Billet philosophique

Kosa i atann pou fé konèt la filo bann marmay a lékol ?

20 février 2015, par Roger Orlu

Sur le thème ‘’Qui es-tu Charlie ?’’, l’Association Initiative Dionysienne (AID), présidée par le docteur Bruno Bourgeon, a organisé une rencontre le 10 février dernier pour avoir des échanges sur les leçons à tirer des attentats survenus en France du 7 au 9 janvier et qui ont fait vingt morts. Après un rappel des événements, y compris les manifestations qui ont suivi, le président d’AID et le public ont débattu de leurs causes — y compris les plus lointaines — et de la question : comment, désormais, les parer ?

Le livre de l’UNESCO publié en 2007 sous le titre : ‘’La Philosophie une école de la liberté’’.

De nombreuses propositions ont été émises à ce sujet dans le diaporama de Bruno Bourgeon. Nous en citerons quelques-unes : « Se protéger mieux. Attention aux libertés publiques. Réformer et renforcer les services. (…) Lutter contre l’antisémitisme. Lutter contre les amalgames anti-musulmans. (…)
Ne plus avoir la même vie politique. Mettre la laïcité et la transmission des valeurs républicaines au cœur de la mobilisation de l’École. Créer un nouveau parcours éducatif de l’école élémentaire à la terminale : le parcours citoyen. Développer la citoyenneté et la culture de l’engagement avec tous les partenaires de l’École. Mobiliser toutes les ressources des territoires. Combattre les inégalités et favoriser la mixité sociale. Mobiliser l’Enseignement supérieur et la Recherche pour éclairer la société dans son ensemble sur les fractures qui la traversent (…) ».

Enseigner « l’amour de la sagesse »

Comme on le voit, dans ces réflexions partagées par le public, une bonne place est accordée à l’œuvre à accomplir par le système éducatif. Cela nous encourage à rappeler cette demande de l’UNESCO soutenue par le Cercle Philosophique Réunionnais depuis sa fondation en 2006 : « promouvoir l’enseignement de la philosophie aux marmay à l’école dès le plus jeune âge ».

Certes, cela ne va pas suffire pour résoudre tous les problèmes de La Réunion et du monde entier mais ce serait vraiment un outil précieux et indispensable parmi bien d’autres pour relever les défis urgents et à venir. En effet, enseigner « l’amour de la sagesse » (la philosophie) n’est-il pas un moyen, comme le dit l’UNESCO, « de construire une meilleure compréhension de notre monde présent et développer des réponses adéquates aux défis qui le confrontent » ?

« Pour une société en bonne santé »

L’UNESCO ajoute que « les philosophes jouent un rôle très important dans l’éclaircissement des défis contemporains, surtout quand ceux-ci se rapportent à l’éthique et à la justice. Nous croyons que l’esprit critique, la prévoyance et le jugement éthique sont des ingrédients inestimables pour une société en bonne santé ».

Alor, kosa i atann pou fé konèt la filo bann marmay a lékol isi La Rényon ? Mais le peuple réunionnais a-t-il le pouvoir de décider librement la mise en œuvre d’un tel projet dans notre système éducatif ? Il est vrai, que cela gênerait les défenseurs de l’idéologie dominante (celle des classes dominantes), de l’injustice, de la pollution, de l’égocentrisme, des divisions, des trahisons et de toutes les autres formes de kouyonis dans le pays, face à ceux qui luttent pour la libération de notre peuple, la justice sociale, le développement solidaire du pays et la fraternité réunionnaise…


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