Billet philosophique

Femmes et hommes uni(e)s dans des combats communs

13 mars 2015, par Roger Orlu

De nombreuses actions militantes ont été organisées cette année à La Réunion pour le 8 mars, Journée Internationale des Droits de la Femme, et il y a beaucoup d’enseignements à en tirer. Allons en retenir quelques-uns, à partir de trois de ces actions, afin de réfléchir à cette question : quelle société voulons-nous construire ensemble ?

Marylène Berne lors de la présentation de son ouvrage au CEVIF.

Le mercredi 4 mars, un goûter-philo a été animé par le Cercle Philosophique Réunionnais à la Médiathèque Benoîte Boulard du Port sur le thème : ‘’Les droits des femmes sont-ils vraiment respectés à La Réunion ?’’. Les participant(e)s à cette rencontre ont fait un inventaire abondant de ces non-respects des droits et de la dignité des Réunionnaises en termes d’emploi, de logement, de moyens de vivre décemment et dans la paix.

Les combats menés par les Réunionnaises depuis 352 ans contre les nombreuses inégalités et violences dont elles sont victimes ont aussi été évoqués, de même que les luttes qui se poursuivent à ce sujet au niveau planétaire, comme la Marche Mondiale des Femmes « pour construire ensemble des alternatives ». D’où cette citation de la militante réunionnaise Laurita Alendroit-Payet, responsable de l’association Ankraké : « Nous devons crier ensemble – aou, amoin, anou, ansanm –, soyons tous féministes pour la liberté et le respect de nos droits ; osons prendre nos responsabilités ensemble ».

« Une société machiste et inégalitaire »

Deux jours après, le Café Citoyen l’Arcadie de La Réunion (avec Céline Chabut) et le Collectif pour l’Élimination des Violences Intra Familiales (CÉVIF, avec Thérèse Baillif) ont organisé une présentation du livre ‘’L’encre de la mémoire : femmes de La Réunion, mes sœurs’’, que vient de publier Marylène Berne. Un ouvrage qui rappelle de nombreuses luttes menées par les Réunionnaises au cours des dernières décennies pour le respect de leurs droits et de leur dignité.

Comme l’ont souligné les organisatrices de la rencontre, l’auteure de ce livre et le public présent dans la salle du CÉVIF, ces combats partagés sont à poursuivre, car nous vivons dans « une société machiste et inégalitaire ». Et le système éducatif, depuis la maternelle jusqu’à l’université, devrait contribuer à combattre l’idéologie dominante de cette société.

Non à l’hypocrisie

Plusieurs de ces idées ont aussi été exprimées lors d’une conférence organisée par la Section PCR de Saint-Paul à Savanna le dimanche 8 mars sur ‘’l’engagement des femmes en politique’’, où sont intervenues plusieurs militantes comme Simone Yée-Chong-Tchi-Kan, Claudia Laup, Wendy Galais, Christelle Urbatro. Elles ont notamment dénoncé « l’hypocrisie de certaines femmes au pouvoir, qui perpétuent une société injuste » et plaidé en faveur d’un « engagement solidaire, entre hommes et femmes, entre toutes les générations, de toutes origines, pour transformer cette société ».
Deux secrétaires généraux du PCR – Yvan Dejean et Ary Yée-Chong-Tchi-Kan – étaient aussi présents et ils ont exprimé leur soutien à ces idées afin que « se regroupent toutes les forces disparates de notre peuple pour le libérer ». Pour que les femmes et les hommes soient davantage uni(e)s dans des combats communs, « allons donc voir ensemble comment, face à l’assimilation, nous pouvons nous mettre d’accord sur un projet réunionnais mis en œuvre par les Réunionnais ».


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