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26 janvier 2008
La vie des médias continue à tourner autour de la grande réforme du service public audiovisuel avec la suppression des écrans publicitaires.
Souvenons-nous qu’à peine le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy en place, Patrick de Carolis, grand manitou de France Télévisions, s’est empressé d’aller demander l’autorisation de réaliser une seconde coupure publicitaire au milieu des fictions et des films de cinéma.
En effet, au mois d’août, le président de France Télévisions montait au créneau pour défendre le service public français face à une concurrence qui commence à montrer ses dents sur la Télévision Numérique Terrestre, grignotant peu à peu des parts de marchés. A cette époque, il déclarer à la presse : « J’ai simplement demandé à l’Etat de pouvoir me battre avec mes deux poings, et pas avec une main dans le dos, face à des concurrents qui ont, eux, le droit de se battre avec leurs deux poings. L’Etat actionnaire me dit qu’il faut aller plus loin et plus vite dans le virage éditorial du groupe. Si on veut que j’accélère, il faut m’en donner les moyens ».
A cette époque, on parlait de deux options : soit une augmentation de la redevance, option pour laquelle penchaient Christine Albanel et François Fillon, soit une seconde coupure de pub, solution privilégiée par Sarkozy. Dans cette affaire, on pourra admirer la constance, la crédibilité et l’harmonie au plus haut sommet de l’Etat. Quoi qu’il en soit, entre août 2007 et janvier 2008, notre Président a choisi une troisième voie, celle de supprimer la pub. Alors, on peut se demander comment et pourquoi on passe de l’idée de doubler la publicité pour finir par la supprimer complètement ? Dans une société normale et équilibrée, n’importe lequel des analystes, au regard pointu sur la télévision, aurait pu rétorquer que notre Président a été convaincu par ses conseillers ou bien par les ministres en charge du dossier. Cette option est impossible puisque tous ont découvert au dernier moment l’idée de génie sortie du chapeau de "N". Il faut dire qu’à chaque fois qu’on lui tend un micro, Sarkozy se sent obligé d’annoncer une réforme ! Cela me fait penser à la chanson de Renaud : “Ma chanson leur a plu”, le refrain dit à peu près ceci : « Voilà ma chanson mon pote
Si t’en veux pas, pas d’lézard. Je la remets dans ma culotte. Ou au pire dans ma guitare. Ma chanson lui a pas plu. N’en parlons plus ». Et le dernier couplet se termine ainsi : « Tout’façons, elle sera pas foutue. Elle sera au chaud, bien logée
Parce que maintenant, ma culotte, j’vais t’dire, c’est un vrai juke-box. Tu mets dix balles, t’as quatre chansons ».
Eh bien, la politique façon Sarko, c’est un peu cela, un foisonnement de soi-disant réformes qu’on lance en l’air à chaque fois qu’une caméra passe à portée. Celle de la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public a de quoi laisser pantois ! Il est certain que les bras de Patrick de Carolis ont dû tomber à l’annonce de cette nouvelle. On va finir par croire que Sarkozy a, en plus du gouvernement, une autre assemblée occulte qui réalise les réformes au gré du désir de ses amis fortunés qui détiennent quasiment l’ensemble des médias français.
La suppression de la publicité à la télévision : une urgence...?
Cette idée loufoque dont il n’était pas question durant la campagne électorale est elle aussi importante que cela ? Pourquoi et surtout pour qui cette urgence ? Ce sont les véritables questions qui doivent trotter dans la tête de tous les membres du groupe France Télévisions. Rendez-vous compte, le président de cette vieille dame qu’est la télévision nationale française va à la pêche à de nouveaux moyens pour faire vivre dignement la maison. Il pense avoir trouvé. Le Président de la République lui-même semble s’être rangé à sa cause et puis, patatras, un courant d’air dans l’auguste cerveau de "N" et tout s’écroule.
Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, on se dit qu’on ne voit pas vraiment bien à quoi peut servir cette suppression, sinon à renflouer d’autres caisses, car comme chacun le sait, en matière de publicité, les vases sont communicants.
Mais, et c’est là où le bats blesse, a-t-on demandé leur avis aux téléspectateurs ? Non, certainement pas ! Pas, en tous les cas, avant la déclaration fracassante de "N". Après tout, qu’est-ce qu’ils y connaissent les Français ?
C’est un peu comme pour le Traité européen, des fois que le peuple se mette à penser, à quoi serviraient les dirigeants ? Et pourtant, les Français ne sont pas tous des « veaux », pour paraphraser le "Général" ! Il en est qui ont bien compris que si la publicité disparaissait du service public, tout d’abord, il faudrait payer d’une manière ou d’une autre le manque à gagner, et de plus, les annonceurs vont se ruer, devinez où ? Non pas dans la presse, mais vers les chaînes de télévisions privées ! Vous allez me rétorquer que c’est normal, peut-être, mais les Français qui ont deux sous de jugeote ont bien compris que lorsqu’ils regarderont ces chaînes généralistes, ils seront assaillis par deux fois plus d’écrans publicitaires ! Pour Patrick Lelay, PDG de TF1 en 2004 : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Eh bien, ils pourront en vendre deux fois plus. Et Martin Bouygues peut dire merci à son ami "N". Elle est pas belle la vie ?
Pourtant, lorsqu’on analyse les chiffres d’Ipsos, il y a une petite majorité de Français qui n’est pas prête à suivre comme des moutons cette scandaleuse suppression de la publicité à la télé.
