Irak

Renforcer le camp de la paix : L’œuvre de tous, dans la durée

Après le succès de la journée de mobilisation réunionnaise

25 mars 2003

La manifestation de dimanche a curieusement donné matière à des sujets de polémique de la part de certains de ses soutiens d’hier. Par exemple, alors que les médias avaient dans leur ensemble accompagné le succès de la manifestation du 15 février, certains d’entre eux ont donné l’impression de minimiser la participation à la marche de dimanche. Un peu comme si, le contexte étant devenu moins favorable, certains donnaient des signes de fatalisme plus grand. La police elle-même créditant la manifestation d’environ quatre mille participants - sur la fin, sans doute - quelle raison pouvaient bien avoir certains médias à diviser ce nombre par quatre ?
Mais au-delà de la polémique sur la participation à la marche, il est plus important de s’attacher à la valeur symbolique de la protestation pacifiste, au moment où les partisans de la guerre -dont certains ne cachent plus aujourd’hui qu’ils préparaient leur coup depuis plus d’un an - déversent leurs bombes sur l’Irak, pour un engagement qu’ils veulent "éclair". De ces "blitzkrieg" qui déchirent durablement la planète et laissent derrière elles des désastres humains que l’humanité mettra encore des décennies à guérir. S’ils peuvent guérir… Car, si on les laisse faire, il se trouvera bien un forcené, un peu plus fou que les autres dans la famille des agresseurs planétaires, pour sortir l’arme nucléaire…
Il est donc plus qu’urgent d’arrêter cette folie avant qu’elle ne donne lieu à d’atroces dérives et à leurs cortèges de désolations.
Les mobilisations pour la paix ne peuvent, dans cette logique, qu’être plus nombreuses, plus inventives et plus fortes. Aussi, il semble dérisoire de polémiquer, que ce soit sur le nombre des manifestants ou sur le nombre des manifestations. Si des organisations, ou des groupes de citoyens non membres d’association mais très motivés pour la paix veulent prendre des initiatives et appeler à une mobilisation ponctuelle, comme l’a fait ATTAC dimanche matin à Saint-Pierre, c’est tant mieux pour la paix.
Nous sommes relativement peu nombreux à vivre sur notre caillou et nous représentons environ 1% de la population française. Les deux cents à quatre cents manifestants regroupés dimanche matin dans le Sud - rapportés à l’échelle de la population française - donneraient peut-être vingt mille à quarante mille manifestants à Marseille, tandis qu’ils auraient été cent à deux cent mille à Paris le même jour. Ce n’est pas insignifiant. À notre échelle, cela paraît petit, mais les manifestants pour la paix s’additionnent les uns aux autres à travers toute la planète. Ils ne se divisent pas !
Il nous faut plutôt chercher à nous unir ici, dans des initiatives très diverses qui ne seront pas toujours massives mais qui doivent concourir à souder les Réunionnais sur quelques thèmes fédérateurs, tant pour La Réunion que pour l’avenir du monde.


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