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Billet philosophique : l’actualité de la pensée de Karl Marx
1er juin 2018, par
Voici la 4e partie des exposés présentés le 4 mai dernier à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne sur l’actualité de la pensée de Karl Marx. Après les deux parties de l’exposé d’Élie Hoarau, président du Parti Communiste Réunionnais, puis la première de celui présenté par Brigitte Croisier, voici la suite de la professeure agrégée de philosophie sur l’aspect philosophique de l’œuvre de Karl Marx.
D’abord, sur l’insistance de son père avocat, Karl Marx étudie le droit à l’Université de Berlin (1837) avant de s’orienter vers la philosophie. En 1841, il présente sa thèse de doctorat à l’Université d’Iéna : ‘’Différence de la philosophie naturelle chez Démocrite et Épicure, philosophes grecs matérialistes des Ve et IVe siècles av. JC’’. On retiendra de cette thèse l’attrait précoce de Marx pour la philosophie matérialiste. Le matérialisme estime que la matière est la seule substance réelle. L’opposition idéalisme-matérialisme est essentielle dans la relation critique entre Hegel et Marx.
Il doit renoncer à devenir professeur de philosophie : pas de poste public pour ceux qui critiquent l’État prussien et la religion. En 1842, il devient alors journaliste au Rheinische Zeitung ou Gazette rhénane, jusqu’en 1843, puis le journal est interdit. Cette fonction lui a permis de suivre l’actualité, de l’analyser et de l’intégrer à sa réflexion.
Ces années de jeunesse sont des années de vie nomade, car il subit plusieurs expulsions : exilé, proscrit, apatride, un migrant politique ? En 1843, il se marie avec Jenny von Westphalen, issue d’une famille aristocrate et qui partagera jusqu’au bout sa vie, souvent difficile financièrement. En 1844 : il étudie l’économie politique à Paris où il retrouve Engels, déjà brièvement rencontré en Allemagne.
Friedrich Engels (1820-1895) sera son fidèle ami à tous points de vue (aide financière constante, adoption du fils que Marx a eu hors mariage avec la gouvernante Helena Demuth, dite Lenchen, publication des manuscrits de Marx, parfois inachevés, après la mort de celui-ci). Si Marx consacrait beaucoup de son temps à l’écriture ainsi qu’à l’engagement politique, Engels semblait mener de front activités économiques et travail théorique. Il a publié des livres en commun avec son ami (L’idéologie allemande, 1845 ; Le Manifeste du Parti Communiste, 1848) et d’autres en son nom propre (par exemple, La situation de la classe laborieuse en Angleterre, 1845 ; Socialisme utopique et socialisme scientifique, 1880 ; L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, 1884).
Marx aime Paris ; dans une lettre à Arnold Ruge, il exprimait le plaisir d’être à Paris : « Paris, la vieille école de philosophie et la nouvelle capitale du nouveau monde ». Mais il est expulsé… encore. En 1845 il poursuit des études d’économie à Bruxelles, avant d’être à nouveau expulsé en 1848 et de revenir à Paris, qu’il quitte pour aller à Cologne participer à la Neue Rheinische Zeitung (la Nouvelle Gazette Rhénane), interdite pour incitation à la rébellion.
En 1849, il part à Londres où il retrouve Engels, dont le père possède une manufacture de textile. Il y restera jusqu’à sa mort, au cœur de la révolution… industrielle, du capitalisme en plein essor et au contact de la misère. Mort de tuberculose le 14 mars 1883, Marx est enterré à Londres, au cimetière de Highgate. Il aura vécu 34 ans en Angleterre.
Karl Marx est un boulimique de lectures, ce qui avait pour effet de retarder son propre travail d’écriture. « Tant que tu as encore à lire un livre tenu pour important, tu ne pourras pas te mettre à écrire », lui dit Engels. S’y ajoutent les rencontres au cours de ses déplacements forcés d’une capitale européenne à une autre. Sa pensée s’est donc nourrie de ses rencontres livresques et vivantes, même s’il a constamment soumis ces apports à sa critique vigoureuse.
Le XIXe siècle est fécond en projets de société qui veulent en finir avec inégalités et injustices. Marx a lu, entre autres, Saint Simon (égalité femmes-hommes, primat de l’économie, notion de classes), Louis Blanc (création d’ateliers nationaux), le Suisse Sismondi (notions de mieux et plus-value). Il y a aussi Charles Fourier (1772-1837). Paradoxalement, pour Fourier la religion bien pensée invite à rejeter la morale du devoir. Car si tout ce que Dieu a créé a un sens (providentialisme), les passions ou “attractions” doivent être satisfaites. La société utopiste imaginée sous l’appellation de phalanstère permet à chacun et chacune de mettre en œuvre ses compétences et de satisfaire ses passions dans une harmonie universelle.
Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865). Marx l’a rencontré à Paris comme le met en scène le cinéaste haïtien Raoul Peck dans son film, Le jeune Marx, sorti en septembre 2017. En 1844 à Paris, le couple Karl et Jenny rencontre Engels et fait la connaissance de Proudhon, ainsi que de Mikhaïl Bakounine, d’origine russe. Proudhon a publié en 1840 Qu’est-ce que la propriété ? On connaît la réponse donnée dès la première ligne : la propriété, c’est le vol ! En effet, par leur regroupement et leur force collective, les travailleurs produisent un surplus de valeur que s’approprient les capitalistes. D’où les inégalités.
Mais opposé au socialisme étatique, Proudhon récuse l’appropriation par l’État des moyens de production : la propriété privée est remplacée par la “possession” en coopérative. Selon le “mutuellisme”, les travailleurs associés disposent des terres et des machines. S’y ajoute le fédéralisme s’opposant au centralisme.
La rupture entre Proudhon et Marx s’exprime dans un face-à-face livresque. À la Philosophie de la misère (1846) de Proudhon, Marx répond par la Misère de la philosophie (1847), où Proudhon est présenté comme un mauvais philosophe et un mauvais économiste.
Plus tard, Marx rompt avec Bakounine, anarchiste. Leurs divergences s’expriment vivement au sein de la 1ère internationale (AIT = Association internationale des travailleurs, créée en 1864).
Le commun entre « socialisme utopique et socialisme scientifique », selon un titre de Engels, c’est à la fois la dénonciation de la misère, des inégalités, de l’exploitation des travailleurs et travailleuses et l’espoir d’une société juste.
L’accent est mis sur la critique de la propriété privée, en particulier des moyens de production.
Mais Marx veut analyser toute la complexité des mécanismes économiques à l’œuvre dans le capitalisme et aussi les conditions permettant de passer d’une forme de société à une autre.
(à suivre)
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