Agriculture

Table ronde aujourd’hui à la Région

Situation difficile des éleveurs bovins après les pluies et le froid

4 septembre 2003

Il y a quelques semaines, alors que tout le monde s’extasiait devant la neige au Volcan, sur le Piton des Neiges et le Grand Bénare, les éleveurs, eux, étaient déjà en proie à de grosses difficultés, comme l’avait souligné "Témoignages". Venus en délégation à la Région, les éleveurs s’étaient vus proposer de former une délégation pour aller frapper à la porte du ministère de l’Agriculture, histoire de rappeler à l’État ses responsabilités et ses prérogatives en matière de catastrophe naturelle.
Après leur entrevue lundi avec des conseiller du ministre Hervé Gaymard, les professionnels sont revenus avec le sentiment que dans cette affaire l’État ne s’était pas beaucoup mouillé. Pire : au ministère, on ne semblait pas être au courant de la détresse des éleveurs bovins réunionnais ! Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme ! D’abord par les professionnels eux-mêmes, par la Région, et par André Thien Ah Koon qui avait alerté l’État sur la situation des éleveurs.
Après les pluies exceptionnelles de mai et juin, qui avaient mis à mal les prairies, le coup de froid de juillet fut comme un coup de grâce. Dans un reportage, "Témoignages" avait donné la parole à un éleveur de Notre Dame de la Paix qui soulignait la situation catastrophique dans laquelle lui, et ses collègues se débattaient. Avec les prairies malmenées, c’est la nourriture du cheptel qui est menacée. Actuellement, nombre d’éleveurs sont obligés de puiser dans les stock de fourrage. Pire : les balles rondes récoltées ces derniers mois ne sont pas de bonne qualité du fait des intempéries. Quant à la paille de canne, non seulement il faut aller la chercher dans les bas, ce qui occasionne des frais, mais elle n’apporte pas tous les éléments nutritifs. D’où la nécessité d’apporter des compléments, ce qui ajoute aux dépenses, alors que les trésoreries sont déjà saignées à blanc. À cela viennent s’ajouter des problèmes de parasitose et de maladies diverses, avec intervention de vétérinaires et, bien entendu, des dépenses difficiles à supporter.
Si l’élevage viande en a pris un sacré coup, l’élevage laitier, lui, a subi de plein fouet ces aléas climatiques qui risquent de compromettre la progression de la production laitière. De son côté, la Région a débloqué une subvention exceptionnelle de 103.000 euros, afin d’aider les éleveurs pour l’achat de compléments nutritifs. Toutefois, comme l’avait fait remarquer le président de la Région, dans les cas de catastrophe naturelle, c’est à l’État d’intervenir.
La réunion d’aujourd’hui aura donc pour but de faire le point à la fois sur ce qui s’est dit au ministère, mais aussi sur la situation de l’élevage bovin laitier et viande dans l’île. Une manière de bien ficeler un dossier qui sera ensuite transmis à l’État qui devra, comme l’ont demandé les professionnels, faire jouer la solidarité nationale. Participeront à cette réunion tous les acteurs de la filière bovine, les représentants du Conseil régional ainsi que les maires des communes sur lesquelles sont implantés des élevages.


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