Billet philosophique

C’est quoi être communiste réunionnais ?

5 février 2016, par Roger Orlu

En tant que philosophe réunionnais et citoyen du monde, on ne peut rester indifférent et ne rien dire sur les nouvelles violentes attaques sous formes de calomnies lancées contre « le parti réunionnais de la liberté », officiellement appelé le Parti Communiste Réunionnais (PCR). Et cela est d’autant plus grave que ces attaques visant à détruire cette organisation politique démocratique réunionnaise et sa direction viennent de dirigeants qui trahissent le parti parce qu’il n’a pas satisfait leurs ambitions personnelles.

Paul Vergès

Tout a été fait depuis la fondation du PCR en 1959 pour tenter de l’éliminer. C’est dans la logique du système socio-économique, culturel et politique néo-colonial mis en place par la gouvernance parisienne après le vote de la loi du 19 mars 1946, qui a aboli officiellement le statut de colonie de La Réunion et a proclamé l’application de l’égalité dans ce pays mais n’a pas appliqué ces mesures.

Et comme ce parti s’est battu pour mettre un terme à ce système oppressif et injuste afin de permettre au peuple réunionnais de construire un développement durable de son pays dans le cadre d’un partenariat équitable avec la France, l’Union européenne et les peuples de l’Indianocéanie, il a été constamment réprimé, privé de la liberté d’expression et victime de trahisons. Voir à ce sujet le livre d’Eugène Rousse sur « l’hommage à 7 martyrs réunionnais (1949 – 1978), sept compatriotes tués dans le cadre des violences néo-coloniales » ; voir les victimes de l’ordonnance Debré de 1960 ; voir les tentatives d’assassinat de Paul Vergès en 1957 à la Ravine des Cabris, en 1959 devant la mairie de Saint-Denis, en 1974 à la Grande Ravine, en 1976 à Grand-Baie de
Maurice, etc. et bien d’autres répressions anti-communistes…

« 10 principes des communistes réunionnais »

Malgré toutes les attaques, divisions et trahisons dont il a été victime depuis 57 ans pour tenter de l’abattre, le PCR continue son combat. Voici donc les « 10 principes des communistes réunionnais » rappelés sur les bulletins d’adhésion au parti qui se bat « pour une nouvelle politique à La Réunion » :

« 1. Participer à la construction d’une conscience politique réunionnaise.

2. Être à l’écoute des aspirations profondes de la population réunionnaise.

3. Être au cœur de toutes les luttes pour défendre l’intérêt général des Réunionnais et prioritairement les plus fragiles.

4. Participer activement et toujours davantage au rassemblement des Réunionnais, dans le respect de ses alliés.

5. Être exemplaire dans nos rapports avec le pouvoir et l’argent, être à l’écoute et au service des autres, être humble et responsable, ne rien décider sans concertation avec ses camarades.

6. Refléter dans nos différentes instances la diversité de notre société, entre les femmes et les hommes, les vétérans et les jeunes, les origines sociales et toutes les sensibilités constitutives de l’identité réunionnaise.

7. Militer pour faire de notre île une terre de liberté, de justice et de fraternité, pour faire de notre peuple un peuple responsable, acteur de son développement.

8. Militer contre toutes les séquelles et survivances de la colonisation.

9. S’attacher à réparer tous les effets du crime contre l’humanité découlant de l’esclavage et de l’engagisme, qui ont marqué les deux tiers de notre Histoire.

10. Participer à la construction du développement durable et solidaire de notre pays ».

À noter que « ces principes trouvent leur traduction dans la charte de l’adhérent et dans celle de l’élu communiste réunionnais ». Cela n’a rien à voir avec celles et ceux qui veulent adhérer à ce parti avant tout pour y défendre à tel ou tel moment leurs intérêts personnels ; sinon, ils vont ailleurs…

Roger Orlu

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • C’est bien dommage de ne pas avoir profiter de 1981, 1983, de Députés, Sénateurs, Présidents de Région et de Département, de Maires de 20 communes, pour se débarrasser des séquelles du colonialisme.
    Le pouvoir et l’argent ?


Témoignages - 80e année


+ Lus