
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Billet philosophique
15 mai 2009, par
Nous tenons à saluer la parution la semaine dernière de l’ouvrage collectif "KAF. Étude Pluridisciplinaire", publié par un groupe d’une quinzaine de chercheurs sous la coordination du sociologue réunionnais Laurent Médéa, président du Cercle Philosophique Réunionnais. (1) En effet, la démarche de ce livre sur la place des Kaf dans notre société va dans le même sens que ce combat essentiel évoqué ici même dans plusieurs "billets philo" : la lutte contre toutes les formes de racisme à La Réunion et dans le monde.
Et cet ouvrage collectif est une contribution très utile à cette lutte.
Comme nous l’avons déjà dit, rien n’est plus important ni plus urgent pour tous les Réunionnais que de combattre les inégalités et les discriminations dont souffrent les descendants d’esclaves et d’engagés dans notre pays. Et le week-end dernier, au 6ème congrès du Parti Communiste Réunionnais, Élie Hoarau comme Paul Vergès ont souligné qu’il est indispensable de continuer ce combat mené depuis plus de 50 ans par les communistes et par d’autres démocrates à La Réunion.
Alors, allons poursuivre la réflexion sur les moyens d’intensifier cette lutte.
« L’héritage de l’esclavage et de l’engagisme »
Comme l’explique Laurent Médéa dans la présentation de son livre, il faut d’abord être pleinement conscient que « soixante-trois ans après la Départementalisation, l’île de La Réunion demeure hantée par son passé colonial et esclavagiste, (…) le Kaf est avant tout Noir et montre des difficultés à assumer son histoire ».
Il rappelle aussi que nous avons besoin d’« une meilleure connaissance de la construction identitaire réunionnaise à travers l’héritage de l’esclavage et de l’engagisme ». D’où la nécessité d’amplifier tout le travail autour de la mémoire historique, de la connaissance de notre histoire, de l’égalité de nos cultures ancestrales.
C’est tout le travail qu’a commencé à faire la Région avec la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, que certains racistes et néo-colonialistes se font un plaisir de dénoncer.
Les causes profondes du racisme anti-Kaf
Mais il faut aller encore plus loin pour s’interroger sur les causes profondes du racisme anti-Kaf et sur les discriminations dont sont victimes ces Réunionnais. Car si l’on analyse la situation sociale dans notre île, on se rend compte que d’autres Réunionnais sont également frappés par des inégalités et par le mépris raciste.
On sait aussi que globalement le peuple réunionnais subit des traitements discriminatoires et racistes très graves sur le plan des droits sociaux, du respect de leur identité culturelle et de leur droit de gérer leurs affaires de façon libre et démocratique.
Dans un entretien accordé à un confrère de France, l’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau confirme cette analyse à partir de l’évolution de la situation aux Antilles : « Dans les années 40, on a eu le processus de départementalisation mais l’esprit et les structures coloniaux sont demeurés en place. Jusqu’à aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une alliance objective entre les tenants du pouvoir économique, en grande partie et de manière déterminante les békés, et le pouvoir administratif de la France, les préfets, les hauts fonctionnaires et même les ministres. Pourquoi y a-t-il cette alliance objective ? Simplement parce que, dans un cadre archaïque aux relents coloniaux très marqués, on a la même prééminence de l’économique sur le politique ».
« Le problème derrière la question béké »
Patrick Chamoiseau explique où est la question de fond : « Le problème derrière la question béké, c’est que ce sont des capitalistes. Ils sont dans une logique de profit et d’exploitation, de dénationalisation, de transnationalisation. Ceux qui ont l’impression que derrière la vie chère il n’y a que des békés profiteurs se trompent. Il y a un discours, un système, une violence économique, un système capitaliste dont il faut se débarrasser, en tout cas qu’il faut questionner et problématiser. La question raciale et raciste béké nous cache le vrai problème, qui est de s’affronter à ce système capitaliste. (…)
Beaucoup de Guadeloupéens et Martiniquais se retrouvent sous le seuil de pauvreté. (…) En Martinique et en Guadeloupe, il y a le mal-être qui provient du fait qu’il y a un désir de faire peuple, de responsabilité, de prise sur son destin. (…) On peut aménager, moraliser les principes d’import-export, mais si on ne pose par véritablement la question du capitalisme, on ne va pas avancer », conclut Patrick Chamoiseau. (2)
Du Kaf au capitalisme, voilà donc quelques éléments pour continuer à réfléchir sur les voies et moyens de lutter contre le racisme. Nous poursuivrons ces réflexions vendredi prochain.
Roger Orlu
* Envoyez vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble… ! [email protected]
(1) Pour tous renseignements, appeler au 0692 22 36 80 - [email protected]
(2) Voir "l’Humanité-Dimanche" du 23 avril 2009.
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Des associations de défense de l’environnement et des citoyens sinistrés ont annoncé avoir déposé un recours pour obliger le gouvernement à (…)
En 2021, 595kg de déchets par personne sont collectés à La Réunion, soit davantage que dans l’Hexagone (548 kg/pers.). La Réunion se situe au 29e (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au (…)
Le Syndicat des énergies renouvelables a appelé les députés à rejeter la proposition de loi sur la programmation énergétique.
Au séminaire du 17 mai 2025, consacré au centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR avait organisé 3 débats : ne soyons pas esclave de (…)
Face à l’urgence climatique et sociale, seize associations citoyennes et environnementales de La Réunion unissent leurs voix pour interpeller les (…)
Tou-lé-zan, dann moi zanvié-févrié, Tikok i sa rod gèp ek son bann kamarad. Zot i tras dann piton, la savann, la ravine… partou, é, souvandéfoi, i (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)
Messages
20 mai 2009, 13:51, par Le Pacifique
- Pourquoi " KAF ", ce titre est péjoratif pour un livre et provocateur pour le lecteur. - En effet, on se demande pourquoi on continu à parler d’esclave et pourquoi pas de serf, alors que ces 2 plaies ont disparues depuis longtemps.
- Arrêtons de faire l’apologie de l’esclave, c’était des travailleurs avec ou sans les Békés
- Bien sûr, leur condition de vie était misérable, mais si l’on cherche des responsables - ne nous voilons pas la face - il y en a dans les 2 camps.
- Aujourd’hui, la situation des descendants de ces travailleurs ont évoluée, on les trouve dans toute les classes de la hiérarchie sociale - alors - tout n’est pas négatif.
- Amis Réunionnais, n’écoutons ces oiseaux de malheur qui nous gâchent la vie, regardons l’avenir, il faut extirper tout ce qui fâche, tout ce qui divise, tout ce qui sépare si l’on veut vivre en paix sur cette petite île en bonne intelligence avec son environnement.
- De grâce, ne réveillons pas le passé, ne divisons pas les Réunionnais. MERCI.