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“Sur la terre des nos ancêtres”

5 mai 2006

Documentaire de Gaël Mocaër.

Pour les Malgaches, la mort est aussi importante que la vie. Prendre soin des morts, c’est en quelque sorte s’attirer les bénédictions de ceux-ci, avant d’accéder au statut d’ancêtre immortel. Une fois tous les cinq, sept ou neuf ans, on se réunit entre amis jusqu’à 200 personnes autour d’un grand banquet composé de viande de zébu préalablement immolé pour l’occasion. Le culte des ancêtres se témoigne à travers deux cérémonies : le sacrifice du zébu et le nettoyage des morts qui ont pour but de les honorer et de les remercier pour ce qu’ ils ont laissé. Depuis des mois, Alain prépare ces deux cérémonies. Les festivités débutent par une série d’offrandes, en guise de remerciement de tout ce que les ancêtres ont laissé aux vivants. Les hommes entament ensuite un combat avec les zébus, à l’issue duquel les “élus” seront domptés puis abattus. La seconde cérémonie est beaucoup plus familiale. Alain et sa femme Mauricia vont honorer leur fils Harriel décédé. Lors de cette cérémonie du retournement des morts, le défunt est déterré, sa dépouille est nettoyée, délicatement enlevée de la natte qui le recouvre, puis enroulée dans des linceuls de soie tous neufs. Lorsqu’il sera enterré pour la seconde fois, il pourra ainsi devenir un ancêtre. Ni Mauricia, ni Alain n’assisteront à cette étape, le retournement est trop douloureux, et la peine toujours présente. Vénérer les ancêtres est un devoir pour tous à Madagascar ; mais devenues trop coûteuses, ces cérémonies tombent en désuétude.


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Témoignages - 80e année


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