Revue des revues

12 décembre 2006

Musikalité

... d’octobre et de novembre du Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion s’est entretenu avec Christian Floy Jalma. Un artiste aux multiples cordes ! Il déballe sa pensée sur les musiciens réunionnais. Donc, sur lui-même ! Lisez mot à mot ce qui suit car il n’est pas tendre avec eux. « Aujourd’hui, les musiciens sont, ou dans l’apparence, ou dans la politique. Dans le premier cas, l’apparence, on a des musiciens qui cherchent avec leur musique à reproduire un résultat, une forme déjà existante. Ils ne se demandent pas si la musique qu’ils jouent est bien la leur ou pas. Elle correspond en fait à ce qu’ils imaginent être, non à ce qu’ils sont réellement. Par exemple, prenons le maloya tel qu’on le connaît aujourd’hui. À son origine, il était interdit et représentait un danger pour le maître créole. Le maloya vivait, les Africains le jouaient. Ce monde est mort en 1848 avec l’abolition de l’esclavage. Malgré ça, le Réunionnais continue de jouer le maloya et de penser chanter contre le maître créole. C’est à ce moment que la musique est devenue malade (...). Dans le deuxième cas, on trouve des musiciens dont la musique baigne dans la politique, tout au moins dans le folklore. Car ils finissent par passer des accords avec ce monde, travaillent pour lui, échangent, et par la suite, leur musique change de ton, devient plus mielleuse... En retour, les politiciens appellent ça faire de la musique populaire. Mais était-elle vraiment populaire ? ». Cette critique est facile. Peut-être qu’il aurait pu l’exprimer dans la langue qu’il a créée, le “éla kâwez.


La voie du sud

... habille sa “une” d’un beau cliché. Celui de Valentine Nayagom, centenaire depuis le 7 octobre. Née au siècle dernier dans une famille pauvre, elle a fait des pieds et des mains pour savoir lire. « Ma grand-mère l’avé mèt amoin 2 à 3 moi a lékol maron kom té i apèl dann’ tan. Kan moin la sorti, mi conésé l’alfabé... Mi aimé lékol, mé mi pouvé pa résté ».
Rien ne pouvait la faire décrocher de sa passion pour la lecture : même les p’tis bouts de papier... « I falé ke mi atrap pou esèy regardé kossa nana d’su ». De sa situation de misère, elle tire la leçon suivante : « La pauvreté i tu pa d’moune ; i fo juste l’accepter et demander au bon Dieu le courage de porter sa croix ».


Tampon magazine

Le déplacement dans la ville et ses alentours est l’une des préoccupations des maires de l’île. Didier Robert, dans l’éditorial du “Tampon Magazine”, sous le titre “Une politique de transport public moderne et écologique”, livre des solutions. Désormais, les rotations de bus pour les quartiers de Bérive et de Piton Ravine seront plus fréquentes. Par ailleurs, une nouvelle ligne de bus n°8 pour le centre-ville a eu le feu vert. De plus, « 20 vélos nouvelle génération » avec une assistance électrique sont en location pour quelques euros. Un déplacement propre à pédale. À noter aussi, ce magazine paraîtra tous les mois et sur du papier recyclé. On peut ajouter, à l’approche des échéances électorales.


Vanille

... rend hommage à deux hommes : Lucet Langenier et Nelson Mandela.
Le premier est devenu maire de Sainte-Suzanne délogeant un certain Barreau du fauteuil de maire. Il décède le 30 juin 1993. « 13 ans après sa disparition, le souvenir de Kunta Kinté continue de fleurir dans nos esprits et nos cœurs », dit le maire actuel en insistant sur la nécessité de « perpétuer son esprit de résistance aux oppressions et aux injustices ». En dernière page, on voit 3 photos de Nelson Mandela. Sur l’une d’elles, il vote, sur une autre, il est avec des dossiers sous le bras, et sur la dernière, il chausse des gants... de boxe. Trois attitudes qui témoignent du combat de Nelson Mandela pour les droits de l’Homme. Dans ce même numéro, un reportage dévoile les actions du CCAS. Aux écoles de Deux Rives et de Bras Pistolet lors des interclasses, des « actions pédagogiques, des rencontres, des échanges » seront développés.


ARPS

“Paré ? Pa paré ?” pour la grossesse est le titre du bulletin au couleur rose de l’ARPS (Association réunionnaise pour la prévention du SIDA). Toute une série d’informations est donnée depuis la première page jusqu’à la dernière aux femmes et aux hommes. À la “une”, une observation interpelle : « À La Réunion, les grossesses chez les mineures sont plus nombreuses qu’en Métropole. En 2004, 556 femmes mineures sont devenues mères (dont 103 avaient moins de 15 ans). Par ailleurs, 509 femmes de moins de 18 ans ont fait une Interruption volontaire de grossesse ». La conclusion indique : « Pour toute décision, le dernier mot vous - la mère - revient. Vous êtes la mieux placée pour décider ce qui est bon pour vous. En tant que femme, vous pouvez avoir le désir d’être mère, maintenant ou plus tard, c’est à vous de voir... ». Ah bon !?

J.-F. N.


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