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Billet philosophique : l’actualité de la pensée de Karl Marx
22 juin 2018, par
Voici la 7e partie des exposés présentés le 4 mai dernier à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne sur l’actualité de la pensée de Karl Marx. Après les deux parties de l’exposé d’Élie Hoarau, président du Parti Communiste Réunionnais, puis les quatre premières de celui présenté par Brigitte Croisier, voici la conclusion de la professeure agrégée de philosophie sur l’aspect philosophique de l’œuvre de Karl Marx. Et vendredi prochain, nous verrons l’analyse de Ho Hai Quang, Maître de Conférences d’Économie à l’Université, sur l’aspect économique de cette œuvre.
La pensée de Marx, sa production intellectuelle, est vaste et complexe. Une pensée d’abord en lien étroit avec les réflexions et les mouvements historiques du 19e siècle, mais qui a continué à inspirer analyses et actions du 20e siècle. Donc une pensée mondialisée, à la fois d’un point de vue théorique et d’un point de vue pratique. Ces deux aspects ayant été constamment associés par Marx et Engels.
Du coup, elle subit les aléas de l’histoire et, selon les périodes, les événements, les rapports de force internationaux, Marx est quasiment idolâtré, ou, à l’inverse vilipendé.
Il faudrait alors ajouter à l’étude de « Marx par lui-même » les approches multiples et contrastées de ses textes. Un travail sans fin !
Voici quelques références succinctes, une bibliographie minimale, quelques galets sur le chemin de la critique philosophique.
- Hans Jonas (1903-1993), ‘’Le principe Responsabilité’’, 1979. Pour ce philosophe allemand, nous devons prendre conscience des effets dévastateurs de notre puissance technologique. En conséquence, nous devons mettre en œuvre cet impératif catégorique : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’un vie authentiquement humaine sur terre ». Or, il estime que la société communiste de loisir et d’abondance implique le maintien de techniques destructrices. De plus, le marxisme reste une utopie : la société sans classes ne suffira pas à faire de l’homme un être bon.
Preuve, s’il en était besoin, qu’une œuvre est toujours ouverte à de multiples interprétations, le philosophe Pena-Ruiz vient de faire paraître ‘’Karl Marx, penseur de l’écologie’’ (Éditions du Seuil, mai 2018).
- André Gorz (1923-2007), journaliste (sous le pseudo de Michel Bosquet) et philosophe, défendant l’écologie politique. Dans un texte au titre-manifeste, ‘’Adieux au prolétariat’’ (1980), il rompt avec la vision eschatologique du prolétariat. Plus que le renversement d’une classe par une autre, il s’agit de révolutionner la notion même de travail, d’en faire une activité libérée respectant les ressources naturelles et favorisant la convivialité. « La politique du temps (temps de travail) est le meilleur levier pour obtenir en même temps la réduction, écologiquement nécessaire, de la consommation des marchandises et la plus grande autonomie possible pour chacune et chacune dans la conduite de sa propre vie » (‘’Capitalisme, socialisme et écologie’’, Éditions Galilée, 1991). La classe capable de faire bouger la société serait alors celle qui est en marge, constituée par les précaires, les chômeurs ; ceux qui sont expulsés de la production capitaliste seraient susceptibles de créer des espaces autonomes accueillant d’autres formes d’activité et de vie.
L’œuvre d’André Gorz semble faire écho à l’ouvrage du gendre de Karl Marx, Paul Lafargue, ‘’Le droit à la paresse’’ (1880) ou encore, plus près de nous, à Ivan Illich (1926-2002), ainsi qu’à Pierre Rabhi, vivant de la « sobriété heureuse » (mouvement des Colibris).
- Un philosophe ardent à défendre l’Idée communiste : Alain Badiou, qui a travaillé avec Althusser et qui vient de sortir chez Fayard un livre évoquant Mai-68, ‘’On a raison de se révolter’’, selon le mot de Mao Zedong.
Dans un ouvrage (‘’Que faire ? Dialogue sur le communisme, le capitalisme et l’avenir de la démocratie’’, Philosophie Éditions, 2014), Alain Badiou échange avec Marcel Gauchet. Il estime que l’alternance démocratique ne change rien, puisque les politiques qui se succèdent ont en commun le même modèle de société capitaliste. Les démocraties sont en fait du « parlementaro-capitalisme ».
- Il faudrait aussi évoquer Antonio Gramsci (1891-1937), dont on cite souvent la phrase évoquant le clair-obscur nourrissant les monstres, entre un vieux monde se mourant et un nouveau monde qui tarde à naître. Si Marx considérait que le facteur déterminant « en dernière analyse », était « l’infrastructure économique », Gramsci a mis en valeur le rôle des “superstructures”, de la culture.
Comment accueillir cette diversité d’approches ? Comment tracer son chemin ?
Le philosophe Jacques Derrida (1930-2004) ouvre une brèche. Pas marxiste, quand tant de monde se proclamait tel, c’est dans les années où Marx n’était plus à la mode, qu’il a publié en 1993 ‘’Les spectres de Marx’’ (Éditions Galilée). Clin d’œil évident à la célèbre phrase du ‘’Manifeste du Parti Communiste’’ (« Un spectre hante l’Europe, le spectre du communisme »), mais avec un pluriel que chacune ou chacun est libre d’interpréter. Spectres, fantômes, revenants, esprits ? Combien sont-ils passés et/ou revenus ? Nous pourrions parler d’avatars.
Pour Jacques Derrida, qu’on le veuille ou non, nous, et il l’entend au niveau international, même sans forme organisationnelle, nous sommes des héritiers.
Or, « hériter c’est se trouver devant un texte secret à déchiffrer. Hériter, c’est précisément prendre la responsabilité de discriminer à l’intérieur de l’héritage. C’est réaffirmer une mémoire qu’on ouvre à l’avenir. Appel à témoigner et à agir » (‘’Rencontre avec Didier Éribon’’, ‘’Nouvel Observateur’’, 1993)
C’est aussi prendre la mesure de ce qui a changé depuis… 200 ans, en particulier, les nouvelles technologies (les « télé-technologies »), les manières de communiquer, notre configuration de l’espace-temps. Non pas répéter, mais réinventer.
(à suivre)
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