1919, en Corrèze. À Saint-Roch, le village de Cécile, rien n’est plus comme avant. Tant bien que mal, les femmes ont tenu le coup pendant 4 ans, espérant le retour de leurs hommes. Mais pas un n’est revenu. Aujourd’hui, sans artisans et sans maris, ce village est voué à disparaître. Mais c’est sans compter sur Sylvaine, venue rencontrer celle à qui Pierre Delpeuch était resté fidèle. Au lieu de se haïr, ces 2 femmes bien décidées à remettre Saint-Roch sur pied unissent leur énergie et réussissent à mobiliser d’autres femmes. Une renaissance qui passe par l’éducation nécessaire à leur émancipation.

Trouver des hommes était la seule solution pour que la vie reprenne ses droits, tous ses droits, à commencer par celui de refaire des familles. Mais comment les couples peuvent-ils se réinventer après 4 longues années de chagrin et d’attente pendant lesquelles les femmes se sont substituées aux hommes et ont appris le langage de la liberté ? Il va sans dire que la société idéale, utopique, sera difficile à constituer. Mais ce qui l’emportera par dessus tout est cette formidable volonté de vie, avec l’espoir pour Cécile et Sylvaine d’aimer à nouveau, même si encore une fois cette 2ème chance a pour toutes deux le même visage.
En ce samedi maussade, je doute fort que les plages soient trop fréquentées, il serait également prudent de ne pas trop patauger dans les flaques lors de pique-niques inconsidérés dans des zones où ce makro (enfin quand je dis makro c’est plutôt de sa femelle dont il faut s’inquiéter) de moustique appelé plus communément "aedes albopictus” et vecteur du virus chikungunya a pris ses quartiers. Aussi, si vous persistez dans votre désir de manger un bon carry en plein air, si ce ne sont pas les moustiques qui vous piquent, vous risquez fort d’être “flytoxés” par les excités de la gâchette envoyés par nos ministres pour exterminer les insectes sans autres formes de procès et sans aucune autre précaution pour le reste de notre faune et flore endémiques.
Alors ce que je vous propose pour cet après-midi peu réjouissant, c’est de vous caler dans un bon fauteuil et de regarder cet excellent téléfilm qui vous fera revenir sur un thème majeur dans toutes les guerres : "Que reste-t-il à l’arrière quand tous les hommes sont partis au front ? Le monde est ainsi fait, 2 parties le composent : un côté mâle et un côté femelle (ni voyez aucune allusion au moustique précédemment cité, quoi que...), et c’est bien connu, ce sont toujours en majorité les hommes qui décident d’aller se bagarrer, le plus souvent sans raisons valables, laissant ainsi aux femmes le soin de toute l’économie du pays.
"Le bal des célibataires" brosse le tableau très peu reluisant d’un pays en crise. On connaissait jusqu’à présent l’enlèvement des Sabines dans l’antiquité où c’était les hommes qui enlevaient des femmes pour assurer leur descendance. Ensuite il y eut les grands convois de prostituées dont les États du Nord de l’Amérique ne voulaient plus et qui acceptaient de partir pour l’Ouest afin de trouver un mari dans ces nouvelles villes créées pas les chercheurs d’or (pour les cinéphiles, voir "Convoi de femmes"). Mais dans cette histoire, il s’agit de toute autre chose, les femmes s’émancipent et ce sont elles qui cette fois recherchent l’âme sœur pour sauver la campagne française.
Ce téléfilm est remarquablement réussi et interprété avec brio. Que dire de plus, sinon que nous attendrons avec impatience la semaine prochaine pour voir le second volet de cette fiction.

 Ph. T.