Énergies renouvelables

Quel service de l’électricité pour les sites isolés des Hauts ?

Conférence de l’ARER aujourd’hui à Saint-André

5 août 2003

La plate-forme stage Recherche & Développement de l’Agence Régionale de l’Energie Réunion (ARER) organise aujourd’hui une journée de conférence publique. Cette présentation de l’avancement des travaux d’études des stagiaires, en coopération avec les acteurs réunionnais, se déroulera à la médiathèque de Saint-André.

La plate-forme stage Recherche & Développement de l’ARER [1] (voir encadré) traite des problématiques liées aux énergies renouvelables auxquelles sont confrontés les acteurs réunionnais, grâce au partenariat du SIDELEC Réunion, de la Délégation régionale de la Recherche et de la Technologie, du Groupe APAVOU, de la SEM Museo et de la Mairie de Salazie. Le positionnement des stagiaires comme acteurs locaux œuvrant pour le développement des énergies renouvelables est essentiel aux travaux réunionnais pour le développement durable. Ce travail est effectué dans le cadre du PRÉRURE (voir encadré) .
Cette journée est l’occasion pour les stagiaires d’exposer leurs travaux en phase diagnostic ou proposition auprès de l’équipe ARER mais aussi de ses partenaires et de toute personne intéressée par les sujets abordés. Cette conférence publique s’articule autour des technologies énergies renouvelables applicables sur l’île dans des secteurs variés.
L’objectif de ces présentations est d’ouvrir ensuite à la discussion pour aider chaque stagiaire à progresser dans sa recherche. La conférence-débat d’aujourd’hui à Saint-André portera notamment sur le thème suivant : "Quel service de l’électricité pour les sites isolés des Hauts de l’île ?"

Pour une approche globale en énergies renouvelables

Si hier l’énergie photovoltaïque convenait tout à fait aux besoins des Mafatais, les habitants du Cirque aspirent aujourd’hui légitimement à un niveau de vie énergétique similaire au reste de la population réunionnaise. L’équipement en groupes électrogènes qui s’amorce dans les îlets interpelle sur la capacité des énergies renouvelables à proposer des puissances adaptées aux besoins croissants et sur les coûts engendrés par la production d’électricité par les énergies fossiles. Il pose en outre des problèmes de pollution qui pourraient s’avérer problématique pour le Cirque.
Pourtant, Mafate bénéficie de ressources énergétiques renouvelables non négligeables qui sont pour la plupart inexploitées. C’est ainsi qu’est née l’idée de mettre en place des mini-réseaux publics d’électricité. Commanditée par le SIDELEC, une étude s’est donc concentrée sur la faisabilité d’un tel service fonctionnant aux énergies renouvelables pour l’îlet de La Nouvelle.
Implantés à La Nouvelle entre avril et août 2003, deux stagiaires de l’ARER se sont succédé pour répondre aux attentes des Mafatais et tenter de résoudre la problématique initiale. Emmanuel Gaudaire, de Licence Professionnelle Energies Renouvelables à l’IUT de Tarbes, a été le premier à s’installer sur place pour récupérer les données nécessaires et débuter l’étude, poursuivie par Bertrand Cagneaux, de l’école des Mines de Douai. Après avoir recensé les équipements en énergies renouvelables et en énergies fossiles installés à Mafate, leur objectif fut la réalisation d’une programmation technique, juridique et financière pour une approche globale en énergies renouvelables à La Nouvelle. La restitution du mois de juin, qui s’est déroulée à La Nouvelle, a permis de valider la phase diagnostic.
Les perspectives étaient nombreuses : micro-hydraulique (voir encadré) , champ photovoltaïque, chaudière bois à cogénération, etc. Mais toutes ces perspectives n’engendrent pas les mêmes impacts financiers, sociaux, énergétiques et environnementaux. Les conclusions de cette étude seront donc exposées lors de la conférence de restitution ce mardi à Saint-André.

Tout savoir sur le PRÉRURE
Le PRÉRURE (Plan énergétique Régional pluriannuel de prospection et d’exploitation des Énergies Renouvelables et d’Utilisation Rationnelle de l’Energie) définit sur une période de vingt-cinq ans le contenu d’une politique de demande et d’offre énergétique centrée sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et la valorisation des énergies renouvelables disponibles à la Réunion.

