Samedi à 22 heures 30 sur Télé Réunion : ’Carcassonne en fête’

Pour la beauté d’une ville...

15 juillet 2006

Présenté par Michel Drucker. Proposé par DMD Production et R & G Productions. Réalisé par Jérôme Revon.

Des petits aux grands bals du 14 juillet, la France entière célèbre dans la liesse sa Fête nationale. Mais quand la télévision organise un gigantesque bal le soir de l’arrivée du Tour de France dans la ville étape, la fête prend des airs d’événement... C’est donc en direct de Carcassonne, ville classée au patrimoine de l’Unesco, lieu chargé d’histoire autant que de légendes, que France 2 tirera un feu d’artifice de chansons, de musiques et de danses qui embrasera la nuit du 14 juillet et les écrans de télévision.
Autour de Michel Drucker, de nombreux artistes viendront spécialement faire la fête à Carcassonne : Patrick Sébastien, Jean-Louis Aubert, Julien Clerc, Pascal Obispo, Olivia Ruiz, Marc Lavoine, Akli D, Tina Arena, Chico et les Gypsies, La Compagnie Créole, Yves Jamait, Hugues Aufray, Anaïs, Anis, Elisa Tovati, Cassius, Nâdiya, Lorie, Pauline Ester, Melissa Mars.

Ne pensez pas que je sois, en vous recommandant cette émission de variétés, tombé dans l’admiration béate de celui que l’on a surnommé le "gendre préféré" des Françaises (Michel Drucker) ou que d’un coup, d’un seul, je sois devenu fan de Pascal Obispo le champion du monde toute catégorie de déroulé de guimauve à haut débit, non ! La vérité, c’est que j’en pince un peu pour la belle Occitane, la cité Visigoth, Carcass la belle, la rebelle, celle dont Charles Trenet nous promettait de voir les tours à l’horizon de Barbera. Que je vous dise, je me suis planté plus d’une fois aux quatre coins de Barbera, ce petit village Audois, mais jamais je n’ai vu la moindre ombre d’une tour. Mais que voulez-vous ! Ils sont comme cela les poètes, ils imaginent des tours là où il n’y en a pas, des falaises à Paimpol alors que ce port breton est libre du moindre rocher et des jolies filles de geôliers faisant la cour aux prisonniers, alors que les détenus entassés dans les geôles de la république attendent le parloir pour l’espace d’un instant, quérir un peu d’humanité auprès d’un proche.
Mais revenons à Carcassonne qui en cette journée du 14 juillet a reçu plus de 30 mille personnes pour acclamer les héros du tour de France, puis qui s’est embrasée devant pas moins de 500 mille spectateurs pour célébrer une révolution qui ne cesse encore de nos jours, de tournebouler bien des esprits libres et fiers. Il était bien normal qu’une émission consacrée à la chanson se déroule au sein de cette cité qui vit en son temps bon nombre de troubadours déclamer leur flamme aux belles-dames occitanes en plaquant trois ou quatre accords sur leur luth. Ce soir, lorsque les troubadours de notre 21ème siècle débutant, à leur tour chanteront la vie, l’amour et la mort sur les remparts de cette cité, qui entendra les gémissement et les pleurs de la parfaite Esclarmonde de Foix, sœur de Raimond Roger Trencavel, vicomte d’Albi, de Nîmes et de Carcassonne, oublié dans un cul-de-basse-fosse par Simon de Monfort le Français ? Qu’importent les murs, les remparts et les meurtrières qui suintent les larmes puisque le 14 juillet fête la prise de toutes les Bastilles qu’elles soient physiques ou idéologiques, alors pardonnons à Drucker d’être l’éternel cireur de pompes et ce soir faisons la fête de la liberté, de toutes les libertés.
J’espère que vous m’excuserez ce raccourci historique, mais c’était juste pour dire que quand bien même la belle histoire fut parfois guerrière et lorsque que je vois de vieillies pierres qui vibrent à nouveau, j’en suis tout retourné et je préfère que ce soit sous les coups de feux d’artifices et de flonflons plutôt que sous la canonnière.

Ph. T.


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