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Billet philosophique : l’actualité de la pensée de Karl Marx
20 juillet 2018, par
Voici la 11e partie des exposés présentés le 4 mai dernier à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne sur l’actualité de la pensée de Karl Marx à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Après les deux parties de l’exposé d’Élie Hoarau, président du Parti Communiste Réunionnais, puis les cinq parties de celui présenté par la philosophe Brigitte Croisier, voici la 4e partie de celui de l’économiste Ho Hai Quang sur l’aspect économique de l’œuvre de Karl Marx.
Pour Marx, critiquer l’économie politique c’est à la fois pulvériser les thèses des économistes “vulgaires”, et prendre dans celles des économistes “classiques” (ceux qui cherchent « à pénétrer l’ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise ») les éléments rationnels pour construire ses propres théories. J’ai choisi de montrer ce second aspect de la critique de Marx à l’aide d’un exemple puisé dans l’œuvre de François Quesnay (1694-1774), grand économiste français, trop peu connu du public.
François Quesnay était « Médecin ordinaire du Roy » Louis XV mais aussi grand propriétaire foncier. La gestion de son domaine l’a conduit à réfléchir sur les questions économiques. Son principal ouvrage est le « Tableau Économique » (1758).
Pour Quesnay, seule la Nature — et en particulier la terre — a la capacité de produire plus qu’elle ne reçoit : quand on plante un grain de blé, on obtient un épi qui contient un grand nombre de grains. Partant de ce constat empirique, Quesnay construit une nouvelle théorie économique, la Physiocratie, selon laquelle
• la terre (la Nature) est l’unique source de la richesse, celle-ci étant conçue comme un ensemble de biens matériels ;
• le « produit net », défini comme la différence entre ce qu’un fermier engage dans la production (salaires + coût des matières premières) et le produit qu’il en tire, est un « don de la Nature » (d’où le terme de Physiocratie = gouvernement de la nature) ;
• l’industrie est une activité “stérile” car elle ne fait que transformer des matières déjà existantes sans en augmenter les quantités physiques.
Quesnay distingue alors trois classes principales : les propriétaires fonciers qui détiennent la terre, les fermiers qui la cultivent et doivent verser une rente aux propriétaires, la classe stérile (industriels et artisans).
Au-delà des erreurs, cette théorie apporte deux progrès notables. D’une part, Quesnay invente le concept de « produit net », dont Marx se servira pour construire celui de « plus-value » qui est la valeur du produit net (cf. « Le Capital » Livre 1 ; tome 3 ; p. 22 et p. 226). D’autre part, contrairement aux mercantilistes qui affirmaient que le profit était créé dans la circulation des marchandises, Quesnay situe son origine dans la PRODUCTION. Il s’agit d’une avancée fondamentale, et Marx montrera que c’est bien à ce niveau que naît la plus-value.
Dans son « Tableau Économique », Quesnay tente aussi de résoudre une question complexe : comment le « produit net » circule entre les classes sociales, et comment les bases de la production sont reconstituées et permettent d’amorcer un nouveau cycle économique.
Médecin de profession, Quesnay compare la circulation du « produit net » dans le corps social à celle du sang dans le corps humain. Il bâtit alors un graphique où figurent les trois classes sociales, et représente la circulation du « produit net » (converti en monnaie) entre elles par un réseau de flèches. Le « Tableau Économique » est l’ancêtre de l’actuelle Comptabilité Nationale.
Le graphique de Quesnay correspond à ce qu’on appelle aujourd’hui un « modèle économique », c’est-à-dire une représentation très simplifiée de l’économie, mais qui permet d’en comprendre le fonctionnement. Pour faire image, une carte routière est, en quelque sorte, un “modèle” : de la réalité, elle ne retient que les éléments (routes et villes) qui permettent de guider les voyageurs d’un point à un autre sans erreur.
D’un grand intérêt, la théorie de Quesnay comporte cependant une limite majeure : certes, elle explique comment le système économique est reconstitué année après année ; mais cette reconstitution se répète toujours à la même échelle : Quesnay n’arrive pas à expliquer la croissance économique d’un pays, c’est-à-dire l’augmentation progressive du produit national.
C’est ce problème que Marx résout dans le livre II du ‘’Capital’’ (tomes 4 et 5). La lecture de sa correspondance montre qu’il tente dans un premier temps d’améliorer la représentation graphique de Quesnay. S’apercevant que cette voie aboutit à une impasse, il construit alors les fameux « schémas de la reproduction du capital », qui correspondent à ce qu’on appelle aujourd’hui un « modèle mathématique ».
Dans ces schémas, le système productif d’une économie capitaliste est subdivisé en deux grandes sections : l’une produit des biens de consommation, et l’autre des moyens de production (machines…). Il montre ensuite comment les échanges se font entre ces deux sections et quelles conditions doivent être respectées pour que la reproduction élargie du capital social (c’est-à-dire la croissance économique d’un pays capitaliste) puisse s’effectuer sans crise. Il apparaît alors qu’à cause de la structure même du capitalisme (propriété privée des moyens de production, économie de marché, etc.), ces conditions ne peuvent pas être réunies. C’est pourquoi des crises économiques à répétition y sont inévitables.
(à suivre)
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