Billet philosophique

Jeunes Réunionnais, engagez-vous !

29 septembre 2017, par Roger Orlu

De plus en plus de Réunionnaises et Réunionnais se posent la question fondamentale du développement durable : « kosa nou lès pou nout marmay ? » et se demandent comment préparer la jeunesse réunionnaise à se mobiliser pour assumer au plus vite et au mieux ses responsabilités dans la gestion du pays. Tout cela, bien sûr, pour construire une société libre et responsable, équitable et harmonieuse, respectueuse de notre nature, de notre identité, de notre culture, etc.

À l’occasion de la Journée Réunionnaise de la Fraternité, célébrée pour la 9e fois ce dimanche 24 septembre à Sainte-Rose par le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion (GDIR), on a pu remarquer notamment à quel point les jeunes ont été mis en avant pour défendre les valeurs fondamentales cultivées par cette célébration. Par exemple, il y a eu plusieurs activités pour enfants (dessins, calligraphie, poésies, séance de moringue…) consacrées aux atouts de la fraternité humaine et de nombreux enfants ont participé à un lâcher de ballons pour la paix à La Réunion et dans le monde.

Dans cet esprit, une nouvelle fois a été proclamé par la foule entière ‘’l’Appel à la Fraternité’’, qui déclare notamment : « Nous sommes capables de bien vivre ensemble en frères. Luttons pour la justice et la solidarité. Apprenons à nous entraider pour réussir notre destin ». Il ajoute en conclusion : « Fraternité et Responsabilité se donnent la main. Oui, voilà le socle de notre unité ! (…) Et puis, allons dire, ici et partout, que nous vivons déjà en peuple arc-en-ciel, porteurs d’espérance pour un grand soleil ».

« Se mobiliser pour de grandes causes »

Parmi les associations partenaires du GDIR, nous citerons ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart-Monde, dont le président, Dominique Versini, a souligné « la nécessité de nous unir afin de faire respecter les droits humains et de lutter contre la misère pour faire avancer la fraternité ». Et la veille au siège de cette association (à Trois-Bassins), lors d’une réunion préparatoire de la célébration réunionnaise de la Journée Mondiale du Refus de la Misère le 17 octobre prochain à Champ-Fleuri, il a été souligné qu’une place importante sera accordée aux enfants et aux familles par le comité organisateur pour les associer à ce combat.

Nous pouvons citer un autre exemple qui va dans ce sens : ce sont les propos tenus par Mgr Gilbert Aubry le mardi 19 septembre à Saint-Leu au pèlerinage de La Salette face à « la dictature » du système économique en place. Après avoir plaidé « en faveur d’un autre monde basé sur le développement durable », l’évêque de La Réunion a exprimé son espoir porté par « une jeunesse capable de se mobiliser pour de grandes causes ».

« Créer c’est résister, résister c’est créer »

Évidemment, la jeunesse était aussi au cœur des journées de formation d’éducateurs organisées au Mascarin du 18 au 21 septembre par l’association Les Enfants de la Philo, animée par France Aupin pour les personnes voulant s’engager dans des « activités à visée philosophique » pour les enfants. Et le philosophe Jean-Charles Pettier a nettement clarifié à cette occasion « les enjeux humanistes, politiques, sociologiques et scolaires de ces pratiques ».

Il a cité aussi plusieurs philosophes de France, comme Alain Delsol, Sylvain Connac et Michel Tozzi, qui ont publié de nombreux ouvrages sur les pratiques philosophiques des enfants « pour apprendre à penser par soi-même, élaborer une pensée rationnelle et fondée sur les questions importantes posées à la condition humaine, au contact exigeant des autres ». Et cela nous incite à réunionniser ce célèbre appel du philosophe Stéphane Hessel : jeunes Réunionnais, « indignez-vous et engagez vous », car « créer c’est résister, résister c’est créer ».

Roger Orlu


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