"Internet et la Télévision : Pour quelle création ?". Tel était l’un des ateliers de ces rencontres culturelles numériques, et il faut bien avouer qu’en cette période où notre île n’a toujours pas obtenu l’égalité numérique et télévisuelle, le sujet peut sembler important, mais néanmoins ardu. Les intervenants étaient Mme Monique Dagnaud, universitaire et ex-membre du CSA, M. Avil Suraj Bali du "I.B.A" (l’équivalent de notre CSA à Maurice), M. Aziz Patel de "Télé Mag" et enfin M. Bouquet Grilli de RFO.
Pour Monique Dagnaud, on a tort de penser que grâce au Net, les talents se développent, et il n’y a pas plus de découvertes d’artistes méconnus qu’avant la révolution numérique. La pléthore de sites et de blogs qui ne durent que l’espace d’un souffle montre bien que si on faisait le ménage sur la toile, il ne resterait pas grand-chose. Après nous avoir dressé un portrait en demi-teinte de la planète numérique, cette éminente professeure nous a confié que : « L’universalité de l’artiste deviendrait un danger au travers de l’Internet si nous n’y prenions pas garde » !

Le Web, la Planète liberté qui peut aller du pire au meilleur !
Nous sommes, toujours selon elle, dans une société individualiste, mais avant tout, de montreurs de soi ! La toile est devenue le média de masse et la France est devenue le premier pays au monde fabriquant de blogs ! Pourquoi ? C’est sans doute l’esprit narcissique assez développé chez nous qui fait que chacun veut être regardé de l’autre, et surtout se regarder lui-même ! Il ne faut pas se leurrer sur la création artistique sur ce média, les déchets sont énormes et très peu de talents peuvent être retenus. Si le Web peut faire rêver, le rêve a un prix, le prix des désillusions. Les débouchés ne sont pas à la hauteur des attentes ! Le Web serait-il à la dérive ?
M. Avil Suraj Bali, lui, a voulu souligner qu’à Maurice, le Web était considéré comme complémentaire. Enfin, M. Bouquet Grilli nous a parlé du rapport entre le Web et la Télé (il est vrai que tout le long, le sujet n’a pas véritablement était développé). Pour le directeur des programmes, le Web est une source de curiosité et de créativité. Internet ne lui fait pas peur et il ne pense pas qu’à terme, ce média remplacera la Télévision, car la Télé est passive et le Web est actif ! (Diantre ! aurait-il tout compris ?)

Tout au long de cette mini-conférence bien trop courte, le véritable enjeu qui, dans les prochaines décennies, va lier le Net à la Télé n’a pas véritablement été abordé. Il faut dire que bien que le sujet était fort intéressant, seulement une dizaine de personnes dans le public, ça ne donne pas envie d’aller trop loin ! Mais quoi qu’il en soit, Aziz Patel a mené les débats rondement et aurait, si cette conférence avait été plus longue, très certainement conduit cette discussion là où elle aurait dû aller. Le débat s’étant arrêté faute de temps, peut-être aussi de volonté, mais surtout en raison de la faiblesse de l’auditoire qui, pourtant, posait les bonnes questions sur la Télé et l’Internet, reste toujours à réaliser. Pourquoi pas à la Télé !