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Culture
À l’occasion de la projection du film "Métropolis" du réalisateur japonais Rintaro, rencontre avec Olivier Fallaix, spécialiste des mangas à la revue "AnimeLand"
4 août 2003
Que sait-on de la culture des mangas ? ’Albator’, ’Goldorak’, ’Dragon ball Z’ ou ’Les chevaliers du Zodiaque’ pour la génération des années 80 ? La mangamania - comme le cinéma asiatique - prend de plus en plus son envol dans la culture intergénérationnelle occidentale.
Dans le cadre de l’opération un ’Hiver au ciné’ organisée durant ces vacances, Armand Dauphin, directeur du Ciné(F)estival, a invité Olivier Fallaix, journaliste spécialiste ’mangatiste’ de la revue ’AnimeLand’. Les films des réalisateurs Rintaro et Miyazaky, dont la réputation n’est plus à faire au pays du Soleil Levant, seront projetés pour les plus jeunes dans plusieurs salles de l’île.
’Le Voyage de Chihiro’ (dont les entrées ont explosé le box office nippon en dépassant la production hollywoodienne ’Titanic’) et ’Métropolis’ seront présentés dès cette semaine dans les salles obscures. ’Témoignages’ a rencontre Olivier Fallaix à l’occasion de sa première visite sur l’île. Entretien.
Beaucoup de préjugés existent sur les mangas, que ce soit au niveau des parents ou du système éducatif, alors que les enfants les apprécient. Bien souvent, ils peuvent apprendre par ce biais "la mythologie grecque" ("Les chevaliers du Zodiaque") ou la "mythologie japonaise" ! Quelle est votre opinion ?
- Olivier Fallaix : Effectivement ces préjugés existent par rapport à la télé, même si c’est à travers elle qu’en Occident on a découvert les mangas. À l’origine, les mangas ont été faits par et pour les japonais ! C’est une question de décalage de culture. Bien souvent, ces mangas - comme les films d’animation - sont ciblés : que ce soit pour les enfants ou pour les adultes et les adolescents, tels que "Ghost in the shell". Les programmes sont plus étudiés dans le Pacifique, alors qu’en France, c’était une sorte de mixture. Les mangas s’adressent aussi bien aux néophytes qu’aux spécialistes.
Les personnages tels que Tima dans "Métropolis" sont calqués sur les clichés archétypes occidentaux : yeux bleus ou verts, cheveux blonds ! Il y a cette fascination pour les modèles occidentaux ?
- En fait, à la fin des années 50, Tezuka, le concepteur de "Métropolis", avait une passion pour les dessins. Il s’est inspiré des premiers cartoons américains ou des Walt Disney pour les réaliser. C’était le précurseur de l’industrie du manga. La mode des yeux à l’occidental représentant un type européen est un vieux débat plus profond et complexe. Il fut un temps où les Japonais se débridaient les yeux. Le Japon a toujours été fasciné par l’Occident. Mais il existe aussi des personnages plus japonais comme dans "Mes voisins Les Yamada" ou "Le tombeau des Lucioles", beaucoup plus ancrés dans la culture japonaise par le dessin des faciès. Simplement, ces mangas sont moins exportés pour l’industrie du cinéma.
Quel est pour vous la définition du manga ?
- Contrairement à la France, où le manga est plus connu à l’écran, au Japon, à la base ce sont avant tout des bandes dessinées. Elles sont destinées pour toutes les catégories sociales et pour tous les âges. Ces BD existent aussi bien pour les hommes d’affaires, pour les personnes aimant la cuisine, pour celles préférant l’érotisme, comme pour les plus petits. Chaque public a son magazine. "Le Voyage de Chihiro" ainsi que "Métropolis" s’adressent plus aux spécialistes ou aux élites, car les places de ciné au Japon restent chères, soit 15 euros.
Le manga, lui, est plus démocratique, c’est un produit de consommation sur papier recyclé et les tirages sont monstrueux : ce sont près de 500 à 600 pages pour une BD.
Le Japon est le seul pays à en produire et à le rentabiliser aussi rapidement. Si bien que des films comme "Métropolis" avant projection en occident sont déjà amortis.
Deux choses sont frappantes sur "Métropolis" : l’importance du jazz tout au long du film comme le graphisme impressionnant ; cela a-t-il été savamment étudié ? Rintaro, lui-même, figure à la fin du générique comme clarinettiste ! D’ailleurs, dans la plupart de ces mangas long métrage, un message fort est toujours véhiculé. La scène finale se termine bien sur le cœur du robot "Tima". Quelle est votre interprétation du film ?
