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Billet philosophique : l’actualité de la pensée de Karl Marx
7 septembre 2018, par
Voici la 18e partie des exposés présentés le 4 mai dernier à la médiathèque Aimé Césaire de Sainte-Suzanne sur l’actualité de la pensée de Karl Marx à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Après les deux parties de l’exposé d’Élie Hoarau, président du Parti Communiste Réunionnais, puis les cinq parties de celui présenté par la philosophe Brigitte Croisier, voici la 11e partie de celui de l’économiste Ho Hai Quang sur l’aspect économique de l’œuvre de Karl Marx.
La valeur d’une marchandise est déterminée par la quantité de travail socialement nécessaire à sa production. Telle est la loi qui règle l’échange des marchandises dans les économies fondées sur la division sociale du travail. Cette loi s’applique telle quelle dans les économies marchandes simples. Dans la production marchande capitaliste, elle continue à s’appliquer, mais de façon “déformée” parce que les marchandises sont des produits du capital et que les entreprises sont en concurrence les unes avec les autres. Un exemple numérique permettra de fixer les idées.
Soit 3 branches A, B, et C produisant des marchandises différentes. Pour faciliter les calculs, posons les hypothèses simplificatrices suivantes :
- Les capitaux engagés (C + V) s’élèvent respectivement à 200, 300 et 400.
- Les compositions organiques des capitaux (C / V) sont inégales car les branches ne produisent pas les mêmes marchandises.
- Le cycle de production est d’un an et le capital constant est intégralement consommé à l’issue de cette période.
- Le taux de plus-value (Pl /V) est de 100 % : les plus-values (Pl) sont donc égales aux capitaux variables (V).
Si les marchandises sont vendues à leur valeur, les entreprises des branches A, B et C réalisent respectivement des taux de profit de 50 %, 33 %, et 25 % ainsi qu’il apparaît dans le tableau ci-après.
Il est impossible qu’une telle situation puisse perdurer.
Le but de la production capitaliste étant le profit et le taux de profit étant la “boussole” qui oriente les mouvements de capitaux, ceux-ci vont migrer vers les branches qui donnent le taux de profit le plus élevé. Dès lors :
des capitaux vont se précipiter vers la branche A parce que le taux de profit y est le plus élevé ; mais leur afflux va entraîner une augmentation de l’offre, ce qui provoquera une baisse graduelle des prix et par conséquent du taux de profit.
inversement des capitaux vont abandonner la branche C où le taux de profit est le plus faible ; cette désertion va provoquer une baisse de l’offre et entraîner une augmentation des prix, donc un relèvement progressif du taux de profit.
En somme, du fait des flux et reflux de capitaux, les marchandises ne sont plus vendues à leur valeur mais à des prix qui, selon le cas, se fixeront au-dessus ou en dessous.
Mais au bout d’un certain temps, les migrations de capitaux vont finir par s’arrêter et des prix d’équilibre vont s’établir. Ce moment n’interviendra que quand le taux de profit sera le même dans toutes les branches. Ce taux est le “taux de profit général” ; il s’établit à la suite d’une redistribution générale des capitaux entre les branches, mécanisme que Marx appelle la “péréquation des taux de profit”. Il écrit : “Le taux de profit général est constitué par péréquation des taux de profit entre les branches de production particulières” (Livre 3, tome 6, p. 249).
À quel niveau ce taux de profit général se fixera-t-il ? Il est facile de le déterminer.
La masse totale des profits que les entreprises ont à se répartir correspond à la somme des plus-values, soit
Total des profits = total des plus-values = 100 + 100 + 100 = 300
Cette masse de plus-value provient de la mise en valeur de tous les capitaux engagés dans la production, soit
Total des capitaux = (100 + 100) + (200 + 100) + (300 + 100) = 900
Le taux de profit général correspond au taux de profit moyen. Les prix qui permettent de stabiliser les capitaux sont donc ceux qui assurent l’écoulement des marchandises en rapportant 33, 3 % de profit. En vendant leurs marchandises à ces prix, les entreprises récupéreront les dépenses qu’elles ont engagées pour produire, c’est-à-dire leurs coûts de production, et gagneront un profit proportionnel aux capitaux qu’elles ont avancés, soit le profit moyen. Marx appelle “prix de production” ces prix d’équilibre.
En appliquant le taux de profit de 33,3 % pour calculer les prix de production, on obtient le tableau suivant.
Ce tableau montre que du fait qu’un taux de profit moyen s’est établi.
Chaque capital ne s’approprie pas la plus-value qu’il a produite, mais un profit proportionnel à sa grandeur parce qu’il se produit des transferts de plus-value d’une branche à l’autre ; mais globalement, la somme des profits est égale à la somme des plus-values. Cela signifie que les salariés ne sont pas exploités par les capitalistes qui les emploient, mais par l’ensemble des capitalistes qui se répartissent la plus-value en proportion du capital qu’ils ont investi. C’est une exploitation de classe à classe.
La somme des valeurs est égale à la somme des prix de production : cela signifie que la loi de la valeur n’est pas respectée au niveau de chaque marchandise, mais qu’elle l’est à l’échelle de l’économie toute entière. Les prix de production, sont des “déformations” des valeurs. Ils correspondent aux prix des marchandises au moment où celles-ci sortent de la production. D’où leur non de “prix de production”.
Mais il peut arriver que des phénomènes climatiques (sécheresse, cyclones…), des changements dans les modes vestimentaires ou autres… interviennent pour que les marchandises ne puissent pas être vendues à leur prix de production, mais à des “prix de marché” qui fluctuent en fonction des caprices de l’offre et de la demande : les prix de marché sont des déviations par rapport aux prix de production.
L’exemple numérique qui vient d’être présenté repose sur des hypothèses simplificatrices. Dans la “réalité”, les temps de rotation du capital sont différents selon les branches, tout le capital constant n’est pas consommé au cours d’un cycle de production, etc. Il aurait été possible d’en tenir compte, mais les calculs seraient devenus très compliqués sans rien apporter de plus à la compréhension de la question.
Deux remarques s’imposent :
La formation d’un taux de profit général par convergence des taux de profit individuels vers une valeur moyenne est un processus tendanciel.
Cet exemple numérique n’est en aucune façon une représentation des processus réels. On n’a pas, à l’origine, des marchandises se vendant à leur valeur qui se transformerait ensuite en prix de production. Dans la réalité, il n’existe que des prix de marché. L’exemple numérique est seulement une illustration d’une des tendances de l’économie capitalistes. Son but est de faciliter la compréhension de la théorie des prix, et celle-ci ne vise pas à décrire la réalité mais à l’expliquer rationnellement.
(à suivre)
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