À 20 heures 05 sur Tempo : ’Que la bête meure’

Un fascinant thriller psychologique

29 mars 2006

Film français de Claude Chabrol. Avec Michel Duchaussoy, Jean Yanne, Caroline Cellier, Marc Di Napoli, Anouk Ferjac, Guy Marly...

Le jeune fils de Charles Thénier, écrivain pour enfants, est tué par un chauffard qui prend la fuite. Après un séjour passé en clinique pour dépression nerveuse, Charles n’a qu’une obsession : retrouver l’assassin de son fils. Le témoignage d’un paysan va le mener sur la piste. Ce dernier a vu, à proximité du drame, un couple d’automobilistes nettoyer une puissante voiture dont l’aile gauche était endommagée. Il a reconnu la passagère en la personne de Hélène Lanson, actrice de télévision. Celle-ci va permettre à Charles d’identifier le meurtrier...

Ce soir, avec "Que la bête meure", Tempo fait d’une pierre deux coups. Tout d’abord, la projection de ce chef-d’œuvre permet de rendre un hommage à Jean Yanne décédé le 23 mai 2003. Jean Yanne est l’un des premiers acteurs qui ont réussi à incarner le mieux les rôles de salaud. Il en fallait un et c’est lui qui s’y est collé, mais au-delà de ce type de rôle, il a été un grand animateur radio et également un auteur de sketchs à succès comme "Les routiers" ou "Le permis de conduire" qui resteront toujours des joyaux de l’humour. Ensuite, il faut saluer la collaboration de Claude Chabrol et de Jean Yanne, 2 personnes à la fois complémentaires et pourtant si semblables. Tout comme Jean Yanne, Chabrol adore écorner la bourgeoisie, et dans ce film, l’auteur comme l’acteur nous montrent une véritable entreprise de démolition de la société bien pensante.
Pour en revenir au film, "Que la bête meure", mon avis est que c’est le meilleur Chabrol. On est fasciné de bout en bout, les 2 acteurs principaux, Jean Yanne et Michel Duchaussoy, nous font vibrer jusqu’au dénouement final. C’est un thriller psychologique. La sobriété du jeu des acteurs accentue la tension de l’histoire, cela ressemble à une partie de poker entre un véritable salaud et un homme qui a soif de vengeance.
Ce film scotche le spectateur au fauteuil, la pression est telle qu’elle pourrait nous faire avoir des sueurs froides.
Vous aurez compris à quel point ce film est pour moi l’un des plus grands chef-d’œuvre du cinéma français. Il reste à souhaiter que Tempo diffuse par la suite l’autre grand film issu de cette collaboration réussie, je veux parler, du “Boucher", et les cinéphiles seront comblés.

Ph. T.


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