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Billet philosophique : l’actualité de la pensée de Karl Marx
10 août 2018, par
Voici la 14e partie des exposés présentés le 4 mai dernier à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne sur l’actualité de la pensée de Karl Marx à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Après les deux parties de l’exposé d’Élie Hoarau, président du Parti Communiste Réunionnais, puis les cinq parties de celui présenté par la philosophe Brigitte Croisier, voici la 7e partie de celui de l’économiste Ho Hai Quang sur l’aspect économique de l’œuvre de Karl Marx.
Dans une économie où la production est fondée sur la division sociale du travail, les activités sont réparties d’après les métiers des producteurs. Chacun est spécialisé dans la fabrication d’un produit ou d’une catégorie de produits. Cette répartition particulière des activités a été adoptée par les sociétés évoluées car elle permet de réaliser des gains de productivité. En même temps, les producteurs deviennent interdépendants et l’échange des produits les transforme en marchandises. Mais qu’est-ce qu’une marchandise ?
Tout produit n’est pas une marchandise au sens de la théorie économique. Quand un menuisier fabrique une table pour son usage personnel celle-ci n’est pas une marchandise mais simplement un objet utile. En revanche, est une marchandise la même table qu’il met en vente sur le marché : une marchandise est un produit fabriqué pour être vendu ; et pour pouvoir l’être, il doit présenter une utilité quelconque pour un grand nombre de personnes.
Cependant, tout objet produit pour être vendu et ayant une utilité n’est pas forcément une marchandise. Par exemple une œuvre d’art, un tableau de maître, qui sont des marchandises au sens ordinaire du terme, n’intéressent pas la théorie économique : celle-ci n’étudie que les produits faisant l’objet d’une fabrication régulière et dont les différents exemplaires sont identiques. Ainsi, la Joconde n’est pas une marchandise au sens de la théorie économique parce qu’il s’agit d’œuvre unique. En revanche, les cartes postales représentant la Joconde sont des marchandises.
Produit utile et destiné à la vente, la marchandise possède une valeur. Comment celle-ci est-elle fixée ?
Examinons l’échange des marchandises sous sa forme la plus simple : le troc. Soit l’échange du pain contre du vin.
a kilo pain = b litres de vin
C’est la valeur de a kilo de pain qui est égale à la valeur b litres de vin. La valeur, ce n’est donc ni le pain, ni le vin, mais “quelque chose” que ces deux marchandises possèdent, qui les rend identiques, et que le boulanger et le vigneron échangent en même temps qu’ils troquent leur produit. Généralisons le troc on a alors sur le marché :
a kilo pain = b litres vin =…………= x tables = y blé =……
Il s’ensuit que la valeur est “quelque chose” que TOUTES les marchandises possèdent mais qui n’est aucune d’elle. Ce “quelque chose” de commun à toutes les marchandises n’est pas une propriété physique, chimique, naturelle… puisque ce sont ces propriétés qui forment le corps des marchandises. Enfin, comme l’indique le signe d’égalité, ce “quelque chose” est mesurable.
Ce “quelque chose” ne peut pas non plus être l’utilité car elle varie selon les marchandises. De plus, étant subjective, elle n’est pas mesurable. L’utilité est le motif de l’échange des marchandises mais ne détermine pas leur valeur. Certains économistes ont d’ailleurs fait remarquer depuis très longtemps que le diamant, qui n’est pratiquement d’aucune utilité, a une très grande valeur contrairement à l’eau qui est pourtant indispensable.
Le “quelque chose” que toutes les marchandises possèdent, et qui n’est ni leur utilité, ni aucune de leurs propriétés naturelles, ne peut-être que le travail ; et il est possible de le mesurer en heures, semaines… Par exemple, pour déterminer la valeur d’une table, il faut additionner les différentes quantités de travail dépensées pour obtenir le bois, le travailler, l’usure des outils et des machines, etc. Et comme les techniques de production changent au fil du temps et influent sur la productivité du travail, les quantités de travail incorporées dans les marchandises varient. Marx établit donc la loi de la valeur :
“les valeurs des marchandises sont directement proportionnelles au temps de travail employé à leur production et inversement proportionnelles à la force productive du travail employé” (Salaire, prix et profit ; chapitre 6).
