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Emploi
Rassemblement hier après-midi devant la mairie de La Possession
13 août 2003
Après le grand rassemblement de la semaine dernière organisé par la Mairie de Sainte-Suzanne, suivi de la longue marche de soutien aux contrats d’insertion sur la route de la Corniche hier matin, c’était au tour de la Mairie de La Possession d’alerter le gouvernement pour tous les précaires de sa ville et de La Réunion entière.
Place de l’hôtel de ville aux alentours de 13 heures 30, le monde commence à s’assembler par petits groupes, souvent par profession. Les discussions vont bon train parmi les assistantes maternelles, les cantinières, les employés communaux (venus apportés leur soutien) ou les emplois-jeunes appuyant leurs collègues CES.
Juste avant la prise de parole du maire Roland Robert et de plusieurs intervenants dont le terme "Insertion" fait survivre leur structure, quelques mères de famille sont regroupées, inquiètes. Pour la plupart d’entre elles, le "couperet" ne date pas d’aujourd’hui. À l’exemple de Nicole qui s’insurge en expliquant qu’un premier contrat leur est déjà passé sous le nez dès le mois de janvier.
En effet, à l’origine, le contrat était signé pour une durée de six mois, mais « nous avons été mises dehors dès février sous prétexte d’un surnombre de quotas. Tout le monde sait que nous sommes en sous-effectifs que ce soient pour les assistantes maternelles ou les cantinières. Aujourd’hui, nous avons résigné un contrat d’insertion en juillet pour un an. Nous attendons de voir si nous faisons partie des 75% de CES en moins ».
La solidarité des communaux
Pour un autre groupe de femmes, le ton monte vite à l’indignation, voire aux invectives : « En tant que CES, notre contrat est stipulé 4 heures par jour pour un salaire de 500 euros net par mois. Mais nous faisons bien plus d’heures. Au lieu de terminer à midi, nous finissons la plupart du temps à 15 heures, après un début de journée à 8 heures. Nous tournons avec 4 personnes au lieu de 6. Sur ces 4 cantinières, 3 sont CES. La Mairie nous a promis de prendre en compte notre cas. Nous aussi, nous avons dû pointer au RMI dès février sous prétexte d’un surplus de quotas. Nous avons un nouveau contrat depuis juillet, mais ne serons-nous pas lésées à nouveau ? », renchérissent Nadia, Marie-Paule et Linda.
Du côté des employés communaux, la solidarité se fait urgente : « qu’allons-nous faire sans CES dans nos secteurs ? Comment fonctionnerons-nous ? Seulement dans mon service technique, nous en avons 4 ! », proteste Maximin Gaspal, responsable du service technique de la Mairie. Jean-Marie Themyr complète les arguments de son collègue, en précisant que « dès le gouvernement précédent, ces emplois-aidés ont été sollicités ! La Réunion rentre dans un système radié ! Il est primordial pour les associations, pour les Mairies etc… de recourir à cette co-activité ! ».
Menaces sur l’insertion
Autre exemple et non des moindres d’une association dont les contrats emploi-solidarité comme les CIA (contrats d’insertion par l’activité) permettent la survie et la réalisation de nombreux projets sous le nom de "Cap Insertion". Crée en 1994, cette association embauche rien que pour cette année près de 200 personnes en CES et CIA sur deux chantiers.
Pour son responsable de projet, Maurice Ecy, « la suppression de ces emplois sera un retour au clientélisme. Nous sommes tournés vers l’Insertion en étant un pôle social où les questions de logement, de dossier de RMI, d’apprentissage du métier, etc. font partie de nos activités. Les programmes locaux d’insertion économique pour l’emploi (PLIE) accordent une place importante aux projets individuels d’insertion, pluridisciplinaire. Nous comptons un représentant de l’ANPE, du MIO, de la Chambre des métiers et bientôt de la cellule permanente d’appui aux entreprises (CPAE). Ces personnes travaillent pour les Collectivités en réalisant des trottoirs, des boulodromes, des espaces verts et bientôt la rénovation du Parc Saint-Laurent… », explique-t-il.
« Sans CES, nous sommes orphelins », ajoute Nicolas Maillot, chef de chantier. D’ailleurs, l’association gère également près de 17 emplois-jeunes qui ont pour rôle d’être des médiateurs environnementaux. Dany Soumara, comme ses collègues, est très inquiet au sujet de son contrat d’ouvriers de travaux publics, signé dès ce mois de juillet. D’une durée de six mois, il ne sait pas s’il arrivera à cette échéance.
« Cette dynamique a été enclenchée avec difficultés. Cela met en péril tout un réseau économique… », poursuit Maurice Ecy.
« Tremblement de terre »
Justement, la première personne officielle à parler publiquement sur la question des contrats d’insertion fut le président de Cap Insertion, Paul-Antoine Vittori. Celui-ci a manifesté sa colère et son incompréhension face aux menaces qui pèsent sur l’emploi : « près de 120 postes vont être annulés, soit 120 familles dans le désarroi. C’est également l’annulation de 8 chantiers pour nous ! », a indiqué Paul-Antoine Vittori.
Se sont ensuite succédé au micro plusieurs représentants sociaux pour qui ces contrats d’insertion sont indispensables : « travailler déjà six mois, c’est impensable pour de nombreux pères et mères de famille, avec à peine 300 euros par mois. Ils doivent ensuite toucher les ASSEDIC ou le RMI. Quel gâchis, quel tremblement de terre ! », s’est indigné le premier adjoint du maire.
Puis vinrent les interventions du responsable des affaires scolaires, d’une directrice d’école, d’une CES rappelant ses difficultés ou encore d’un représentant de l’association des parents d’élèves, la FCPE. Comme une supplication, la directrice d’école s’est adressée à la foule en leur disant : « nous avons besoin de nos CES ! ».
Un point de vue partagé par M.Dabréza, des affaires scolaires, en indiquant une carence de 136 contrats, totalisant ainsi 66 embauches au lieu 214 CES pour le premier semestre.
Roland Robert complétera ses prises de paroles en évoquant l’annonce « d’une catastrophe sociale ! Que veut dire le mot solidarité, après les mesures sur les logements sociaux, les exclus de la CMU, les contrats jeunes et les CES, CIA confondus ? La rentrée ne pourra se faire avec la suppression de 140 contrats d’insertion pour La Possession ! Qu’allons-nous faire sans nos assistantes maternelles, nos auxiliaires de vie pour les handicapés alors qu’on parle d’année européenne du handicap ! Les surveillants entre midi et deux, les agents d’entretien, les accompagnateurs de bus, les espaces verts…nos emplois-aidés sont indispensables ! », a poursuivi le maire de La Possession.
« Souvent ces contrats sont une première expérience professionnelle », rappelle Roland Robert, « c’est aussi une manière de lutter contre l’exclusion ! Élus, parents d’élèves, enseignants, militants associatifs, jeunes et moins jeunes, seule l’union solidaire vaincra cette amputation du FEDOM ! Comment un élu peut-il accepter cela ? Il n’y a pas d’analyse de gauche et de droite, comme l’a souligné le maire de Bras-Panon. Chaque commune aura droit à un quota. Nous nous réunirons vendredi prochain en session extraordinaire avant la grande rencontre du FEDOM, lundi prochain », a conclu Roland Robert.
À la fin du discours du maire, quelques cantinières permanentes, habituées à travailler et à compter énormément sur les CES, expriment leur dépit devant la menace qui plane sur les emplois : « Nous nous occupons de 5 écoles. Il nous faut nos 6 contrats CES, sans quoi, nous ne pourrons nourrir les enfants ! Koman i fé domin, séra la guèr ? », déclarent-elles amèrement.
La foule se disperse avec un sentiment de dégoût et d’incertitude pour les jours à venir, dont cette fameuse réunion du FEDOM, dont la date n’est toujours pas fixée.
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