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À 22 heures 05 sur Télé Réunion : ’Fais-moi des vacances’
15 décembre 2005
Comédie de Didier Bivel avec Ibrahim Koma, Aymen Saïdi, Rochelle Redfield...
En pleine période de migrations estivales, 2 enfants de 10 ans, Adama et Lucien, contraints de rester dans leurs cités, décident d’un commun accord de partir eux aussi en vacances. Et pour y parvenir, tous les moyens sont bons et tous les coups sont permis.
C’est l’histoire de 2 jeunes de 10/11 ans qui vivent dans une cité de banlieue et qui sont dégoûtés de voir tous leurs copains et jeunes de leur âge partir à la mer pour les grandes vacances. Ils décident de tout faire pour eux aussi partir. C’est à la fois drôle et émouvant car le fond social est très dur (la zone, le deal, le vol, le manque d’argent, la violence familiale et de la rue, le regard des autres : de ceux qui possèdent).
La logique aurait voulu que je vous parle de "Jurassic Park", le grand film de Steven Spielberg qui sera diffusé en première partie de soirée sur ce même canal, mais que voulez-vous ! Quoi que l’on pense de ce film, il y aura toujours ceux qui crient au chef-d’œuvre et puis ceux qui trouvent cette débauche d’effets spéciaux affligeante. De toutes les manières, que l’on aime ou pas, je trouve toujours désolant de regarder un film à grand spectacle sur un petit écran. Je me suis donc mis à la recherche de la petite perle bien cachée dans la grille des programmes, car c’est bien souvent en 2ème partie de soirée que l’on découvre de bonnes surprises. La bonne surprise de cette soirée télévisuelle, c’est sans aucun doute la programmation de "Fais-moi des vacances", à une heure assez raisonnable.
Le film que je vous invite à regarder n’est pas un énième film sur la banlieue, c’est un film sur l’enfance, dans un milieu assez défavorisé. L’histoire aurait pu tout aussi bien se passer ailleurs qu’en banlieue, mais il se trouve que l’auteur a passé 18 ans de sa vie dans ces quartiers dits difficiles. Pour une fois que l’on parle de la banlieue sans en faire toute une tartine sur la violence et les caïds des cités, il faut en profiter, car à mon avis, on n’a pas fini d’écrire, de filmer et de dire n’importe quoi sur des endroits où la plupart des personnes qui en parlent n’ont jamais mis les pieds.
Alors ce soir, nous pourrons regarder un film tendre et frais, avec des petits acteurs qui regardent le monde avec des sourires plein d’insolence, l’insolence de leurs 10 ans.
Philippe Tesseron
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