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Billet philosophique
7 mars 2014, par
Les défis très importants et spécifiques auxquels est confrontée la vie culturelle réunionnaise sont évoqués actuellement dans tout le pays à de nombreuses reprises, lors de conférences, dans des œuvres d’artistes, d’écrivains etc… mais aussi dans des actions menées par les divers acteurs culturels du pays, comme par exemple la nouvelle ’marche pour la culture’ prévue le 12 mars à Saint-Denis, après celle du 10 février. Ce fut aussi le cas lors du débat organisé jeudi dernier à l’École Supérieure de l’Art au Port par l’E.P.I. (Espace pour Promouvoir l’Interculturalité) avec Raoul Lucas, sociologue et Maître de conférences en Sciences de l’Éducation à l’Université de La Réunion, sur le thème : ’La Réunion entre l’interculturalité et le multiculturalisme’.
Cette rencontre fut ouverte par Reynolds Michel, président de l’EPI, qui a rappelé les combats menés depuis de nombreuses années par Raoul Lucas. Ensuite, ce chercheur et militant culturel a présenté de façon très intéressante et d’un point de vue réunionnais cette contradiction importante à surmonter par tous les peuples du monde, chaque jour et tout au long de l’histoire de l’humanité : entre la diversité et l’unité. Autrement dit, à la fois respecter, valoriser, faire connaître, enrichir constamment la diversité culturelle de chaque peuple comme de l’humanité et en même temps renforcer notre unité.
Et ce n’est pas facile ! En effet, il a bien expliqué qu’il n’est pas simple de concilier le multiculturalisme — avec toutes les richesses et particularismes des diversités culturelles — et l’interculturalité, faite à la fois d’interaction, de dialogue et d’unité pour éviter le communautarisme, les divisions voire les guerres et améliorer la vie en commun. De fait, c’est un combat permanent à mener pour vivre à la fois égaux et différents, unis et libres, solidaires et responsables, dans une société harmonieuse, fraternelle, autonome et porteuse des grandes valeurs humaines.
Comme l’a rappelé Raoul Lucas, le peuple réunionnais mène ce combat depuis sa naissance il y a 350 ans car il a toujours été confronté à toutes les formes d’inégalités, de dominations, d’injustices, d’exploitations et de divisions par les colonialistes et leurs complices, qui ont profité et veulent toujours profiter au maximum du pays. C’est d’ailleurs dans cet objectif que l’État monarchique et colonial français a occupé notre île et les autres pays de l’Indianocéanie pour s’enrichir le plus possible en créant la route de l’Inde.
Et c’est dans ce but que les colonialistes français ont mis en place — avec d’autres États coloniaux européens — le système économique inhumain de l’esclavage et de l’engagisme, au détriment de nos ancêtres malgaches, africains, comoriens, indiens, chinois et autres. Mais ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que dans le domaine culturel, ce système barbare — basé sur le racisme — a toujours joué sur la division des cultures, en instaurant des discriminations et des oppositions, afin de profiter toujours au maximum des colonisés en les divisant.
Cependant, comme l’ont expliqué aussi bien Raoul Lucas que divers intervenants, il faut aussi souligner que depuis 1663 et ses premiers "marrons", le peuple réunionnais a su résister de diverses façons et parfois avec un courage admirable au régime des profiteurs ; notamment en créant sa langue créole et toutes les autres formes de notre interculturalité, avec la gastronomie, les savoir-faire, les créations artistiques et littéraires, le dialogue inter-religieux, la pensée créole réunionnaise etc… Mais ce combat n’est pas terminé car cette œuvre héritée de nos ancêtres doit continuer à être enrichie et renforcée sans cesse face aux nouvelles formes de racismes, d’inégalités sociales, de divisions et de profits mises en place par les classes dominantes dans le cadre d’un régime néo-colonial.
En effet, ce régime continue de vouloir assimiler de façon méprisante le peuple réunionnais aux Gaulois de France, d’inférioriser l’identité créole réunionnaise, de ne pas reconnaître sa spécificité et d’empêcher notre peuple d’avoir le pouvoir de décision politique libre sur tout ce qui le concerne, notamment en faveur des plus pauvres. D’où l’importance de l’action prévue le 12 mars prochain à Saint-Denis pour la culture, la science et l’éducation ; face à l’assimilationisme et aux amalgames néo-coloniaux, alon marsé pou nout kiltir, tout en étant ouverts au monde.
Roger Orlu
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Messages
7 mars 2014, 17:28, par manola
Bonjour (heure de Paris...). Plusieurs remarques :
- concernant la colonisation : Jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie, les français ont mis en place dans leurs colonies un régime qui mêlait racisme et exploitation économique. Plein de contradictions, ils ont aussi développé un enseignement en français qui prônait "la liberté, l’égalité et la fraternité", ce qui ne pouvait qu’accélérer le désir d’émancipation des peuples colonisés. Dans le même temps, les anglais, persuadés que leur langue, leur culture et leur histoire était hors de portée de la compréhension des populations indigènes d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient (sauf d’une petite élite dirigeante noble), ils ne se sont guère soucié de développer la scolarisation. Ainsi, Français et Anglais étaient également exploiteurs et racistes mais seuls les français croyaient à l’émancipation à terme des peuples par l’instruction (cf le discours de Jules Ferry très critiqué).
- Concernant le communautarisme : Selon Catherine Kintzler (dans son livre "Penser la laïcité"), il ne faut pas confondre les "communautés" (groupes d’échanges et d’entraide) et le "communautarisme" (groupes basés sur le rejet des lois républicaines au nom de "lois internes" sectaires ou de "lois divines" qui leur seraient supérieures). Les communautés représentent des diversités, des singularités nécessaires et qui peuvent aider chaque membre à être plus présent et actif dans la société ; les communautarismes sont caractérisés par des comportements sectaires qui visent à couper leurs membres de la communauté nationale et qui prétendent parler au nom de tous.