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Billet philosophique : l’actualité de la pensée de Karl Marx
27 juillet 2018, par
Voici la 12e partie des exposés présentés le 4 mai dernier à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne sur l’actualité de la pensée de Karl Marx à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Après les deux parties de l’exposé d’Élie Hoarau, président du Parti Communiste Réunionnais, puis les cinq parties de celui présenté par la philosophe Brigitte Croisier, voici la 5e partie de celui de l’économiste Ho Hai Quang sur l’aspect économique de l’œuvre de Karl Marx.
On le sait : selon Karl Marx, la « base économique » joue un rôle primordial dans le fonctionnement et l’évolution des sociétés humaines. Mais quels sont les éléments constitutifs d’une « base économique" ? Et comment l’analyser ?
Dans les sociétés dont le système productif est fondé sur la division sociale du travail (c’est-à-dire l’existence de producteurs spécialisés dans la fabrication de différentes marchandises), la base économique se compose de la production qui crée les marchandises adaptées aux besoins ; de la distribution qui fixe la proportion dans laquelle ceux qui participent à la production se répartissent les produits ; de l’échange grâce auquel les individus se procurent l’éventail des produits destinés à être consommés ; de la consommation qui leur permet de satisfaire leurs besoins.
Ces éléments s’enchaînent pour former un cycle qui, en se répétant continuellement, permet à la société d’exister dans la durée. Ils s’influencent mutuellement : une extension de la sphère des échanges (par exemple : création du Marché Commun, mondialisation des échanges) entraîne un accroissement du volume de la production. Une augmentation de la consommation induit une élévation de la production. Une transformation de la répartition des revenus modifie l’éventail des produits offerts sur le marché.
Bien qu’ils soient interdépendants, ces différents éléments de la base économique ne sont pas à mettre sur un même plan. Pour Marx, la production constitue l’élément fondamental car c’est à partir d’elle que recommence sans cesse le cycle économique :
« une production déterminée détermine donc une consommation, une distribution, un échange déterminés » (Contribution à la critique de l’économie politique ; Éditions Sociales ; 1969 ; p. 164).
Mais l’économie politique universitaire voit les choses différemment. En effet, les manuels destinés au premier cycle, s’ouvrent sur la théorie du consommateur. Celle-ci expose comment un consommateur, parfaitement rationnel et non influencé par les autres, doit dépenser son revenu pour satisfaire ses besoins en obtenant le maximum de satisfaction. C’est la demande du consommateur-roi qui oriente la production et constitue donc le point de départ du cycle économique.
Marx montre qu’il n’en est rien : les producteurs produisent des objets présentant certaines caractéristiques précises (forme, couleur…). Par là, ils produisent en même temps non seulement la manière de les consommer mais aussi le désir, l’habitude de les consommer.
« La faim est la faim, mais la faim qui se satisfait avec de la viande cuite, mangée avec fourchette et couteau, est une autre faim que celle qui avale de la chair crue en se servant des mains, des ongles et des dents… La production produit l’objet de la consommation, le mode de consommation, l’instinct de consommation » (Contribution à la critique de l’économie politique ; p. 157). Pour Marx, c’est donc par la production qu’il faut commencer l’étude de la base économique.
Les manuels d’économie expliquent que pour produire, l’entreprise utilise deux « facteurs de production » : le travail et le capital. Le problème qu’il s’agit de résoudre est de trouver la combinaison optimale. Tout dépend des prix : si le prix du travail (salaire) baisse, il est avantageux de remplacer le capital par le travail ; s’il augmente, mieux vaut utiliser davantage de machines. Un calcul permettra de savoir exactement, toutes choses étant égales par ailleurs, combien d’unités de travail et de capital une entreprise donnée doit utiliser pour produire une quantité donnée de marchandises. Ici, on a affaire à une analyse de type technico-économique. Elle s’impose absolument car il est indispensable, pour une entreprise ou pour un pays tout entier, de minimiser les coûts de fabrication et de ne pas gaspiller des ressources. Telle est l’approche de la production enseignée à l’université.
Mais cette approche n’est d’aucune utilité si l’on veut comprendre les luttes sociales, les révolutions. Pour y voir clair, il est indispensable d’analyser la production sous l’angle de son organisation sociale. Un exemple permettra de fixer les idées : pour produire une baguette de pain, il faut de la farine, du travail, de l’énergie… il est certes nécessaire de calculer combien il faut employer chacun de ces ingrédients. Mais un tel calcul ne permettra en aucune manière de comprendre les antagonismes sociaux. Ceux-ci ne peuvent apparaître que si l’on examine dans quelles conditions sociales cette baguette de pain a été produite. Concrètement, la question est de savoir si elle résulte du travail d’un esclave, d’un serf ou d’un ouvrier salarié, de connaître les relations qui sont nouées entre ces travailleurs et leurs maîtres, seigneurs, ou capitalistes. Les divergences d’intérêt entre ces classes sociales n’apparaîtront que si l’on répond à ces questions ; elles permettront alors d’expliquer les luttes sociales, les révolutions. C’est sous cet angle que Marx analyse la production et voit le déroulement de l’histoire de l’humanité comme une succession de « modes de productions » : « À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d’époques progressives de la formation sociale économique ». (Préface de la Contribution à la critique de l’économie politique ; p. 5).
Mais qu’est-ce qu’un « mode de production" ? Et qu’est-ce qu’une « formation sociale économique" ?
(à suivre)
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