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Billet philosophique
19 mars 2010, par
À l’approche du second tour des élections régionales 2010, dont les enjeux sont très importants pour les Réunionnais, nous nous sommes posé la question : est-ce que des philosophes se sont intéressés à ce sujet en France et Outre-mer ? Et si oui, comment ? Quelques réponses à cette problématique nous sont données sur Internet. Nous en avons retenu deux.
La première est cet appel lancé le 11 janvier dernier à l’initiative des associations MINGA, Nature & Progrès et Frères des Hommes, pour faire de l’alimentation un sujet prioritaire dans le cadre des élections régionales. D’après cet appel, « faire de la question alimentaire une priorité en matière de développement, ce n’est pas revenir en arrière, mais bien répondre aux défis auxquels l’humanité est confrontée (crise alimentaire, préservation de la biodiversité, changement climatique). C’est aussi et surtout ouvrir à l’ensemble de nos concitoyens une perspective d’emplois, et d’emplois utiles, que ni l’industrie, ni les services ne peuvent à eux seuls satisfaire. C’est répondre aujourd’hui à une demande sociale émergente de la part de jeunes, de plus en plus nombreux, de plus en plus qualifiés, qui aspirent à s’installer professionnellement dans l’agriculture nourricière. C’est répondre aux difficultés d’approvisionnement de la restauration collective en matière d’alimentation de qualité et de proximité.
Faire de la question alimentaire une priorité, c’est construire avec le Sud une réponse durable pour en finir avec la faim, en fondant la souveraineté alimentaire, du niveau local au niveau international, sur des politiques agraires favorisant la multiplication des lopins vivriers et sur la création de filières de formation et d’installation massive de jeunes dans les métiers de l’agro-écologie et de l’alimentation saine.
Faire de la question alimentaire une priorité, c’est remettre en cause les politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme qui consomment en France l’équivalent de 60.000 hectares par an d’espace agricole, soit la disparition d’un département tous les six ans. C’est utiliser le foncier pour changer de développement et permettre aux citoyens de reconquérir de nouvelles libertés, de nouveaux droits.
Faire de la question alimentaire une priorité, c’est freiner le développement des grandes surfaces et soutenir le commerce de proximité indépendant, le développement des marchés de plein air et celui des infrastructures de transformation et de stockage.
Faire de la question alimentaire une priorité, c’est remettre en cause un développement économique qui s’accommode, depuis plusieurs décennies, d’un niveau de chômage et de précarité salariale élevés, n’épargnant aujourd’hui aucune classe sociale. Et qui, pour préserver des privilèges exorbitants de quelques-uns, conduit nos dirigeants à sauver sans contrepartie un système financier malfaisant et injuste, en chargeant les contribuables, les salariés et les générations futures d’un très lourd fardeau, sans servir l’économie.
« C’est l’affaire de tous »
Faire de la question alimentaire une priorité conduit à :
• permettre aux paysans de vivre de leur travail face aux exigences financières de la grande distribution et de certains secteurs agro-alimentaires.
• mettre un terme à une certaine agriculture qui nous nourrit de plus en plus mal (développement des cancers, baisse de la fertilité) qui épuise et pollue les sols et l’eau et qui détruit la biodiversité agricole et sauvage.
• développer et valoriser la biodiversité agricole et sauvage (plantes et animaux) dans les fermes, favoriser les échanges de savoir-faire et de semences reproductibles entre paysans et jardiniers, diversifier la production et favoriser l’autoproduction alimentaire.
• concevoir des règles d’urbanisme qui freinent l’étalement urbain et qui associent la construction de logements sociaux à l’accès à une parcelle de terre agricole.
• intégrer à l’instruction obligatoire une éducation au jardinage et à la cuisine, afin de nous rendre moins dépendants des produits transformés de l’agro-industrie.
• offrir à ceux qui le souhaitent, et notamment aux jeunes, la possibilité de produire et distribuer une alimentation saine et accessible à tous et d’avoir accès aux ressources (foncier, eau, semences reproductibles, petits équipements, logement…).
Faire de la question alimentaire une priorité, c’est donc l’affaire de tous », conclut cet appel.
Parmi les premiers signataires de ce texte, il y a des personnalités comme : Dominique Méda (agrégée de philosophie), Isabelle Stengers (philosophe, Université Libre de Bruxelles), Michel Onfray (philosophe), Susan George (écrivaine).
« Toute abstention vaudra renoncement à soi »
Sur Internet, concernant "les philosophes et les élections régionales", nous avons également trouvé dans la rubrique "Philosophie politique" un texte de Madeleine de Grandmaison, daté du lundi 21 décembre 2009 et intitulé : « Renoncer à soi, incroyable ! ». Pour cette conseillère régionale martiniquaise, ancienne députée de l’Alliance des Outre-mer au Parlement européen, en Martinique, « l’insatisfaction politique avec le temps s’est doublée d’une dégradation économique et sociale aux multiples facettes ; tous effets et ressentis cumulés ont conduit à l’explosion de février 2009 ».
Voilà pourquoi elle lance un appel à la prise de responsabilité par les Martiniquais :
• « Comment refuser l’idée que des Martiniquais puissent mettre en œuvre un programme de développement de l’agriculture de notre propre inspiration en rapport avec nos besoins ?
• Comment refuser que des Martiniquais puissent mettre en place et le réaliser un programme de logements en adéquation avec nos besoins, tant dans la qualité que dans la quantité ?
• Comment ignorer la nécessité d’une gestion locale de notre littoral, du problème des 50 pas, de la pollution marine, de l’exploitation de nos richesses marines ?
• Comment ne pas vouloir préserver nos terres agricoles sans que soit développée la peur à ce sujet ?
• … et plus généralement, comment refuser de prendre en main notre avenir et la défense de nos intérêts propres ? C’est oublier la parole de Césaire : "… il n’y a qu’une chose que la Martinique n’a pas le droit de faire : c’est de renoncer à elle-même".
• Comment les socio-professionnels ne réalisent-ils pas que c’est une occasion historique de reprendre l’offensive sur le plan du commerce, de la coopération, de la création sur des bases solides d’un vrai marché intra-régional conforme à la politique de grand voisinage préconisée par l’Union Européenne ?
• Martiniquais, ouvrons les yeux, saisissons-nous de la gestion de nos intérêts, de la mise en œuvre de notre développement porté par :
- l’ouverture de grands chantiers ;
- l’organisation de nos filières de production (agriculture, pêche, élevage, agro-alimentaire…) ;
- l’ouverture de la concurrence en matière de fret participant ainsi à la réduction du coût de la vie ;
- l’incitation à l’investissement local et ainsi développer la cohésion de notre peuple, favoriser l’installation de la paix sociale.
C’est le peuple et lui seul qui, en tout état de cause, choisira son président d’assemblée ! Nous avons à prendre en main notre avenir. Ne nous y trompons pas, toute abstention au moment du choix vaudra renoncement à soi pour aujourd’hui et pour nos enfants demain ».
Voilà deux illustrations que la politique peut intéresser la réflexion philosophique, même si ce sont deux pratiques différentes. Ensuite, il s’agit de voir quel contenu de classe et quelles perspectives historiques on donne à cet intérêt. Nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir.
Roger Orlu
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