
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Culture et identité
À l’occasion du Nouvel An Tamoul - Soubanou 5104 - une demande unanime
14 avril 2003
Dans la cour d’une entreprise de la côte Ouest, sous une tente dressée pour le buffet, une micro-société butine autour des mets, chauds ou froids, posés sur les tables. « Du porc… un vendredi ! » s’exclame soudain un homme, qui s’éloigne avant que les voisins aient eu le temps de lui dire que le poisson était de l’autre côté de la table.
Dans la cour d’une école primaire de Saint-Denis, un instituteur saigne chaque fois qu’il se souvient de la réponse faite par un homme de pouvoir à qui il présentait la palette des couleurs pastel choisies par les enfants pour les murs extérieurs de leur école. « Nous ne sommes pas à Saint-André ici ! » s’était offusqué le notable, dont le sous-entendu claquait dans le silence du non-dit : c’est une école de la République, pas un temple malbar. Les murs furent peints en blanc.
Entre ces deux événements, un grand nombre d’années. Signe de la persistance des marques d’incompréhension qui, au quotidien, fragilisent le ciment de notre "interculturalité".
Pour chaque jour écoulé entre ces deux scènes de la vie réunionnaise, il serait possible de rapporter un fait, petit ou grand, témoignant de la difficulté de vivre concrètement cette interculturalité, vantée par certains discours, parfois "vendue" comme argument touristique…
Cette incompréhension ne se manifeste pas forcément de façon dramatique. La plupart du temps, elle se vit même dans une banalité nourrie d’indifférence et d’aplatissement, devant lesquels trop de Réunionnais n’ont pas ou n’ont plus la force de réagir. Tragédie d’une banalité ordinaire.
« Le plus désespérant dans la thèse du choc des civilisations, c’est son incapacité à penser qu’un monde pluriel puisse être un monde pacifique, qu’un monde différencié puisse trouver une langue commune et vivre autour de valeurs partagées », proteste pour sa part Joseph Maïla, Libanais enseignant à l’Institut catholique de Paris, dont il dirige le Centre de recherche sur la Paix [1].
Avant d’atteindre l’« heureuse symbiose » de la culture réunionnaise chantée par le poète Idriss Issop-Banian comme l’éclosion d’une fleur de talipot, la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise a la difficile mission de collecter, jour après jour, une multitude d’éléments - oraux ou matérialisés - potentiellement constitutifs de notre culture réunionnaise, de les sortir de la gangue d’incompréhensions ou d’incrédulités dans laquelle ils étouffent et de permettre leur "décodage" et leur partage par l’ensemble de la communauté réunionnaise.
Les Réunionnais sont heureusement très nombreux à juger plus qu’urgente la mise en œuvre d’un tel outil.
Peut-on réellement apprécier ce qu’on ne comprend pas ? aimer ce qu’on ne connaît pas ? Parfois, comme devant le spectacle de Kala Bhaaskara, cela n’empêche pas de partager des émotions, mais dans une perception toujours limitée, presque frustrante.
Samedi dernier au Port, un bon millier de personnes ont applaudi les danses de la jeune Lôgambal Souprayen-Cavery, de Nila Minatchy et des élèves de leur atelier de bharatanatyam, danse classique du Tamil Nadu, accompagnées d’une formation musicale de Madras. Les figures de la danse, succintement présentées avant chaque scène, matérialisaient les récits chantés par une musicienne originaire du Karnataka. « Les paroles sont en sanskrit, avec quelques mots tamouls. Ce qui fait que je peux comprendre un peu », me souffla, tout content, mon voisin de chaise, swami de son état…
Pourquoi ne pas faire du Nouvel An Tamoul, jour férié, un des temps forts de cette interculturalité à construire ? Au même titre, les autres composantes socio-culturelles ont le même droit au partage de leurs valeurs, le même droit à un jour férié qui pourrait être dédié aux échanges inter- ou trans-culturels.
Nous en avons tous besoin. Nous sommes tous, à un degré plus ou moins élevé, des analphabètes de la culture des autres.
"Bouquet de couleurs et de musique indiennes" : la tournée continue |
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Dans le "Bouquet de couleurs et de musique indiennes", tout fait sens : les gestes virevoltants de la main, les balancements de la tête et les yeux si mobiles dans leur orbite, les expressions du visage, les positions des doigts, des coudes, des hanches, des genoux, les mouvements des chevilles enserrées de sonnailles, les tatouages au henné et les plis des saris…
Logambal Souprayen-Cavery est née à Saint-Paul il y a 24 ans dans une famille tamoule pratiquante. Assidue dans la fréquentation des temples du Bernica et de la Rivière des Galets, dont ses parents et grands-parents étaient des membres actifs, elle est nourrie de cette culture depuis l’enfance et choisit la danse à l’âge de huit ans. Elle suit d’abord les cours de Lila Armoudom, qui lui apprend les bases du Bharatanatyam. A l’âge de 17 ans, elle suit son maître au Conservatoire national de Région, où elle termine son cursus avec une médaille d’or et un diplôme d’étude chorégraphique de danse indienne, délivré par un jury où siégeait notamment la danseuse de New Delhi, Leela Samson. L’année 2001 a été celle du perfectionnement, au cours d’un séjour de huit mois à l’école de danse Bharata Kalanjali, de Chennaï, dans le Tamil Nadu. L’association Kala Bhaaskara a été créée en janvier 2003 pour œuvrer à la promotion de la danse classique tamoule et de la musique carnatique, insuffisamment représentée dans l’île. Elle a reçu le soutien de la ville du Port qui lui a permis de présenter son spectacle samedi, alors que toutes les salles de Saint-Denis avaient bouclé leur programmation. La Halle des manifestations offre une bonne acoustique et beaucoup d’espace. Il n’y a que la chaleur dont aient eu à se plaindre quelques spectateurs. |
Monseigneur Gilbert Aubry : « Joyeux Nouvel An Tamoul ! » |
Voici le Nouvel An Tamoul. La célébration de cette fête nous rappelle à tous que nous avons une partie de nos racines réunionnaises en Inde, dans la région du Tamil-Nadu. Cette fête vient enrichir notre patrimoine culturel local où s’inscrivent diverses traditions religieuses dont chacune comporte des sensibilités ethno-culturelles multiples et souvent métissées. Notre vécu de la laïcité républicaine a favorisé les évolutions qui ont permis une reconnaissance sociale des groupes tout en les décloisonnant et en les rapprochant. C’est non seulement à préserver, mais à développer. Je souhaite plus particulièrement un joyeux "Nouvel An Tamoul" à tous ceux qui se réjouissent de ce tournant de l’année où la vie, avec le secours de Dieu, peut prendre une dimension nouvelle d’ouverture dans les relations humaines. En ces temps où la paix est si malmenée, que les uns et les autres, assumant ensemble notre passé et notre présent, soucieux de notre bien commun, nous puissions mieux nous comprendre pour bâtir une société et un monde fraternels ! C’est un défi à relever quotidiennement avec la force que nous donne l’espérance. Monseigneur Gilbert Aubry. |
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