Yannick Noah sera ’le Mozart noir’ sur France 2

15 février 2008

Selon "Le Figaro", le producteur David Kodsi et le réalisateur Henri Helman ont choisi le chanteur Yannick Noah pour interpréter le rôle du chevalier de Saint-Georges, confident de Marie-Antoinette, que l’on appelait "le Mozart noir".
Le tournage de cette fiction débutera en juillet 2009 et sera diffusée, par la suite, sur France 2.
Le chanteur, ayant un emploi du temps chargé, devra effectuer sa préparation (cours d’équitation, de violon...) aux Etats-Unis.

La vie du chevalier de Saint-Georges est particulièrement intéressante

Saint-George est né esclave en Guadeloupe, sa mère, Anne, dite Nanon (née vers 1723 au Lamentin, en Guadeloupe) étant elle-même une esclave d’origine africaine. Son père, Georges de Bologne de Saint-George (1711-1774), colon protestant d’origine néerlandaise, lui donna une éducation soignée. Il excella très jeune dans plusieurs disciplines : équitation, escrime, danse et musique. Arrivé définitivement en Métropole en 1753, il y fut rejoint, deux ans plus tard, par ses parents. En 1761, il fut admis dans le corps prestigieux des gendarmes de la garde du Roi et devint rapidement célèbre pour ses remarquables capacités artistiques et sportives. Il se fit notamment connaître comme violoniste prodige et escrimeur hors pair.
Saint-George dirigea l’orchestre des Amateurs et composa de nombreux concertos pour violon, des quatuors à cordes, des symphonies concertantes. Candidat pour diriger l’opéra (l’Académie royale de musique), il fut évincé lorsque deux chanteuses, Sophie Arnould et Rosalie Levasseu, ainsi qu’une danseuse, Marie-Madeleine Guimard, adressèrent un placet (pétition) à la reine pour « représenter à Sa Majesté que leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient jamais d’être soumises aux ordres d’un mulâtre ». Saint-George reçut le soutien de la communauté musicale parisienne. Louis XVI, pour trancher, attribua la responsabilité de l’opéra à son Intendant des Menus Plaisirs, Papillon de La Ferté. Ceci n’empêcha pas Saint-George d’être reçu à la cour et de devenir l’intime de Marie-Antoinette, ce qui explique, peut-être, une tentative d’assassinat menée par des hommes de la police secrète de Versailles.
À la Révolution, Saint-George s’installa à Lille et s’engagea dans la Garde Nationale avec le grade de capitaine. Le 7 septembre 1792, il devint colonel de la légion franche des Américains et du Midi, en partie composée d’Afro-antillais ; il y fit nommer lieutenant-colonel son protégé Alexandre Dumas, futur général et père de l’écrivain. La Légion se trouva engagée dans les combats contre les Autrichiens.
Plusieurs fois dénoncé et accusé de royalisme, le chevalier fut destitué de son commandement par le ministre de la Guerre. Le 4 novembre 1793, il fut arrêté, malgré le soutien de la municipalité. Incarcéré d’abord à Chantilly, puis au château d’Hondainville, il fut enfin libéré, après presque une année de détention, par ordre du Comité de sûreté nationale. Tombant sous le coup d’une loi visant à épurer l’armée de ses officiers royalistes, il fut définitivement révoqué.
Une légende affirme que le chevalier de Saint-George se serait rendu de 1795 à 1797 à Saint-Domingue où il aurait rencontré Toussaint Louverture. Il est mort à Paris le 10 juin 1799 d’une infection de la vessie consécutive à une blessure reçue à la jambe durant la Révolution. Contrairement à ce qui a pu être écrit, sa mort est honorée dignement et tous les journaux de l’époque lui ont rendu hommage. Membre de la célèbre Loge des Neuf Sœurs du Grand Orient, il fut sans doute l’un des rares anciens esclaves à être reçu maçon.
Saint-George connut une deuxième mort quand le général Bonaparte, premier consul de la première République française (et non pas encore l’empereur Napoléon 1er), après avoir rétabli illégalement l’esclavage aux Antilles le 20 mai 1802, fit brûler toutes ses œuvres le même jour. Napoléon 1er interdit par la suite aux « Noirs et gens de couleur » l’entrée à l’armée, l’accès au territoire métropolitain et - pour ceux qui s’y trouvaient déjà -, les mariages entrent les Noirs et les Blancs. La destruction de ses œuvres plus les lois raciales qui furent édictées par la suite ont conduit à l’oubli total de Saint-George.


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