Saint-Paul organise les premiers États généraux du logement à La Réunion

24 juin, par Rédaction Témoignages

Face à une crise du logement sans précédent, la Ville de Saint-Paul prend ses responsabilités, agit et fédère.

Ce lundi 23 juin 2025, la commune a ainsi organisé les premiers États Généraux du Logement et de l’Habitat jamais tenus à l’échelle communale à La Réunion. Un rendez-vous inédit, proposé par le Maire de Saint-Paul, Emmanuel SERAPHIN, pour réunir autour de la même table : bailleurs sociaux et privés, élu·es, services de l’État, associations, citoyens, experts du territoire.

Face à une crise du logement sans précédent, le Maire de Saint-Paul a souhaité répondre par des actes. Ces premiers États Généraux marquent une étape décisive : ils appellent chacun à prendre ses responsabilités, à s’engager et à agir -maintenant et sur le long terme. Tous les acteurs ont été réunis autour d’un objectif commun : partager une information claire, comprendre ensemble les enjeux et co-construire des solutions durables pour que chaque Saint-Paulois·e puisse se loger dignement.

Une situation critique, une réponse concrète

Avec plus de 5 200 demandes de logements sociaux en attente à Saint-Paul, et une augmentation de plus de 20 % en deux ans, la situation est urgente. C’est pourquoi Saint-Paul agit, Saint-Paul construit.

Depuis 2020, près de 1 200 logements ont été livrés, 1 900 le seront encore entre 2025 et 2028, soit plus de 3 100 logements livrés en huit ans. Une dynamique engagée avec tous les partenaires. C’est toute la logique des premiers États Généraux du Logement organisés à Saint-Paul.

Un dispositif innovant pour lutter contre l’habitat indigne

Ces États Généraux ont aussi été l’occasion de poser les bases d’une réflexion renforcée pour lutter plus efficacement contre l’habitat indigne.

Saint-Paul s’apprête à devenir la première commune de La Réunion à expérimenter un outil de régulation du parc locatif visant à protéger les locataires, lutter contre les logements insalubres et mettre fin aux pratiques des marchands de sommeil. Ce dispositif, qui pourra prendre la forme d’un permis de louer ou d’un label Saint-Paulois, sera co-construit avec les professionnels du secteur et les habitant·es.

Il permettra de garantir un niveau minimal de qualité avant toute mise en location. Une première phase de test sera conduite sur un secteur pilote. Lutter contre l’habitat indigne, c’est une exigence de dignité, de justice sociale et de santé publique. Et c’est un engagement fort de la commune.

La régulation des locations saisonnières

Saint-Paul s’inquiète également à la dérive des locations de courte durée, qui fragilise le marché du logement classique. La loi Le Meur, adoptée en novembre 2024, donne aux maires davantage de pouvoirs, notamment la possibilité de limiter à 90 jours/an la durée de location de résidences principales.

Et les chiffres sont sans appel : sur les 5 200 meublés touristiques recensés sur le Territoire de l’Ouest, 80 % se situent à Saint-Paul, qui ne compte pourtant que 6 950 logements sociaux et intermédiaires.

Ces meublés échappent à toute logique de logement accessible. Ils assèchent le marché, alimentent la flambée des loyers, et excluent peu à peu les familles locales. Des mesures ciblées et proportionnées seront donc étudiées avant d’être déployées à l’échelle communale, pour freiner la spéculation et rendre le logement à celles et ceux qui en ont le plus besoin.


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