À 20 heures

Un film sur les résistants

14 juin 2006

Fim Français de Jean-Pierre Melville. Avec : Lino Ventura, Paul Meurisse, Simone Signoret, Jean-Pierre Cassel et Paul Crauchet...

Octobre 1942. Philippe Gerbier est interné dans un camp français puis transféré au quartier général de la Gestapo de l’hôtel Majestic à Paris. Il s’en évade en tuant une sentinelle. À Marseille, il est chargé avec Félix et Le Bison d’exécuter Doinot, qui les a trahis.

Il y aurait beaucoup à dire sur le film que nous verrons ce soir sur Tempo, tant il a marqué les esprits, surtout lors de sa sortie. En effet, on a soupçonné Melville d’avoir bien choisi son moment, juste après les événements de mai 1968, pour une nouvelle fois affirmer son attachement sans faille aux valeurs du gaullisme. Jean-Pierre Melville, grand résistant ne pouvait pas ne pas magnifier, comme cinéaste, cette période trouble de notre histoire. Il dira en parlant de cette adaptation du roman de Joseph Kessel : "ce film, je l’ai porté en moi 25 ans et 14 mois exactement. Il fallait que je le fasse et que je le fasse maintenant, complètement dépassionné, sans le moindre relent de cocorico. C’est un morceau de ma mémoire, de ma chair".
Ce film traite des rapports humains de personnes engagées dans un combat. Plus qu’un film sur la résistance, il est un film sur les résistants, il analyse les peurs, les courages, les bassesses et les envies des hommes, jamais on n’a aussi bien décrit la psychologie d’hommes et de femmes confrontés à leurs peurs et à ce qu’ils pensent être leurs devoirs. Il ne faut pas regarder "l’armée des ombres" comme un simple film sur la guerre, sans cesse pendant la projection, Melville nous balance à la face les questions que l’on n’aimerait pas avoir à se poser. Qu’aurais-je fait dans cette situation, est-ce que pour sauver ma vie j’aurais trahi ? Il est beaucoup plus facile de dire aujourd’hui, dans le confort d’une vie bien rangée, que l’on aurait été un résistant, mais une question m’est toujours restée, chaque fois que j’ai vu ce film : "En définitive, est-ce que j’aurais couru ou bien est-ce que j’aurais fait face ?" Nul ne peut dire ce qu’aurait pu être son comportement dans un même contexte, lorsqu’il n’est pas face à des situations semblables.

Ph. T.


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