50% des Français se disent opposés à la suppression de la publicité sur les chaînes publiques et 45% y sont favorables, tandis que 70% n’accepteraient pas davantage de publicités sur les chaînes privées, selon un sondage Ipsos pour “Télé 7 Jours” à paraître lundi.
Selon un précédent sondage CSA pour “Le Parisien/Aujourd’hui en France”, paru le 12 janvier, 47% des Français estimaient que la mesure annoncée par le président de la République était « une bonne chose », quand 43% pensaient le contraire. 50% des personnes interrogées par Ipsos se disent opposées à la suppression de la publicité à France Télévisions, 45% y sont favorables et 5% ne se prononcent pas. Une majorité, 70%, n’accepteraient pas davantage d’écrans publicitaires sur les chaînes privées comme TF1 et M6 pour assurer le financement de la mesure, quand 28% y seraient favorables et 2% ne se prononcent pas.
Certes, cela ne veut pas dire que les Français aiment la pub à la télé, mais ils s’étaient fait une raison, ils avaient surtout compris que cette manne financière leur permettait de voir des programmes de qualité, de grandes émissions populaires, des fictions extraordinaires comme dernièrement avec "Guerre et Paix". La pub finançait plusieurs canaux comme France 3, la Cinq ou bien RFO. Grâce à l’argent de la pub, le 19/20 sur France 3 est devenu un JT mythique. Pensez-vous sérieusement que les chaînes privées vont remplacer tous ces grands moments de télé ? Il ne faut pas être grand clerc pour savoir que ces chaînes privées n’ont qu’un seul objectif, le rendement de leurs actions en bourse. Contrairement à ce que l’on nous laisse entendre, ne va-t-on pas vers la fin de l’exception culturelle française ?
Patrick de Carolis défend sa vision du service public
Maintenant, puisque vient le moment des contradictions, il est assez amusant de voir comment le Président de France Télévisions a retourné sa jaquette, mais pouvait-il faire autrement ?
Dans une tribune publiée dans “Le Monde”, Patrick de Carolis, estime que la suppression de la publicité « peut devenir un levier efficace pour accélérer et accentuer notre stratégie de différenciation éditoriale ». Mais « à condition que soient garantis notre indépendance éditoriale, notre périmètre actuel et un financement pérenne et dynamique », poursuit-il, estimant que « la mort de l’audimat ne saurait être la fin de l’audience ». Il demande la « compensation intégrale, et de façon dynamique », des pertes liées à la fin de la publicité (800 millions d’euros) et le financement des programmes qui remplaceront les écrans publicitaires, car « l’excellence culturelle a un coût ». Il juge par ailleurs que « rien ne serait pire qu’une Télévision publique qui déciderait de ne s’adresser qu’à une petite élite déjà saturée de références et qui abandonnerait le reste des téléspectateurs à la Télévision commerciale ».
Avouez que si ce n’était pas si dramatique, il y aurait de quoi rire à gorges déployées !
Bien entendu, l’affaire ne sera pas aussi simple, surtout qu’elle a été mal préparée ! Imaginez que d’ici quelques mois, France Télévisions va devoir se passer de la somme rondelette de 850 millions d’euros. Alors, l’argent, ils vont aller le chercher où puisque "les caisses sont vides" ? Eh bien, c’est ce à quoi réfléchissent ceux à qui "N" a refilé le bébé ! Justement, la rédaction du futur cahier des charges de France Télévisions s’organise. Une réunion regroupant des représentants du ministère de la Culture et de la Communication et de France Télévisions s’est tenue le 16 janvier dernier rue de Valois, afin d’aborder la rédaction d’un futur cahier des charges pour le service public. La première réunion de travail a permis de définir la méthode de travail, et le groupe devrait se retrouver à un rythme hebdomadaire. Concernant le contenu, « il devrait en sortir quelque chose autour de la première quinzaine de mars », nous a déclaré l’un des participants.
M6 ne veut pas être taxée pour payer le service public
Une idée est venue tout de suite à l’esprit de Sarkozy ! Et si on taxait les recettes publicitaires des chaînes privées ? Après tout, avec le cadeau que notre président a fait à ses amis les médias, ils peuvent bien accorder à l’Etat une petite ristourne ! Il faut savoir qu’en matière d’économie, une recette qui disparaît doit être compensée d’une manière ou d’une autre, car rien n’est gratuit. Mais toutes les chaînes de Télévisions ne sont pas d’accord avec ce principe. Il faut dire qu’avec son ami Martin (Martin Bouygues), Nicolas a eu moins de mal, entre deux croisières de milliardaires, à le convaincre.
Le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost, a fait savoir sur RTL qu’il ne « souhaitait pas » être taxé davantage pour compenser le manque à gagner de la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public, et a suggéré au gouvernement de taxer Internet. « Je pense qu’il y a des recettes qui ne sont pas taxées, comme par exemple la publicité sur Internet, alors que la publicité audiovisuelle a beaucoup de taxes. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait davantage de taxes sur nos activités pour continuer à les développer », a déclaré M. de Tavernost. C’est « au gouvernement de décider comment il financera la compensation de la suppression de la publicité » et nous sommes « à sa disposition pour en discuter », a-t-il ajouté.
Philippe Tesseron
http://tesseron.blogspace.fr/
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