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Billet philosophique
11 février 2011, par
Mardi dernier, "Témoignages" a publié un communiqué du Cercle philosophique réunionnais, présidé par le sociologue Laurent Médéa, appelant le maximum de Réunionnaises et de Réunionnais — y compris les enfants — à aller voir le film "Ce n’est qu’un début", diffusé en salle dans différentes régions de l’île (voir encadré). Après avoir vu ce film à Saint-Denis mardi dernier, nous ne pouvons que soutenir cet appel ; d’autant plus que sa productrice est une Réunionnaise, Cilvy Aupin, qui s’est beaucoup investie dans cette œuvre au service d’une grande cause de l’humanité défendue notamment par l’UNESCO.
En effet, ce documentaire fait une magnifique promotion de l’enseignement de la philosophie dans les écoles primaires et secondaires, et cela dès la classe maternelle pour faire avancer chez les petits l’amour de la sagesse. Et pour comprendre l’importance de ce volet de l’éducation, à développer à La Réunion comme ailleurs, nous vous proposons ci-après quelques extraits d’un entretien avec Michel Tozzi, professeur émérite de l’Université Montpellier 3, publié par "Le Nouvel Observateur" en novembre dernier, lors de la sortie du film. Les inter-titres sont de "Témoignages".
Vous êtes à l’origine, en France, de l’introduction de la philosophie à l’école primaire. Qu’attendez-vous du film "Ce n’est qu’un début" ?
— Je crois que cela va être un choc. La philosophie à l’école est une pratique assez récente en France, encore peu connue. Par ailleurs, elle est décriée par une grande partie des philosophes. (…) Là, ils vont être confrontés à un exemple particulièrement intéressant puisqu’il s’agit d’enfants de maternelle, en ZEP. (…) Grâce au tournage qui a duré deux ans, on se rend compte des progrès extraordinaires des enfants.
Selon vous, il n’y a pas d’âge pour philosopher...
— Il faut commencer « au partir de la nourrice » ; c’est Montaigne qui le dit ! « Puisque la philosophie est celle qui nous instruit à vivre, et que l’enfance y a sa leçon comme les autres âges, pourquoi ne la lui communique-t-on pas ? », écrit-il dans "les Essais". Selon lui, un enfant est capable de philosopher, « beaucoup mieux que d’apprendre à lire ou à écrire ». (…)
Une « pensée élargie »
Votre méthode implique une révolution : au lieu de poser à l’élève des questions qu’il ne se pose pas, le maître accompagne l’élève dans ses propres questions...
— La philosophie à l’école bouleverse le rapport au pouvoir, au savoir et à la parole. (…) Dans les discussions à visée philosophique, on part des questions que se posent les enfants. Avec l’idée de constituer, entre eux, une communauté de recherche. Il s’agit de pouvoir exprimer son opinion et de la confronter à celle des autres afin d’accéder à une « pensée élargie », comme disait Kant.
Ne risque-t-on pas de tomber dans le Café du commerce version junior ?
— Non, car il y a des exigences intellectuelles. On demande aux élèves de faire un effort de conceptualisation. Pour cela, l’enseignant doit créer un cadre de discussion. Plus la parole est cadrée, plus elle est libre.
« Merci de m’avoir écouté »
Vous avez pu constater que les élèves en difficulté étaient ceux qui tiraient le plus grand profit de ces pratiques…
— J’interviens souvent dans des SEGPA (Sections d’enseignement général et professionnel adapté), notamment en ZEP (Zone d’éducation prioritaire). C’est-à-dire là où les élèves se vivent comme les plus nuls des nuls. Leur donner la parole, c’est leur rendre l’estime de soi. On le constate immédiatement : leur corps se transforme ! Ils étaient avachis, on les voit se redresser, se grandir. Normal, puisque la philosophie aide à grandir... en humanité. Je me souviens aussi de ce moment très émouvant, dans une classe-relai, où chacun des élèves est venu me serrer la main, à la fin, en me disant : « Merci de m’avoir écouté ».
Qu’en est-il sur le plan collectif ? On voit bien dans le film que les enfants élaborent ensemble une réflexion interculturelle...
— On observe très vite une cohésion sociale au sein du groupe. Les élèves expérimentent quelque chose de fondateur : le désaccord dans la paix civile. Celui qui n’est pas d’accord avec moi n’est pas mon ennemi, il peut même être un partenaire pour penser mieux.
Acquérir un esprit critique
Selon vous, que vont devenir ces enfants ? On imagine qu’ils seront bien mieux armés pour le bac philo...
— (…) En France, la règle veut qu’on ne dispose que d’une seule année, celle de terminale, pour philosopher ! Alors même que c’est le chemin de toute une vie.... (…) Ce qui compte, c’est que les enfants puissent acquérir un esprit critique.
C’est un projet éminemment politique...
— Bien sûr. L’enjeu, c’est de former un futur citoyen qui ne s’en laissera pas compter, ni par la propagande ni par la publicité. Un citoyen réflexif qui pensera par lui-même. La philosophie est une bonne façon de muscler la démocratie !
Roger Orlu
(*) Merci d’envoyer vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble… ! [email protected]
La programmation de
"Ce n’est qu’un début"
• Grand Écran Saint-Gilles
- Vendredi 11 février à 18h
- Dimanche 13 février à 18h
- Lundi 14 février à 18h
- Mardi 15 février à 21h
• Rex Saint-Pierre
- Jeudi 17 février à 18h
- Lundi 21 février à 18h
- Mardi 22 février à 18h
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Messages
11 février 2011, 06:46, par Aimé TECHER
C’est vrai...il n’y a pas d’âge...même à 68 ans ...même à 10 000km de mon Ile Natale.
Mes rencontres avec ces compatriotes qui souffrent en Métropole-suis président de l’association A.O.M.depuis 1989. Tout ce qui est humain, est nôtre. Nous accompagnons nos compatriotes chômeurs, expulsés, endettés, sdf , ceux qui vivent une vie de galère, de misère. Ces rencontres m’ont obligé à réfléchir sur ce que je fais sur cette terre...sur, parce que je suis Réunionnais, l’identité Réunionnaise. J’ai construit un jardin Réunionnais qui est visité deux fois par an par celle ou celui qui passe devant chez moi. Un jardin Réunionnais dans ce froid parisien...un mariage de plantes.Je construis des plats Réunionnais : un bon mélange comme on dit...je porte haut , trés haut ma dignité Réunionnaise. Exemple : mon regard. Quand je regarde une personne, mon regard ne voit qu’un visage humain. Rien d’autre...c’est un regard Réunionnais.Et puis...
Et puis je vais à la rencontre de ces petits enfants qui ont 5 ,6 ans. Je conte . Je raconte. Toujours un conte qui se termine par un message...ils ont de belles réflexions...souvent plus belles que ceux des adultes...eux ne trichent pas. Eux ne calculent pas. Ils sont encore natures.
C’est ma vie de militant, de conteur qui m’a conduit à la philosophie et je mouille toujours ma chemise.