- Rintaro le réalisateur a demandé à son ami Honda, saxophoniste, de composer la musique. C’était un choix tout à fait judicieux. Même que ce dernier a eu beaucoup de mal à décrocher les droits d’un classique de jazz américain chanté par sa propre équipe.
Pour moi, le dessinateur Tezuka était un profond humaniste. Il croyait en l’humanité, c’est pour cette raison que son film est une grande réussite, le message est très bien passé.
"Wonderful Boys" est une production coréenne arrivant bientôt sur nos écrans. La Corée se lance également sur le devant de la scène ?
- Je pense que cela fait partie de l’émergence du cinéma asiatique. C’est devenu un phénomène de mode. Jusqu’à maintenant, la Corée du Sud sous-traitait durant 15 ans ces productions aux Japonais. "Métropolis" était un projet ambitieux. C’est surtout "Princesse Mononoké" en 1997 qui a donné un élan à pas mal de producteurs.
"Métropolis" a demandé un budget d’1 milliard 500 millions de yens pour sa production. Près de 150.000 dessins et des moyens techniques importants. Pouvez-vous nous en dire plus sur la technicité du film ?
- "Métropolis" a demandé près de cinq ans de production. Rintaro a toujours été à la recherche de nouvelles technologies, de nouvelles formes. L’apparition de l’informatique est assez récente dans les mangas japonais (fin des années 90). Auparavant, on utilisait toujours le système traditionnel des celluloïd et, petit à petit, on est passé au système 3D. Les Japonais savent mélanger subtilement les différentes techniques des 2D et 3D alors qu’avec les Disney, comme pour le dernier "Sinbad, le marin", on a l’impression que les Américains agissent volontairement pour les différencier.
Peut-on parler de "manga à la française" ?
- Je n’aime pas qu’on utilise ce terme. Le manga est japonais à la base. Mais il est sûr qu’il y a une vraie révélation en France pour les mangas. À partir des dessins animés à la télé, on a découvert qu’il y avait des auteurs et que ces films étaient tirés de bandes dessinées. Il y a actuellement un véritable public. Quant à une industrie française, il faut encore du temps et des moyens.
"Métropolis" de Rintaro : à voir |
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À partir des dessins originaux du dessinateur Tezuka, le réalisateur Rintaro et le scénariste Otomo ont voulu rendre hommage, 50 après, à leur maître à penser par la création de "Métropolis".
"Métropolis" est l’histoire d’une ville imaginaire où "Baron rouge", le tyran, contrôle toute une armée de robots afin d’ériger sa tour de Babel, la "Ziggourat" ; à son trône, une créature hors du commun, "Tima", clone de sa défunte fille, qui régnera après avoir été confectionnée par les soins d’un scientifique chevronné, adepte de matière synthétique. Cette nouvelle despote devra gouverner sur la terre entière et contrôler l’humanité. Trois mondes coexistent à travers "Métropolis", surperposés par couches souterraines : la zone -3 pour le recyclage des déchets toxiques avec les robots ; la zone -2 avec les humains et la cohabitation difficile d’une certaine catégorie de robots ; et en surface, la milice dictatrice, le gouvernement et une partie de la population. L’arrivée de deux personnages venus de l’extérieur, plus précisément du Japon, démantèlera tout un processus d’autoritarisme, d’injustices et d’inhumanité. L’échec du "Baron rouge" sera retentissant pour n’avoir pas prévu que son androïde "Tima" naîtra avec un cœur et des sentiments. Soulèvements, coups d’État, révolutions, tout y est judicieusement mêlé pour donner suffisamment d’attendrissement à un monde sans pitié. Clin d’œil à Fritz Lang, le réalisateur allemand, dont l’origine de "Métropolis" est plus connue cinématographiquement. Les différences de classes et la hiérarchie sociale restent autant d’actualité dans le monde de Rintaro ; la superposition des couches sociales est vue au sens propre du terme par les différents niveaux de la ville (zones -1, -2 et -3). Un film à découvrir pour les jeunes à partir de 10 ans comme pour les adultes. Les journées portes ouvertes du Centre de l’image et du son au Port (ILOI) la semaine dernière ont permis de mettre en application les nouvelles technologies développées au sein de l’Ecole à travers la diffusion de ce film. |
Programme des séances |
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Voici le programme des projections du film "Métropolis" et des conférences sur les mangas en présence d’Olivier Fallaix : • Saint-André / salle Guy Alphonsine : lundi 4 et mardi 5 août, à 9h30 et 13h30 • Saint-Pierre / Centre culturel Lucet Langenier 15, rue de la République : mercredi 6 août à 18h • Saint-Denis / CREPS, Route Digue, Champ Fleuri : jeudi 7 août à 14h • Sainte-Anne / salle Multimédia : vendredi 8 août à 9h30 et 13h30 |
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