Au CENTHOR, l’année 2002 a été la meilleure des dix dernières années pour le taux de réussite aux examens, avec 136 diplômes académiques délivrés aux apprentis - 297 au total, cette année-là. Le taux de réussite est de 80% au Brevet professionnel (BP) Cuisinier et Restaurant - presque le double de la moyenne nationale - 90% en CAP Cuisine et Salle/Café Brasserie et 100% en Mention complémentaire "dessert de restaurant". C’était une première raison de réunir quelques-uns des lauréats. Les responsables de la structure ont voulu aussi mettre l’accent sur les ouvertures à l’extérieur offertes par ces formations.

Les cinq formations mises à l’honneur - deux par l’apprentissage (BP Cuisine et Restaurant) et trois actions post-bac (Institut de promotion commerciale hôtelière - IPCH -, Mention complémentaire en Accueil réception et en Télébilletterie/service voyage) permettent toutes aux jeunes d’aller faire un stage hors de l’île. Les Brevets professionnels en Cuisine et Restauration, « fleurons de nos formations » devait souligner Frédéric Foucques, élu de la CCIR présidant la commission "formation" de la chambre consulaire, comporte un stage de deux mois dans un grand restaurant de réputation internationale. Les douze stagiaires sont partis dans les départements du Loiret, de l’Yonne, en Côte d’Or, en Indre-et-Loire et à Paris.

Cette promotion 2000-2002 a eu l’occasion d’accueillir le président Jacques Chirac en mai 2001 et de se rendre aux Internationaux de tennis, au stade Roland Garros. Six sur les douze diplômés ont un travail - dont deux en France - un est en recherche d’emploi, un autre en "formation routier" en France et les quatre autres poursuivent leurs études en mention complémentaire "sommellerie" - notamment en Afrique du Sud - ou à l’IPCH. Il faut aussi souligner que les non-diplômés de la promotion (3 sur 15) sont, malgré cet accident de parcours, soit déjà au travail, soit poursuivent leurs études.

Stage pratique hors de l’île

Dans les trois formations post-bac, il est inclus une période de stage pratique dans des entreprises en France ou à l’étranger pendant quatre mois en fin de formation.
Les quatorze lauréats de l’Institut de promotion commerciale hôtelière (IPCH), une formation post-bac, constituent la 8ème promotion depuis la mise en place, en 1994, de cette filière, homologuée de niveau III par le ministère du Commerce depuis juillet 2001. Elle forme des techniciens supérieurs en exploitation hôtelière, recherchés par les hôteliers ou restaurateurs, mais aussi par les centres de vacances et entreprises de loisirs de l’île comme personnel d’encadrement intermédiaire. Tous les stagiaires ont fait leur stage au loin, dont onze à l’étranger (Île Maurice, Afrique du Sud, Angleterre, Allemagne) et trois en France, dans la chaîne des Hôtels Ibis. Parmi les diplômés, neuf ont un emploi dont quatre hors de l’île.

Dans la formation "Mention complémentaire Accueil-réception", treize jeunes ont préparé un diplôme de niveau IV débouchant sur des emplois de réceptionnistes bilingues ou de concierges d’hôtel. Cette formation, soutenue comme les autres par la Région, permet aux hôteliers de trouver à La Réunion un personnel de réception qualifié. Tous les stagiaires ont fait un séjour en Afrique du Sud ou en France et huit jeunes sur les treize (61%) ont été admis à l’examen.
Enfin, dans la "Mention complémentaire télébilletterie et service voyage", 21 jeunes se sont préparés à des débouchés d’agent de comptoir, forfaitiste ou agent de billetterie dans les compagnies aériennes ou les tours operators. Ils ont fait leur stage le plus souvent au loin, mais quelquefois à La Réunion. Sur les dix-huit stagiaires partis en France ou à l’étranger (Angleterre, Île Maurice, Allemagne), un n’a pas été reçu à l’examen. Sur les 20 diplômés, quatorze ont un emploi et les autres ont en main les atouts nécessaires pour en trouver un.
Mais dans l’ensemble, le niveau de réussite est très élevé et en nette progression par rapport aux années précédentes. Et la possibilité d’essayer d’autres environnements que le nôtre donne « des perspectives sociales » aux jeunes, comme l’a souligné l’élu de la Chambre de commerce et « permet de répondre à des offres d’emplois de plus en plus importantes ».

Augmenter les capacités d’accueil et de formation

C’est aussi ce qui incite le CENTHOR, « outil de développement régional et d’insertion sociale » à augmenter ses capacités d’accueil et de formation. En 2002, cette institution a accueilli 297 apprentis et 111 personnes en formation continue. Dans la formation continue, plus de 600 personnes (en comptes cumulés) sont passées par le centre.

Actuellement, le CENTHOR fonctionne « à 120% ou 130% de ses capacités » a exposé aux visiteurs le directeur du centre, Patrick Serveaux. Des structures mobiles ont été ajoutées dans une partie de la cour - du type de celles qui sont installées sur les plateformes pétrolières ou dans les zones polaires : elles sont amovibles, très pratiques et devraient trouver une nouvelle vie dans la coopération régionale, lorsque les travaux d’agrandissement et l’aménagement du centre seront enfin réalisés. Après des années de mésentente avec les services saint-paulois de l’urbanisme, les relations se sont améliorées et les travaux rendus indispensables paraissent désormais à portée d’instruction. Mais il faudrait faire vite, pour accompagner le rythme du croissance du CENTHOR et les perspectives d’emploi dans les filières concernées.