppression des écoles maternelles pour les trois quatre ans ». Jimmy et Réginal, enseignants au collège, se prononcent aussi contre le transfert du personnel TOSS vers les collectivités locales, pour eux « ce n’est qu’une première attaque », ils se sentent concernés. Ils se disaient aussi très préoccupés par le problème des retraites.
Pour Eric Fruteau il s’agit « d’empêcher la privatisation de l’enseignement public, la politique mise en place pour le gouvernement est une politique pour les riches, il n’y a qu’à voir la suppression de l’ISF et du FIPE. Nous manifestons pour dire non à cette politique menée contre les emplois-jeunes et les CES, pour dire non à toutes les suppressions de postes, non à la privatisation de l’école. En tant qu’enseignant, je n’ai pas de leçon à recevoir de Virapoullé, tout va à l’encontre du bien de l’école ».
Les banderoles étaient déployées et la foule n’a pas manqué de siffler et de huer Jean-Paul Virapoullé qui, venu à leur rencontre, a déclaré : « il n’y a pas de projet de loi, c’est un projet de loi fantôme. Attendons qu’il soit mis au vote pour le discuter ». La réponse des manifestants s’est traduit par un redoublement des sifflets.
Nous avons pu parler avec deux responsables de la Coordination Est, Christian Verlizier et Dominique Panambalom. Christian Verlizier de la coordination Est n’est pas du même avis : « on nous dit qu’il n’y a aucun projet en cours sur la décentralisation, ce qui est faux. Nous possédons un document qui prouve le contraire et que nous dévoilerons mercredi (aujourd’hui - NDLR) ». « Dans notre pratique quotidienne dans les établissements nous sommes confrontés à des problèmes qui s’aggraveront avec le transfert », poursuit-il, « notre métier est menacé, or sans la base de l’équipe éducative, si nous ne bénéficions plus du minimum de service en matière de cantine, d’infirmerie, de médecins, d’orientation…ça va être pire ».

Les manifestants se sont ensuite dispersé calmement, décidés à rejoindre aujourd’hui la grande manifestation à Saint-Pierre.

Forum à l’Université
Une centaine de personnes se sont réunies hier à l’université du Moufia. À l’initiative de l’Intersyndicale, une rencontre similaire avait lieu à Saint-Leu. Le forum était mis en place dans l’objectif premier de répondre aux inquiétudes des parents d’élèves.

Une première communication de Vincent Cellier exposait les revendications de l’Intersyndicale au sujet des retraites et du transfert des personnels TOSS. Il a déploré que les grévistes soient confrontés à un mur, « à un gouvernement sourd aux revendications cohérentes ».

Didier Bourse est intervenu au nom d’ATTAC, au cours de sa prise de parole il a dénoncé « une décentralisation néo-libérale menée par le gouvernement », il refusait la privatisation des services publics. L’après-midi a permis d’asseoir encore plus les principes de bases du mouvement et de tenir les manifestants présents informés tout en leur ouvrant la parole.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus