La cause des femmes

Solidarité avec les femmes les plus pauvres du monde entier

L’U.F.R. prépare le 8 mars

3 février 2003

À l’occasion d’une réunion du comité UFR de Sainte-Suzanne, qu’anime Clémence Moutalou, la direction du mouvement a invité la presse, samedi, à un tour d’horizon de la situation des femmes dans le monde. En présence du maire de la ville, Maurice Gironcel, l’Union des femmes de La Réunion a donné quelques éléments d’information, dans le cadre de la préparation de la "Journée internationale de la femme", qui sera célébrée cette année par l’UFR le dimanche 9 mars, à Sainte-Suzanne.

La rencontre de l’UFR samedi à Sainte-Suzanne a été l’occasion pour Huguette Bello et Graziella Leveneur, présidente et secrétaire générale du mouvement, d’apporter des informations sur la situation dans le monde et d’y dénoncer les nuisances de la politique conduite par Washington envers les pays "en voie de développement".

La Conférence des 21 et 22 novembre 2002, à Ottawa, a fait un point sur la mise en œuvre du programme d’action de la conférence internationale du Caire (1994) sur la population et le développement.
Le bilan est très alarmiste, et la responsabilité des classes dirigeantes des pays les plus riches est sévèrement montrée du doigt, comme il ressort également du rapport de l’Observatoire sur la parité, établi sous la responsabilité de Mme Zimmermann.

Huguette Bello s’est rendue à Ottawa avec la délégation de parlementaires de plusieurs pays chargée d’établir un bilan sur les droits des femmes, l’égalité des chances et la parité.
La Conférence du Caire avait débouché en 1994 sur un programme d’actions approuvé par 179 pays, qui demandent aux États de rendre la santé de la procréation accessible à tous d’ici 2015. Cet objectif est important pour réduire la mortalité maternelle et le SIDA, pour étendre l’accès à l’éducation primaire pour les filles comme pour les garçons.
Ce programme a fait l’objet d’un consensus, mais aujourd’hui la situation a changé : lors de la dernière réunion préparatoire à la conférence régionale de l’ONU relative à la population d’Asie et au Pacifique, les dirigeants des USA ont menacé de retirer leur soutien au texte du Caire, au motif que des termes tels que "droits à la procréation" et "services de santé de la procréation" encourageraient l’avortement !

En résumé, les USA préconisent l’abstinence comme méthode contraceptive, alors que 80.000 décès sont imputables aux avortements clandestins. Huguette Bello a dénoncé le « retour en arrière sur les progrès réalisés dans les "pays en voie de développement" ».

Un lien de solidarité avec les autres peuples

Au Sommet de Johannesburg, les USA ont menacé de supprimer les 34 millions de dollars versés au fonds des Nations Unies pour la population de ces pays. « La moitié de la population mondiale vit aujourd’hui avec moins de 2 euros (ou 2 dollars) par jour. Plus de la moitié de ces très pauvres parmi les pauvres sont des femmes. 840 millions de personnes souffrent de malnutrition ; des milliers d’entre elles, dont 6 millions d’enfants de moins de 5 ans, meurent chaque année des effets de la faim et de malnutrition chronique ; 40 millions sont des réfugiés ou des déplacés », a exposé la députée de La Réunion.

Le bilan rapporté d’Ottawa est accablant : « Chaque année plus de 500.000 femmes meurent durant leur grossesse ou pendant l’accouchement et 7 millions souffrent d’infections et de lésions dues à l’accouchement. 350 millions de femmes n’ont pas obtenu l’accès à un moyen de contraception non dangereux et efficace ; 175 millions de femmes ont subi une grossesse non désirée, 40 millions d’avortements sont pratiqués chaque année. 78.000 femmes meurent tous les ans (soit 227 par jour) d’une IVG dangereuse ».

Cet état du "monde des femmes" était destiné à donner aux militantes de l’UFR une ouverture sur le monde et à faire vivre un lien de solidarité avec les autres peuples.
Graziella Leveneur a présenté un rapport sur la situation politique et sociale générale à La Réunion.

Le projet « d’allocation unique » du gouvernement a été critiqué pour le « risque de fortes inégalités » qu’il comporte, en privilégiant les gardes d’enfants à domicile, incitant implicitement les femmes à renoncer à travailler, plutôt qu’à se battre pour la parité des salaires et des retraites. La retraite des femmes qui travaillent est déjà inférieure de 42% à celle des hommes. Parallèlement, une série de mesures gouvernementales rognent sur les salaires et mettent à mal la redistribution sociale des richesses.

« La responsabilité des pouvoirs publics est engagée »
Accident de Beaumont
En marge du rassemblement, la présidente de l’UFR est revenue sur l’accident de car dont a été victime une quarantaine d’enfants âgés entre 3 et six ans, pour pointer « les véritables responsables » d’une situation qui, si elle perdurait, pourrait conduire un jour à une vraie catastrophe. La députée s’est surtout insurgée contre des commentaires déviants faisant porter la responsabilité de l’accident par le chauffeur, ou - pourquoi pas ? - par un enfant qui aurait « desserré le frein ».

« Le vrai problème est celui de l’accompagnement des enfants. Selon la loi, il doit y avoir 1 accompagnateur pour 8 enfants, avec les 3 à 6 ans et 1 pour 16 avec des enfants de plus de 6 ans. En l’occurrence, la responsabilité des pouvoirs publics est engagée », a souligné Huguette Bello, en rappelant que l’Éducation nationale avait aussi le devoir de faire respecter ces règles de l’accompagnement.

« Voilà un débouché pour les emplois-jeunes, que l’Éducation nationale pourrait proposer et faire prévaloir » a-t-elle ajouté. « Bientôt, avec la loi Sarkozy, ont désignera les parents comme "coupables" alors que ce n’est pas du tout le problème. C’est une responsabilité de la collectivité et, un jour, il y aura une vraie catastrophe » a averti Huguette Bello.
Huguette Bello

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