1er Mai

Quelles sont les raisons de votre présence à cette manifestation ?

Réactions politiques

2 mai 2003

Huguette Bello
Nous avons un gouvernement de démolition sociale qui s’en prend aux retraites, un gouvernement qui va pousser vers la retraite par capitalisation, c’est la fin de la retraite par répartition. Et c’est ce que l’on craignait. Les personnes les plus démunies, les plus vulnérables sont touchées par la mesure prise par le gouvernement de ne plus rembourser 615 médicaments. Les mutuelles vont augmenter, et les Réunionnais qui sont aujourd’hui dans la pauvreté vont tomber dans la misère.
Le gouvernement s’est attaqué au système éducatif : il manque 3.500 postes, il n’y a plus de plan de rattrapage, ceux qui partiront à la retraite ne seront plus remplacés. Il y a des menaces sur l’école maternelle, les 175 écoles de l’île sont menacées puisque les enseignants des petites et moyennes sections seront réaffectés dans d’autres classes. L’école va être de moins en moins publique, et de plus en plus privée. Il y a des menaces sur les crèches publiques, avec une réorientation vers le privé.
Nous nous sommes mobilisés aujourd’hui, nous nous mobiliserons le 6 mai, nous nous mobiliserons le 13 mai, on se mobilisera autant de fois qu’il le faudra. Il n’est pas possible, dans un pays, où il y a 31% de chômage, de ne pas se mobiliser....

Jean-Yves Langenier
Il y a une politique antisociale tous azimuts du pouvoir. On voit bien toutes attaques qui sont portées aux acquis, à la retraite, à tout... Dans tous les domaines, il y a des remises en cause. Sur ce plan-là, il y a une grande inquiétude, plus que justifiée, de la part de la population. Un élu ne peut, dans ces cas-là, qu’être aux côtés et avec ceux qui luttent. Je suis naturellement à ma place ici aujourd’hui.

Marianne Assing
Pour moi, le 1er Mai, c’est une date extrêmement importante. Je ne peux vraiment définir ce que je ressens, émotionnellement, en participant aux manifestations de ce 1er Mai. C’est une journée de revendications, une journée où les gens disent ce qu’ils ont à dire, demandent ce qu’ils ont à demander. C’est une démarche citoyenne. C’est la défense d’une idéologie.

Maurice Gironcel
Je suis un travailleur comme tout le monde. En tant que travailleur, il y a la solidarité. Aujourd’hui, ce n’est pas une journée de fête, c’est une journée de lutte, car quand un tiers de la population active est au chômage, on ne peut dire que c’est une journée de fête pour ceux qui ne travaillent pas. Le travail, c’est la dignité. Je suis là en tant que travailleur et en tant que membre du Parti communiste réunionnais.

Cyril Lebon
Pour trois raisons : Je suis là en tant que postier, en tant que membre de la CGTR et en tant que membre du mouvement des Verts. Nous sommes tous touchés par les problèmes de retraite, il est impensable d’enlever 35% d’un seul coup à des gens qui ont peut-être pris des engagements financiers. Je suis là pour la sauvegarde du service public, ceux qui sont déjà touchés et ceux qui vont l’être : les enseignants, la police, les impôts, la douane, la poste... tous les services publics. Il ne faut pas tirer les gens vers le bas mais les niveler vers le haut. Remonter le privé au niveau des fonctionnaires.

Monica Govindin
Je suis là pour défendre les emplois-jeunes, pour défendre l’emploi des jeunes, pour défendre l’emploi des précaires. Je suis ici pour protester contre les actes de démolition sociale qu’est en train de faire ce gouvernement.

Élie Hoarau
Ce 1er Mai est exceptionnel, puisque la forte participation et surtout la diversité des participants montrent qu’il y a une prise de conscience très large des problèmes qui se posent. Après ce que l’on a vu, initié par les emplois-jeunes, il y a eu ensuite le mouvement engagé par les agents de la fonction publique, et aujourd’hui, c’est la jonction de tout le monde.
Cela montre que les Réunionnaises et les Réunionnais disent que dans les moments difficiles que l’on connaît aujourd’hui, on est tous concernés. Il est donc tout à fait normal que je sois présent à cette manifestation. Je crois qu’il y a là une symbolique très forte. Traditionnellement, le 1er Mai était en quelque sorte l’affaire des travailleurs, notamment du secteur privé. Aujourd’hui, il y a aussi ceux du public. Aujourd’hui, il y a les chômeurs, des travailleurs en contrat précaire. Les pouvoirs publics auraient tort de ne pas considérer ce qui se passe aujourd’hui comme un signal. Il faut qu’il y ait des suites.

