Billet philosophique

Biens communs, communion… et communisme

1er février 2013

Nous voudrions revenir dans ce ’billet philo’ sur un article politique paru lundi dernier dans ’Témoignages’ au sujet de l’assemblée générale de la Section de Saint-Pierre du Parti Communiste Réunionnais, tenue trois jours plus tôt à Pierrefonds. En effet, dans cet article — après que nous ayons évoqué le concept des ’biens communs’ dans cette chronique vendredi dernier —, a été cité un autre concept très intéressant mis en avant lors de cette réunion et qui nous aide à donner un sens émancipateur à la politique.

À cette assemblée, présidée par Sylvie Mouniata, cette dirigeante du P.C.R. a tiré des enseignements positifs de la reconstruction de cette organisation dans la Section saint-pierroise comme dans toute l’île. Dans cet esprit, elle a souligné que « les communistes saint-pierrois veulent plus que jamais être en communion avec la population et avec leur parti, face à ceux qui veulent les couper du peuple, les diviser et les trahissent ».

D’habitude, nous soulignons que le communisme c’est la défense des biens communs et qu’il y a un combat fondamental à mener ensemble dans ce sens si l’on veut bâtir une cohésion sociale et donc un développement durable. Là, Sylvie Mouniata parle du communisme comme d’une communion des militant(e)s avec le peuple et entre les militant(e)s dans ce sens, bien sûr sans opposer les deux concepts : bien commun et communion.

Comme "France-Afrique"

Cette culture de la communion par le communisme réunionnais nous paraît d’autant plus intéressante que, depuis plus d’un demi-siècle, ce mouvement politique démocratique est la cible constante de la bourgeoisie conservatrice, qui veut avant tout profiter au maximum du système néo-colonial mis en place après l’abolition du statut de colonie du pays par la loi Vergès-Lépervanche du 19 mars 1946. Cela s’est passé à peu près comme dans les anciennes colonies françaises du continent africain où, après la proclamation de l’indépendance de ces pays dans les années 60, a été mis en place le système qualifié de "France-Afrique", dont profitent des multinationales colonisatrices et leurs complices africains.

À La Réunion, les conservateurs font tout pour tenter de diviser de P.C.R. et pour soutenir celles et ceux qui le trahissent, afin de l’affaiblir et donc l’empêcher de transformer notre société en la libérant de toutes les formes d’injustices et d’oppressions. Il n’y a qu’à voir les médias qui sont financés par la bourgeoisie néo-coloniale et pour qui c’est du pain béni de publier des attaques de soi-disant "communistes" contre les dirigeants du Parti.

Alon batay ansanm

Face à ces attaques, Sylvie Mouniata a raison de soutenir l’idéologie de la communion entre militants communistes, c’est-à-dire leur union sur les idées, les propositions et les valeurs émancipatrices qui ont fait de cette organisation la force politique ayant le plus contribué aux évolutions positives de notre société au cours des dernières décennies. Cela est d’autant plus important que l’idéologie ne concerne pas seulement les idées, c’est-à-dire les projets proclamés et les souhaits annoncés, mais aussi les comportements réels, les actions et autres attitudes concrètes envers les autres.

Il n’y a pas de communion possible entre communistes et entre Réunionnais s’il n’y a pas de loyauté, de sincérité, de non-violence, de convivialité, de solidarité et de respect des règles fondamentales dans les relations personnelles. Cela passe par un dialogue constant afin de trouver un accord en vue de libérer le peuple réunionnais ; sinon, ce n’est que du "bleuf", applaudi par les colonialistes et leurs collaborateurs ; face à eux, alon plus que jamais batay ansanm pou nout pèp rényoné…

Roger Orlu

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