Ce plan intervient dans un contexte régional marqué par une forte croissance des consommations d’énergie. Sur les vingt dernières années, le développement économique de La Réunion s’est accompagné d’une croissance soutenue des consommations d’énergie. Entre 1980 et 2000, celle-ci a été multipliée par 2,5. Cette évolution a été encore plus marquée pour l’électricité puisque sur la même période la demande pour cette forme d’énergie a quadruplé.

La mise en œuvre de ce plan doit permettre à la Région de tirer parti des gisements d’économie d’énergie et des ressources énergétiques endogènes dans une perspective de développement durable. Ce plan doit permettre en particulier à la Réunion d’accéder à l’autonomie énergétique pour la production d’électricité à l’horizon 2025.

Le Conseil régional de La Réunion a assuré la maîtrise d’ouvrage du PRÉRURE en étroite concertation avec les services déconcentrés de l’Etat, l’ensemble des opérateurs du secteur énergétique et les acteurs économiques.

L’ambition du PRÉRURE est de développer une stratégie de réponse à l’augmentation de la demande d’énergie plus diversifiée et valorisant les ressources locales. Il s’agit d’une part de développer une politique volontariste d’efficacité énergétique afin de ralentir la dynamique de croissance actuelle des consommations et d’autre part de donner la priorité aux énergies renouvelables pour les nouveaux projets de renforcement des capacités de production.

Les principes de la micro-hydraulique
La micro-hydraulique sur les réseaux d’assainissement permet de récupérer l’énergie présente dans les canalisations où il est nécessaire de réduire la pression - surtout en zones montagneuses - afin de produire de l’énergie électrique. Cette réduction de pression est nécessaire pour assurer la pérennité des réseaux.

L’exploitation de l’énergie de l’eau, potable ou usée, qui circule dans les conduites des réseaux d’adduction et d’assainissement, permet de répondre aux objectifs de développement durable. De plus, il s’agit surtout d’une énergie inépuisable non polluante.

La micro-hydraulique est d’ailleurs l’une des sources d’énergie renouvelable les plus utilisées puisqu’elle représente 74% de la totalité des énergies renouvelables en France (hors grande hydraulique).

La technologie de micro hydraulique entre dans le cadre du développement des énergies renouvelables voulu par et pour la Région. Cette production d’énergie est aisée à mettre en œuvre et à exploiter localement par les collectivités publiques pour qui elle est en plus une source de revenus.

L’énergie fournie par la chute d’eau correspond à de l’énergie hydraulique (c’est l’énergie potentielle de l’eau). Cette énergie hydraulique va être transformée en énergie mécanique grâce aux turbines. Les turbines entraînent le générateur de courant qui va transformer l’énergie mécanique en énergie électrique. Un transformateur permet alors d’élever la tension produite par le générateur à une valeur égale à celle des lignes de transport de l’électricité.

Des réducteurs de pression sont habituellement en place pour assurer la pérennité des réseaux. Mais ceux-ci entraînent une perte de l’énergie disponible.

L’intérêt de cette technologie est donc de récupérer cette énergie autrement dissipée sous forme de chaleur. D’autant qu’elle s’intègre directement sur les réseaux préexistants ou en projet de construction ; elle ne nécessite donc pas de construction d’infrastructures lourdes amenant à une rentabilité du projet.

Au niveau des impacts environnementaux, ceux-ci sont négligeables : impact visuel limité, pas de perturbation de l’écosystème aquatique, les impacts phoniques sont réduits par la construction de superstructures nécessaires pour protéger l’installation.

C’est une technologie qui contribue à la protection de l’air puisque l’énergie électrique produite évite l’émission de quantité de CO2 non négligeable ; de plus, cette énergie produite peut être soit vendue à EDF, soit autoconsommée.

L’Agence Régionale de l’Energie Réunion (ARER)
L’ARER est une association loi 1901 financée en 2003 par la Région Réunion, l’EDF, l’ADEME, le CESR, le CCEE, le SIDELEC et la Commune de Saint-Leu, dont le but est de promouvoir les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie sur La Réunion, notamment en valorisant les filières de formation..

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