En définitive, c’est parce que la production est fondée sur la division sociale du travail qu’un marché se forme. Les produits qui s’y échangent prennent alors la forme sociale de marchandises, et le travail dépensé pour les produire prend la forme sociale de la valeur. L’échange des marchandises est simultanément un échange de travail entre les producteurs.
Comme toutes les lois économiques, la loi de la valeur a un caractère historique : elle ne régit l’échange des produits que dans les économies où la production repose sur la division sociale du travail. Dans une économie où la répartition du travail est fondée sur l’âge et le sexe (les hommes chassent, les femmes et les enfants cueillent les fruits, ramassent le bois…) il n’existe pas de loi de la valeur.
Comme toutes les lois économiques, la loi de la valeur est une loi tendancielle : elle ne décrit pas les phénomènes économiques tels qu’ils se déroulent réellement, mais comment ils se dérouleraient en l’absence de perturbations.
C’est la méconnaissance de ce double caractère des lois économiques qui conduit à l’incompréhension des théories que Marx développe dans “le Capital”. L’examen de la fameuse “loi de l’offre et de la demande” va éclairer ce point. Pour cela, reprenons la théorie de la marchandise.
L’échange des marchandises par troc généralisé présente très rapidement des limites. Si par exemple un menuisier veut échanger un tabouret contre une paire de chaussures, il lui faut trouver un cordonnier désireux d’acquérir un tabouret. Mais si celui-ci veut un chapeau, le menuisier devra d’abord trouver un chapelier qui a besoin d’un tabouret, etc. Dans le troc généralisé, il est donc extrêmement difficile d’obtenir la marchandise vraiment désirée.
Tout deviendra très simple si une marchandise est acceptée par tous comme étant la représentation de la valeur. Chaque producteur pourra alors l’acquérir en vendant sa marchandise ; il pourra ensuite acheter n’importe quelle autre marchandise en la cédant. Cette marchandise particulière, fonctionnant comme “équivalent général”, est la monnaie.
Très rapidement, les métaux, et particulièrement les métaux précieux, se sont imposés comme monnaie grâce à leurs propriétés : ils condensent beaucoup de valeur sous un petit volume, ce qui facilite leur transport ; ils sont relativement inaltérables : on peut donc les conserver comme réserve de valeur (épargne) ; il est possible de les fondre, de les segmenter en parties rigoureusement identiques ; il est possible de les marquer pour les différencier, etc. Dès lors, les valeurs des marchandises seront exprimées en monnaie : c’est leur prix. Autrement dit, le prix n’est pas la valeur, mais la forme monétaire de la valeur d’une marchandise.
Il s’ensuit que le prix d’une marchandise n’est pas déterminé par l’offre et la demande, mais par la quantité de travail socialement nécessaire pour la produire. Mais alors, que devient la loi de l’offre et de la demande dont on dit qu’elle détermine les prix des marchandises ?
Cette loi existe en effet. Mais remarquons que, contrairement à la loi de la valeur, qui a été entièrement établie par déductions logiques, la loi de l’offre et de la demande est une loi purement empirique : elle résulte d’une simple observation des faits immédiats. Et quel est à présent son pouvoir explicatif ?
Cette loi ne détermine pas la valeur des marchandises mais les ÉCARTS autour de leur valeur. Quand l’offre d’une marchandise est supérieure à sa demande, le prix se fixe en dessous de la valeur. Quand la demande est supérieure à l’offre, le prix se fixe au-dessus de la valeur. Quand l’offre et la demande d’une marchandise sont égales, son prix se confond avec sa valeur. Les variations incessantes de l’offre et de la demande perturbent le fonctionnement de la loi de la valeur. Mais elles ne l’annulent pas : celle-ci s’impose en moyenne.
C’est dans le premier chapitre du “Capital” que Marx démontre la loi de la valeur. Elle forme le socle sur lequel il bâtira toute sa théorie du fonctionnement et de l’évolution du capitalisme. En même temps, il montrera aussi pourquoi cette loi s’y applique, mais de façon déformée du fait, non seulement des variations de l’offre et de la demande, mais également de la concurrence des capitaux. Il n’entre pas dans le cadre de cet article d’exposer ce point. La démonstration se trouve dans le livre 3 du “Capital” (tome 6 ; chapitre 9 ; p. 171-213 ; Éditions Sociales ; 1969).
(à suivre)
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