Philippe Azéma
La participation de "MARON" est tout à fait normale, car le 1er mai est un jour de d’expression des organisations qui se réfèrent au travail. C’est le cas de la nôtre. C’est la première apparition publique de "MARON", un 1er mai. Cela correspond aussi au fait que le groupe "MARON" est en pleine expansion, en plein développement. Nous sommes heureux d’être présents aujourd’hui, surtout à une période où La Réunion bouge de tous les côtés, donc c’est très très positif.
Ce que l’on espère, c’est qu’après les grosses manifestations de ces derniers mois, aussi bien sur l’Irak, contre Raffarin le 21 février, les mobilisations des jeunes autour du Collectif Emplois en Danger, et ce qui s’est passé dans l’Éducation nationale et ce qui va se passer dans les semaines à venir, La Réunion est en train de montrer qu’on ne peut plus nous marcher dessus, comme cela a été fait pendant longtemps. Il y a un changement d’état d’esprit, aujourd’hui, il y a une vraie capacité de mobilisation. C’est extraordinaire, les gens descendent dans le chemin par dizaines de milliers, cela préfigure une nouvelle période politique pour La Réunion.

ilbert Annette
Le 1er Mai est une date importante. Le Parti socialiste est aux côtés des travailleurs, c’est la fête des travailleurs. La deuxième raison, c’est qu’il y a un fort mécontentement contre la politique antisociale du gouvernement, donc nous nous sentons tout à fait solidaires de ce mouvement ; et tout naturellement, nous sommes avec tous ceux qui défilent, pour protester, contester et tenter d’infléchir la politique du gouvernement.

Sudel Fuma
Je suis là pour être aux côtés des travailleurs. Ensuite, parce qu’aujourd’hui, on entre dans une phase extrêmement difficile, pour la fonction publique bien sûr, mais pas seulement elle, pour aussi l’ensemble des travailleurs du privé. Pour la question des retraites, qui sont menacées. Pour le service public qui va être démantelé. Pour les médicaments qui vont, de plus en plus, être déremboursés. La solidarité m’impose d’être là. Mais au-delà de cette solidarité, c’est pour moi une fierté d’être aux côtés du monde du travail.

Ary Mardénalom
Je suis ici, comme ces milliers de personnes, pour protester contre le gouvernement de monsieur Raffarin, pour m’élever contre la droite. Et notamment celle qui s’attaque aux acquis sociaux. Je suis dans la rue, parce que j’estime que le citoyen doit se mettre debout et marcher contre ce gouvernement-là, qui est en train d’attaquer nos acquis.

Max Galbois
C’est d’abord un acte citoyen. Quand tout ne va pas dans la République, il faut manifester, il faut le dire ; le 1er mai, c’est déjà un symbole. Aujourd’hui, il y a une cristallisation des mécontentements sur ce gouvernement. Parce que tout est "marchandé" actuellement, et pas seulement au niveau du service public, mais aussi au niveau de la santé. Tout se vend, depuis la mise en place il y a un an seulement du gouvernement Raffarin. Et on constate les dégâts. Et la seule chose que Raffarin ait été capable de faire aujourd’hui, c’est de faire un front uni contre lui. C’est le résultat le plus positif aujourd’hui. Dans tous les secteurs d’activités, en métropole comme à La Réunion, on constate le désastre de la politique menée.

Jacques Técher
C’est le traditionnel 1er Mai, j’ai toujours été présent aux traditionnelles manifestations depuis 1998. Mais cette année est exceptionnelle, car il y a beaucoup de conflits sociaux, c’est l’occasion de marquer sa solidarité avec tous ces conflits, avec tous les travailleurs qui sont en lutte pour contrer les coups bas que l’on est en train de faire, avec la politique sociale actuelle.

Jean-Pierre Técher
Je suis là par tradition, car tous les ans, au 1er mai, on manifeste. C’est la fête des travailleurs bien sûr, mais aujourd’hui, compte tenu qu’il y a quasiment autant de personnes qui vivent de précarité et de chômage, cela va devenir non plus la fête des travailleurs, mais la fête des chômeurs. Pour moi, le mot "fête" n’est pas le bon, car quand on fait la fête, on est content, et là, il s’agit de revendications : on marche contre la politique du gouvernement, ce gouvernement ultra-libéral, qui mène une politique de régression sociale et de démantèlement du service public. Cela explique ma présence aujourd’hui. Ce n’est pas la première manifestation de cette ampleur, de cette envergure, et on constate que le gouvernement semble sourd aux appels et aux revendications du peuple. Si jamais cela continue comme cela, je pense qu’il faudra passer à un stade supérieur....


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