Quelle part pour La Réunion ?

80.000 C.E.S. "supplémentaires"

21 mars 2003

Lors de la conférence gouvernementale du 18 mars pour l’emploi, François Fillon a expliqué que « le gouvernement a réexaminé cette année les moyens consacrés aux CES et aux CEC, compte tenu de la situation de l’emploi. Il a décidé de les augmenter dans la même proportion que les aides à l’emploi dans le secteur concurrentiel. 80.000 CES supplémentaires permettront, au second semestre, de maintenir le rythme actuel de création de 20.000 emplois par mois ».

C’est donc un peu au yoyo que joue le gouvernement. En septembre, il annonce une baisse de 100.000 CES pour 2003. Aujourd’hui, il en crée 80.000 supplémentaires. Mathématiquement, le compte n’y est toujours pas pour la France.

Rien n’indique, en septembre, que La Réunion soit épargnée par ces coupes sombres. L’inquiétude grandit. Devant la protestation de l’ensemble des élus réunionnais, le gouvernement décide de garder le quota pour le premier semestre 2003 au même niveau que celui de 2002. Certains crient victoire. Peut-être un peu trop tôt. Car l’échéance n’est que repoussée, on ne sait toujours pas ce que sera le quota pour le deuxième semestre.

FEDOM et collectif budgétaire

En effet, le quota de CES à La Réunion est lié à plusieurs facteurs, qui sont autant de variantes possibles :

- d’une part le "collectif budgétaire" (révision du budget de l’État, nouvelles répartitions...), qui est prévu pour les mois à venir (certains parlent de fin mai). Cette révision du budget va jouer sur le FEDOM (Fonds pour l’emploi dans les départements d’outre-mer), qui traditionnellement se réunit en fin de premier semestre pour élaborer des propositions pour le second. Dans quel sens va "pencher la balance" de ce collectif budgétaire ? Vers une augmentation des crédits pour l’emploi dit aidé ? Mais où le gouvernement va-t-il trouver l’argent ? Vers le statu quo ? Vers la baisse ?

Par ailleurs, le budget de ce FEDOM a été réalisé de telle manière qu’il puisse financer certaines mesures contenues dans la loi-programme, comme le passeport mobilité, voire l’extension des CAE aux ex emplois-jeunes. Il n’était pas possible d’inscrire les sommes correspondantes à ces dispositifs, le projet de loi-programme n’ayant pas encore été voté.

Combien ?

Mais la fongibilité des crédits permet de "réorienter" certaines lignes budgétaires. Dans quel sens ? Le FEDOM se réunira donc très probablement après le collectif budgétaire.
Est-ce pour cela qu’il a été question, jusqu’à très récemment, d’une diminution de moitié du quota de CES pour le second semestre par rapport au premier ?

Autre facteur qu’il convient de prendre en compte : après cette conférence pour l’emploi, on peut supposer que La Réunion puisse bénéficier d’une partie de ces 80.000 contrats emploi-solidarité "supplémentaires" pour le second semestre 2003. Mais combien ?

Là aussi, il va falloir attendre. Cependant, il y a une question qui restera toujours en suspens, comme le disait le PCR dans sa conférence de presse mardi : « Si effectivement le gouvernement décidait de reprendre à son compte une forme de traitement social du chômage, nous serions en droit de lui demander pourquoi, lorsque la conjoncture l’impose - c’est-à-dire une hausse du taux de chômage - il le fait pour la métropole, et pourquoi, alors que le chômage à La Réunion est une donnée permanente, il décide de supprimer les emplois-jeunes et de diminuer le quota des CES ? » .


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