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Billet philosophique
22 juillet 2011, par
Un ’sobatkoz filo’ passionnant s’est déroulé samedi dernier à la bibliothèque Alain Peters du Moufia à Saint-Denis. Animé par le Cercle philosophique réunionnais, ce débat a porté sur une question que nous pouvons ou devrions même nous poser chaque jour si voulons surmonter les contradictions de notre existence personnelle et collective : koman nou rézist a la kouyoniss ?
Ce débat très riche, auquel ont participé activement une vingtaine d’ami(e)s de la philosophie, a commencé par un inventaire et des échanges sur la définition de ce que les Réunionnais appellent "la kouyoniss". Comme on le sait, en créole, ce mot désigne notamment la bêtise, l’idiotie et la stupidité auxquelles nous sommes confrontés en permanence.
Elle se traduit par le manque de connaissance, de compétence, de bon sens et de mal-être, dont les effets sont souvent négatifs, voire dramatiques, dans nos relations avec les autres. Elle s’exprime donc dans des comportements où l’on refuse d’écouter l’autre, alors que le dialogue entre les personnes est vital si l’on veut construire une société humaine plutôt que bestiale.
Quelques exemples
D’où les autres illustrations de la "kouyoniss" évoquées lors de ce débat ; en voici quelques exemples :
• le mépris, le racisme et toutes les autres saloperies de notre société néocoloniale ;
• les injustices, les discriminations, les inégalités et l’exploitation de l’Homme par l’Homme ;
• le non-respect des droits humains, de la culture réunionnaise et de la dignité des plus pauvres ;
• l’indifférence aux problèmes, voire aux souffrances des autres ;
• la diversion, la distraction et le détournement par des médias de notre attention vis-à-vis des questions essentielles de notre société ;
• la création de nouveaux besoins artificiels et l’incitation à la surconsommation comme au gaspillage de nos ressources ;
• toutes les formes de dominations, d’intolérances et d’oppressions du peuple réunionnais, liées à l’absence de démocratie réelle dans notre pays ;
• enfin, le refus des classes dominantes et du pouvoir de débattre en permanence des conditions du développement durable du pays et donc de créer les conditions pour tout changer.
Pas question de courber la tête !
Après cette analyse de la "kouyoniss", les participants au débat ont répondu unanimes de façon positive à la question fondamentale : faut-il lui résister ou bien s’y résigner ? Donc, pas question de courber la tête !
Mais comment faire face alors à tous ces problèmes ? Comment relever ce défi permanent ?
Là aussi, de nombreuses pistes ont été évoquées. En voici quelques-unes :
• Tout d’abord, prendre conscience en permanence de ces stupidités, se rendre compte que l’on ne peut pas les accepter et ne jamais rester indifférent.
• Ensuite, les combattre avec détermination, sans jamais se décourager, ni se laisser manipuler par les conservateurs, en s’attaquant à leurs conséquences, mais aussi et surtout à leurs causes profondes.
• Concrètement, cela signifie réfléchir, cultiver notre esprit critique, analyser en profondeur les situations pour les transformer, éduquer les jeunes dans ce sens et libérer notre pays de toutes les formes d’exploitation, d’oppression, d’aliénation (j’ai les pieds ici, mais la tête à Paris ; je me dis Réunionnais, mais j’appartiens à un autre).
• Dans ce combat, nous devons sans cesse être plus unis et solidaires, débattre — plutôt que polémiquer — pour nous entendre sur des projets partagés face à ceux qui font tout pour nous diviser, lutter contre l’individualisme sacralisé.
D’où cette conclusion pertinente émise par Aïda, une jeune de dix ans, qui a participé à ce débat : « nous sommes tous concernés par la résistance à la kouyoniss, dont nous ne sommes pas assez conscients ».
Roger Orlu
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