Grève dans l’Éducation nationale

TAK se veut rassurant

23 avril 2003

Hier, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel de ville du Tampon, André Thien-Ah-Koon s’est voulu rassurant pour les personnels concernés qui, à terme, devraient être transférés à la Région et au Département. « L’enseignement reste de la compétence exclusive de l’État et les enseignants demeurent des fonctionnaires de l’État », souligne le député-maire du Tampon, qui affirme être en contact avec le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin sur ce sujet. Autrement dit, pour TAK, il n’y a aucun risque de voir démantelé le service public de l’éducation, « sachant que l’Éducation nationale en France reste l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde ».

Pour TAK, « le débat ne concerne que le personnel TOS et le personnel para-médical des établissements scolaires ». Et de rappeler qu’à ses yeux, « ce transfert aurait du avoir lieu avec les lois de décentralisation initiées en 1982 par François Mitterrand, Pierre Mauroy et Gaston Deferre ». Selon André Thien-Ah-Koon, il aurait fallu transférer « les moyens humains » au moment où la loi de décentralisation plaçait les lycées sous la compétence de la Région et les collège sous celle du Département. Aux inquiétudes du personnel concerné par cet éventuel transfert voulu par le gouvernement Raffarin, TAK répond que pareil transfert s’est déjà produit par le passé, sans que cela pose problème. C’est le cas par exemple d’une partie du personnel de la DDE qui « a été mis à disposition avec succès au Département quand celui-ci s’est vu attribuer la compétence des routes départementales ». Et de citer également le cas du personnel de la DRASS…

Après ce rappel historique, le député-maire du Tampon rappelle que le Premier ministre, interrogé par ses soins, a confirmé que « l’État s’engage à maintenir les droits acquis y compris les spécificités propres à La Réunion ». Toutefois, pour TAK, il existe malgré tout « un souci de cohérence et d’équité sinon de moralité au sein des différentes fonctions publiques », notamment sur le plan de la retraite, puisque les fonctionnaires territoriaux, contrairement aux fonctionnaires d’État, ne bénéficient pas d’une retraite majorée. Sur ce plan, le député-maire du Tampon affirme qu’il fera des propositions au Premier ministre « pour que l’on parvienne à un alignement des retraites des fonctionnaires territoriaux sur celle des fonctionnaires d’État pour un même régime de cotisations pour tous les futurs fonctionnaires avec possibilité d’option pour les agents déjà en poste ». Quid des 18.000 agents communaux non-titulaires ? « Que l’État nous donne les moyens de les titulariser », répond TAK.

Reste à savoir s’il sera entendu par le chef du gouvernement. Il propose également de mettre fin au système selon lequel des fonctionnaires n’ayant jamais travaillé à La Réunion, rejoignent notre île en fin d’activité et bénéficient ainsi d’une retraite majorée. Toujours au chapitre des retraites, une pensée aussi pour les certains retraités du secteur privé. « Est-il normal qu’un vieux travailleur de 75 ans ayant travaillé toute sa vie ne touche que 3.000 francs par mois ? »
Conclusion du député-maire du Tampon : il sera l’avocat « du monde de l’Éducation nationale auprès du Premier ministre » qu’il doit « rencontrer prochainement ». Moyennant quoi, il « lance un appel solennel à tous pour mettre un terme à une grève dont la poursuite serait catastrophique pour l’avenir de nos enfants ».
Quand au fait que certains personnels aient reçu en date du 12 mars un courrier signé de Luc Ferry et Xavier Darcos leur indiquant qu’ils seront transférés à la Région au 1er janvier 2004, que ce courrier ait été envoyé avant même la réunion du Congrès à Versailles, c’est-à-dire avant que ne soit adoptée la réforme constitutionnelle, TAK estime qu’il s’agit là, pour le moins « d’un déficit de communication, d’une maladresse et d’une insuffisance d’explication ».


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